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Mauricio Pochettino va-t-il réussir à être à la hauteur au PSG ?
Intronisé ce samedi comme nouveau coach du Paris Saint-Germain, Mauricio Pochettino revient « chez lui » presque dix-huit ans après la fin de son aventure parisienne comme joueur. Avec, cette fois, un nouveau défi aussi excitant que périlleux à relever : imposer sa patte sur une équipe jugée indomptable sur la durée. Sans oublier de gagner.
L’histoire retiendra donc que c’est sur les coups de 14h, un samedi 2 janvier, que Mauricio Pochettino est revenu parcourir le mythique Camp des Loges près de dix-huit ans après la dernière fois dans la peau d’un salarié du Paris Saint-Germain. C’est avec un visage un peu plus rond, une barbe poivre et sel, des cheveux courts et 48 ans au compteur que l’ancien patron de l’arrière-garde parisienne, passé par le club de 2001 à 2003, a donc paraphé son contrat d’entraîneur principal qui court jusqu’au 30 juin 2022 assorti d’une année en option. De quoi réaliser un vieux rêve de l’actuelle direction parisienne : avec Leonardo à la direction sportive et Mauricio Pochettino à la tête de l’équipe première, sans oublier Zoumana Camara qui devrait rester adjoint de l’Argentin ou encore Maxwell comme ambassadeur du club au Brésil, le club de la capitale poursuit la structuration de son ossature autour d’anciens joueurs passés dans ses rangs. Reste maintenant à voir quels effets la nomination de l’Argentin aura sur une équipe actuelle qui est apparue épuisée et sans consistance sur cette fin d’année 2020 après avoir touché des yeux, mais des yeux seulement, le sacre en C1 à l’issue du Final 8 en août dernier.
le 21 juillet 2001, premier brassard de capitaine au @PSG_inside pour Mauricio #Pochettino face à #Simferopol pic.twitter.com/X4NsISDxBC
— Michel Kollar (@michelkollar) July 21, 2019
La crainte de l’épée de Damoclès
Car à Paris plus qu’ailleurs, on commence à connaître la musique : chaque nouveau coach qui débarque est présenté comme celui « qui va pouvoir faire passer un cap » à cette équipe, qui va réussir à mettre au pas un effectif plein de « stars » qui méritent à juste titre ou non ce qualitatif. Cela n’a pas loupé lorsque Carlo Ancelotti, Unai Emery ou encore Thomas Tuchel ont posé leurs fesses sur le banc des Rouge et Bleu et, pour les trois, il reste certainement un goût amer en travers de la gorge lorsqu’on évoque le mot PSG avec eux. Le prédécesseur allemand de Pochettino, débarqué la veille de Noël, résumait finalement assez bien la situation pour le média Sport TV1 dans des propos retranscrits par le site spécialisé CulturePSG : « Nous avons gagné les quatre titres nationaux qu’il était possible de gagner, il manquait un match pour gagner la Ligue des champions, et nous n’avons jamais eu le sentiment que les gens se disaient « Wow », nous n’avons jamais eu le sentiment que nous avions convaincu les gens et qu’ils reconnaissaient notre performance. Ça te rend parfois un peu triste ou en colère. »
C’est peut-être là, d’ailleurs, que réside la principale interrogation qui flotte au-dessus de la tête de l’ancienne tête pensante des Spurs : s’il connaît déjà la maison et qu’il jouit d’une certaine légitimité à la suite de ses travaux à Tottenham, est-il en mesure de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Sportivement, réussir à faire aussi bien que Thomas Tuchel (2,37 points par match en moyenne en Ligue 1 et une finale inédite de C1 pour le PSG au compteur et six titres en deux ans et demi) apparaît compliqué et pourtant inévitable. Mais comme l’expliquait Tuchel, entraîner Paris ne consiste pas seulement à poser quelques plots ou à mettre dans les meilleures conditions Neymar ou Kylian Mbappé sur le terrain. Non, il faut également composer avec cet environnement extérieur qui en a bouffé plus d’un, et où gagner la C1 est la seule chose qui importe vraiment : « Parfois c’est très facile, parfois c’est un gros défi, car autour d’un club comme le PSG, il y a beaucoup, beaucoup d’influences, beaucoup beaucoup d’intérêts qui dépassent ceux de l’équipe, explique Tuchel. C’est pourquoi il est très difficile de garder les gars heureux, car il est également important d’exiger d’eux des choses supplémentaires. » Message reçu, Mauricio ?
D’entrée dans le feu de l’action
Pochettino arrive donc à Paris en plein hiver et avec très peu de temps devant lui pour travailler. Le 6 janvier, son PSG se déplacera à Geoffroy-Guichard pour y défier l’AS Saint-Étienne avant de recevoir trois jours plus tard Brest au Parc des Princes. Il y aura encore par la suite un Trophée des champions à glaner face à l’OM, à Lens le 13, puis un déplacement à Angers le 16 pour boucler une boucle de quatre matchs en douze jours. Un calendrier soutenu conjugué à une obligation de résultats immédiate puisque Paris pointe à une unité du leader, l’OL, mais qui va également permettre au technicien argentin de mettre en place ses pions. Pour ses premiers mots au site du club, au-delà de sa satisfaction d’être de retour à Paris, Pochettino insistait déjà sur sa volonté de vouloir faire « le maximum pour donner à notre équipe cette identité de jeu combative et offensive qu’ont toujours aimée les supporters parisiens. » Celui qui a refusé Benfica et Monaco il y a quelques mois selon RMC veut également « optimiser les résultats du Paris Saint-Germain dans toutes les compétitions » et prouver qu’il peut, comme à Tottenham, basculer dans une nouvelle dimension en tant que coach. Car malgré tout le bien qu’on dit de lui, le palmarès de Pochettino est encore vierge. S’offrent alors à lui deux chemins : gagner, mais avec le risque de finir broyé au bout de deux-trois ans ou bien trouver la clef du paradis et entrer dans l’histoire tout en écrivant la sienne.
Par Andrea Chazy