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Mauro Zárate, la résurrection
Après une année particulièrement galère, Mauro Zárate s'est libéré de la Lazio Rome l'été dernier et revit chez lui, à Buenos Aires, dans son club formateur de Vélez Sársfield. Au point d'être convoité pour la Coupe du monde et de rêver d'un retour dans un grand club d'Europe.
En Argentine, les rares retours d’Europe (Maxi Rodríguez, Heinze, Trezeguet, Gago, Banega) font généralement du boucan. Celui de Mauro Zárate, en revanche, est presque passé inaperçu. Il faut dire que l’ancien de la Lazio revenait plutôt de l’enfer. Une saison entière sans football. De retour d’un prêt non fructueux à l’Inter Milan durant l’été 2012, Maurito était indésirable à Rome et à la recherche d’une solution de secours. Celle-ci aurait dû être le Dynamo Kiev. Le joueur et les Ukrainiens s’étaient mis d’accord en une journée, mais les deux clubs ne s’y sont pas retrouvés financièrement. La Lazio, qui l’avait acheté 20 millions d’euros en 2009, était très exigeante. La relation entre Zárate et le président laziale, Claudio Lotito, est alors des plus mauvaises. « Tous les jours, il me pressait de m’en aller. Moi, je lui présentais des offres et il les refusait toutes. Après, il s’est arrangé avec les supporters pour qu’ils fassent des trucs contre moi, comme ces banderoles dégradantes. Tout ça s’est terminé en procès, et la FIFA m’a permis de reprendre mon travail » , expliquait-il au site argentin Goal. Le 2 juillet 2013, un an après le début des emmerdes, Zárate se libère de la Lazio. Moins de deux semaines plus tard, il signe chez lui, à Vélez.
La tête du classement des buteurs
« Cette année a été horrible. Les six premiers mois, au moins, je pouvais m’entraîner. Après, non. Ma femme et mes frères m’ont aidé à ne pas plonger, à ne pas rester enfermé chez moi, à m’entraîner tout seul. » La solution a donc été le retour aux sources. Né à Haedo, dans la banlieue ouest de Buenos Aires, et formé au grand club le plus proche, Vélez Sársfield, Mauro Zárate avait quitté l’Argentine sur une énorme saison 2006/2007 pour… le Qatar. Où il n’est resté que quatre mois avant d’être prêté à Birmingham, puis à la Lazio. Six ans plus tard, le revoilà à enfiler les pions à la pointe de l’équipe du quartier populaire de Liniers. Blessé musculairement dès son retour au mois de juillet dernier, l’homme aux 31 pions en Italie (dont une folle lucarne dans le derby romain) a retrouvé son rythme de serial buteur. Acteur principal du retour de Vélez au premier plan en fin d’année dernière, il a, depuis le début du Torneo Final, planté six fois en sept journées, ce qui le place seul en tête du classement des goleadores. Celui qui s’est marié avec le mannequin Natalie Weber après l’avoir harcelée par sms a retrouvé son beau sourire. Et son attractivité.
Un ticket surprise pour la Coupe du monde
À tel point qu’il pourrait se retrouver au Brésil cet été. Pas avec l’Argentine, avec laquelle il a inscrit le but du titre lors du Mondial des moins de 20 ans, en 2007, au Canada (il partageait l’attaque avec Agüero), mais bel et bien avec le Chili. Né d’un père chilien, Maurito s’est tout simplement vu proposer la Coupe du monde par Jorge Sampaoli, le sélectionneur (argentin) de la Roja. L’Élie Baup des Andes rêverait d’associer Zárate à Alexis Sánchez devant, et lui a proposé de faire les démarches pour être naturalisé et être convoqué pour les matchs amicaux contre l’Égypte et l’Irlande du Nord. Une belle surprise à laquelle l’attaquant de bientôt 27 ans n’a pas encore publiquement réagi. De retour au premier plan, plus expérimenté et moins égoïste (l’Inter avait inclus dans son contrat une prime de 15 000 euros par passe décisive pour l’inciter à la jouer plus collectif), Zárate veut valider son retour en forme pour retraverser rapidement l’Atlantique. « J’aimerais retrouver un grand d’Europe, gagner ma place dans l’équipe et gagner des titres, ce que je n’ai pas pu faire à l’Inter Milan. J’ai une préférence pour l’Angleterre, même si l’Espagne me plaît également » Ça tombe bien, le Chili affrontera la bande à Del Bosque au Maracanã, le 18 juin prochain. Une belle occasion de se montrer.
par Léo Ruiz