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Mauro Cetto : « La possibilité de revenir à Toulouse est intéressante »

Propos recueillis par Arthur Stroebele
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Une idole toulousaine pourrait faire son retour au TFC. Mauro Cetto, défenseur toulousain (2007-2011), pourrait endosser le costume de directeur sportif dans les prochaines semaines. Toutefois, l’Argentin tempère : un come-back est certes possible, mais encore loin d’être fait. L'ancien Nantais profite de cette actualité pour parler des récentes arrivées argentines en Ligue 1.

On t’annonce proche d’un retour à Toulouse en tant que directeur sportif. Tu peux nous en dire plus ?J’ai vu ce qui était sorti dans la presse, mais je pense que ça va un peu vite. On discute avec les dirigeants et le président Olivier Sadran pour voir ce qu’il est possible de faire, c’est vrai. Mais pour le moment, il n’y a rien de confirmé. J’étais ce week-end au Stadium pour voir jouer Toulouse contre Dijon (victoire 1-0, N.D.L.R), donc c’était l’occasion d’aborder le sujet, évidemment. J’ai aussi parlé avec Pantxi Sirieix qui travaille au club, et que je connais bien, puisque j’ai joué avec lui. Mais avant toute chose, c’est surtout sympa de retrouver tout le monde ! Ça faisait un petit moment que je n’étais pas revenu.

Ça fait combien de temps que les discussions avec le TFC ont commencé ? En fait, les contacts avec les dirigeants de Toulouse ne se sont jamais interrompus malgré mon départ.

J’ai été directeur sportif à Rosario, et à partir du moment où j’ai arrêté là-bas en mars, on a commencé à discuter avec Toulouse.

J’ai été directeur sportif à Rosario, et à partir du moment où j’ai arrêté là-bas en mars, on a commencé à discuter. Mais c’est vraiment trop prématuré pour dire que c’est fait. Il faut voir quels sont les besoins du TFC, les envies du président. La possibilité de revenir est intéressante, j’aime ce club et ses supporters. Mais je ne veux pas me précipiter, ni rien annoncer. Je suis en ce moment à Toulouse pour avancer sur le sujet, mais je n’ai aucune idée de quand je serai fixé. Si ça se fait, c’est très bien, sinon on continuera d’avoir une très bonne relation avec le club, ça ne changera rien.

Présente-nous la « méthode Mauro Cetto » ?J’ai une façon de travailler bien précise, que j’ai pu mettre en place à Rosario. L’avantage, c’est d’avoir été un ancien joueur, évidemment. J’apprécie être proche du groupe, et en lien très étroit avec la cellule de recrutement. Surtout, je pense que c’est crucial d’identifier des joueurs largement avant que le club en ait besoin, pour ne pas recruter dans l’urgence. J’ai pu développer beaucoup de contacts notamment en Amérique du Sud. Il faut avoir le choix entre des profils qui conviennent parfaitement, et à différents postes. Mais c’est une méthode que je pense classique par rapport aux autres directeurs sportifs.

Pourquoi ça s’est terminé avec le Rosario Central ? J’ai passé deux ans là-bas, on a même gagné la Coupe d’Argentine. Mais c’est vrai que les résultats en championnat n’étaient pas très bons depuis un petit moment. Donc, d’un commun accord avec la direction, on a décidé de se quitter après avoir fait du bon travail. Le poste de directeur sportif est récent en Argentine, c’est une fonction qui n’a pas beaucoup de vécu. Mais le football argentin est tellement intense ! La pression, la passion… Deux ans au même poste, je peux assurer que ce n’est pas rien. Ça s’est terminé, c’est comme ça, et je pense que j’ai passé de très bons moments là-bas.

Pourtant, ça devait être un rêve pour toi d’occuper ce poste dans ta ville de naissance et ton club formateur… J’ai aussi eu la possibilité de finir ma carrière là-bas. Et ensuite, c’était une reconversion express. En fait, j’ai arrêté ma carrière avant la fin de la saison pour pouvoir préparer le mercato. Un jour, j’étais joueur et j’allais à l’entraînement. Le lendemain, j’étais dirigeant et je partais dans les bureaux. Donc oui, tout ça, c’était un rêve. Faire partie de Rosario au moment du titre en Coupe — que le club attendait depuis plus de 23 ans — c’est une immense fierté. Je me suis éclaté, j’ai profité, maintenant on regarde vers autre chose.

