- Groupe A
- France/Afrique du Sud
Mauvais Français
Avec la tragi-comédie que traverse l'équipe de France en Afsud, l'occasion était trop belle pour que politiques -droite et gauche- n'apportent leur soi-disant analyse du fiasco.
Ah c’est beau un pays qui se déchire ! Ce champ de bataille générationnel, ethnique, culturel, étalé aux yeux du monde incrédule. Heureusement que Roselyne est là. Il en va de l’image de la France, ce beau pays égalitaire, géniteur précoce des Droits de l’Homme et de l’idée même de fraternité. Oui, tout ça, c’est français. Comme d’hab, tout ce que le pays compte de politiques vertueux ou pseudo intellectuels y est allé de son commentaire pour rappeler combien cette crise était signifiante de l’atmosphère pourrie et nauséabonde qui règne au pays des Bleus. Et pour le coup, tout le monde a été très prévisible dans sa façon de sauter sur l’hôtel Peluza et son carteron de footballeurs putschistes. Soit, à gauche : ouuuuh, c’est pas bô, tout ça c’est la faute à l’argent, l’individualisme, ce bling-bling sarkozien, qui sème du « casse-toi pauv’ con » récolte du « Va te faire enculer fils de pute » . A droite, ouuuh, c’est moche, z’aiment pas le maillot, respectent pas la mère patrie, s’en battent les couilles de la Marseillaise, fallait pas donner les clefs de la maison bleue accrochée à la colline à des caillera de banlieue qui connaissent rien en belles chansons françaises. Comme d’habitude, la palme revient à Alain Finkielkraut qui de « division ethnique » en « division religieuse » voit le pays représenté par une « équipe de voyous » à la « morale de mafia » en convoquant Platon sur le divan de la psychanalyse nationale quand il ponctue : « L’esprit de la cité qui se laisse dévorer par l’esprit des cités » . 45 points d’un coup, phrase compte triple pour Alain.
Comme d’hab, aucun fait ne vient étayer cette pseudo analyse sociétale. En fait, on est dans le cerveau d’Eric Zemmour : soit, mes fantasmes se transforment en preuves, un ou quelques témoignages suffisent à faire théorie universelle. Il y a quand même une info dans cette histoire. Alain Finkielkraut, c’est Alain Boghossian, le G.O de la sélection. Ou alors peut-être le génial Jean-Pierre Doly, homme de l’ombre de Raymond, consultant en ressources humaines, à l’origine de l’incroyable team building dont fait preuve notre sélection au pays de Mandela. On a cru que Finkielkraut était payé pour donner des cours à l’école polytechnique, en fait, il vient de passer deux ans dans l’intimité des Bleus et de leur cerveau tout pourri, d’où il a tiré un incontestable bilan qui pourrait par exemple être celui-là : « En équipe de France, l’Antillais du 94 amateur de zouk love voit dans son coéquipier breton fan de Michel Sardou un ennemi suffisamment héréditaire pour refuser obstinément de lui adresser une passe, même en retrait » . Il suffisait d’y penser.
Donc, Francky, William et Nico, si vous pouviez changer vos mauvaises habitudes de lascars pour arrêter de foutre la honte aux élites méritantes de notre pays. Soit : fumez des cigares comme Christian Blanc, arborez votre Rolex comme notre président, embrouillez-vous comme des éléphants du PS ou allez voir une pute mineure comme un conseiller du Premier Ministre. Tout cela serait bien plus français.
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