À Toulouse non plus, le poste de directeur sportif n’est pas très développé, ce n’est pas dans la culture du club. Tu viendrais encore pour développer ce rôle, du coup ? C’est vrai que le poste n’existe pas à proprement parler au TFC. Mais oui, ça me plaît de construire. Chaque organigramme est différent, et je sais très bien comment le TFC travaille, avec sa cellule de recrutement notamment. Peut-être que le président préfère cette façon de conduire le club. Une chose est sûre, mon futur est forcément lié au foot, c’est ce que j’aime le plus au monde.

Cinq mois sans travailler, ça a dû paraître une éternité pour toi. Pas vraiment, parce que j’en ai profité pour me former et rester dans le milieu. J’ai continué à apprendre par rapport au poste de directeur sportif. Comment ? En allant visiter des clubs dans pas mal de pays, comprendre leurs méthodes, j’ai pris un cours de gestion sportive… Je voulais être certain d’avoir pris le bon chemin, et ces cinq mois m’ont aussi permis de me rassurer sur ça. J’ai aussi donné des cours en Argentine.

Revenir en France, c’est une priorité pour toi ?Non, je ne sais pas si c’est une priorité. Mais ça va se faire naturellement. J’ai vécu dix ans ici, tout s’est parfaitement passé pour ma famille, pour moi, et mon fils est né à Toulouse. Le fait de pouvoir éventuellement revenir, ça poursuit une certaine logique de ma carrière.

Tu dois certainement continuer de suivre la Ligue 1 si tu as envie de revenir y travailler. Oui, bien évidemment. En Argentine, c’est un peu plus dur de la suivre parce qu’on est dans une bulle complète, obnubilé par le travail à Rosario. Mais la fin de mon aventure à Rosario m’a aussi permis de m’y replonger à fond. Je connais parfaitement le championnat, les équipes, les entraîneurs, les joueurs…

En parlant de joueurs, un Argentin est arrivé avec beaucoup de pression sur ses épaules : Darío Benedetto, à l’OM. Et ton ancien terrain de La Beaujoire ne lui a pas réussi…

Benedetto est un super attaquant. Vraiment. La frappe, le jeu de tête, la technique… Il a tout. Bon, il a eu le malheur de rater ce penalty à Nantes, mais il ne faut pas s’arrêter là. C’est un compétiteur, et il se relèvera. Marseille a fait venir un grand joueur.

C’est un super attaquant. Vraiment. La frappe, le jeu de tête, la technique… Il a tout. Bon, il a eu le malheur de rater ce penalty à Nantes, mais il ne faut pas s’arrêter là. C’est un compétiteur, et il se relèvera. Marseille a fait venir un grand joueur. Et il correspond au profil de l’Argentin que les supporters aiment en France. Le joueur avec une personnalité forte, la grinta : il y en a de moins en moins dans le monde du foot. Donc les Argentins sortent vite du lot, comme les Uruguayens. Je parle là des choses qui vont au-delà des qualités purement footballistiques.

En citant ces caractéristiques du joueur argentin, on a l’impression que tu fais le portrait d’Emiliano Sala, dont la disparition a beaucoup touché en France.Oui, vraiment, il correspondait à ça. En Argentine, il y a eu une vive émotion à sa disparition. Ce n’était pas un joueur connu là-bas, c’est vrai, mais cette histoire a beaucoup touché. Moi, évidemment, je le connaissais bien en tant qu’Argentin et ancien de Nantes, même si je ne lui avais jamais parlé. Mais sa mentalité, c’est le profil qu’apprécient les supporters. Ça fait tellement de peine de voir comment il est disparu. Une tristesse incroyable, vraiment.

L’autre Argentin qui a signé en France, c’est Geronimo Rulli, qui arrive pour remplacer Benjamin Lecomte à Montpellier. Là franchement, c’est un transfert qui m’a surpris. Rulli est un gardien de très haut niveau. Ces derniers temps en Espagne, il n’était certes pas à son meilleur niveau, mais ça m’a étonné de le voir venir en France à Montpellier. C’est un bon club, mais pas une grosse écurie. Donc pour le MHSC, c’est une très bonne affaire d’être parvenu à l’attirer.

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