Maurice Cohen : 7 ans pour un bilan

Lorsqu’il prend en main l’OGC Nice en juillet 2002, Maurice Cohen est un illustre inconnu. Il débarque du Cavigal, un club amateur de la région niçoise. Son septennat à la tête des Rouge et Noir a pris fin ce matin. Sept années durant lesquelles le Gym a évolué. Sur tous les niveaux.

Résultats : Hormis une saison 2007 catastrophique, bouclée à la seizième place, le Gym a su s’installer confortablement en Ligue 1. Mieux, sur les quatre dernières saisons, Nice a squatté trois fois le Top 10. Une bonne performance compte tenu des faibles moyens du club. La Coupe de la Ligue s’est quasiment offerte aux Niçois en 2006. Quasiment… En effet, au dernier moment, la Coupe prendra le TGV direction Nancy. Au-delà de l’absence de trophée, Nice s’était offert de la stabilité.

Note : 13/20

Jeu : Nice, sa Promenade des Anglais, son Negresco, ses filles de luxe, son soleil et son club de pauvres. Oui, le Gym n’a pas une thune. Une absence de moyens qui n’a pas empêché les Niçois de pratiquer un beau football. Un 4-3-3 immuable, pérennisé par Frédéric Antonetti quand Marama Vahirua était l’avatar de ce beau jeu. Les esthètes auront apprécié. C’était ça aussi la patte Cohen. Avec le départ de l’entraîneur corse, le beau jeu s’est fait la malle. Momo n’y a pas survécu.

Note : 14/20

Transferts : Attention, du lourd. Sur les deux dernières saisons, Maurice a su vendre et bien. Entre Bakari Koné, Hugo Lloris, Ederson ou encore Marama Vahirua, le Gym s’est gavé –financièrement– en vendant ses meilleurs joueurs. Des types quasiment inconnus avant leur passage dans le Sud. Lloris est le futur taulier des Bleus, il incarne la formation niçoise. Une réussite. Dernier exemple en date, le gardien David Ospina, dans l’ombre il y a un an et demi, est aujourd’hui titulaire en sélection colombienne. Un vrai travail de recherche auquel Roger Ricort, un fidèle de Cohen, s’attelait avec brio. Quant à Loïc Rémy, il est devenu international, tout simplement. On pourra également citer Florent Balmont ou Rod Fanni, entre autres. Et les Azuréens ont de nouveau actionné l’axe avec l’OL pour s’attacher les services de Mounier. Par contre, Momo n’est pas parfait. Il s’est même loupé sur quelques dossiers : Moussilou, Adeilson, Djetou ou Linz…

Note : 17/20 ou 4/20

Entraîneurs : Stabilité. Voilà le mot qui caractérise le septennat de Cohen au Gym. Un chiffre l’atteste. Trois entraineurs en tout et pour tout (Gérard Buscher assurera l’intérim quelques matches après le départ de Rohr en avril 2005). Dans l’ordre, Gernort Rohr, Frédéric Antonetti puis Didier Ollé-Nicolle ont occupé le banc de touche. Une confiance sans cesse renouvelée, notamment envers le technicien corse après sa dégueulasse seizième place de 2006. D’ailleurs, Antonetti est sans conteste la plus belle réussite de Maurice Cohen. Le chauve a conduit ses hommes trois fois sur quatre dans le Top 10 de la L1. Paul Le Guen n’a pas fait mieux avec le Paris SG.

Note : 13/20

Stade-Supporters : Depuis le retour de Nice dans l’élite, la moyenne de spectateurs au Stade du Ray flirte avec les 12 000. A titre de comparaison, ils n’étaient que 6000 lors de la dernière année de D2. Néanmoins, derrière l’ambiance dictée par la BSN, le groupe ultra local, c’est le stade du Ray qui a stigmatisé de (trop) nombreuses querelles. Promis pour 2010, le nouveau stade niçois ne verra le jour qu’en 2013. Un comble pour un club qui se veut compétitif. L’actuel stade du Ray est une épave. Obsolète, vieux, et surtout moche. L’outil de travail du Gym ne prête pas à l’émulation collective. Le retard pris dans la construction de la nouvelle enceinte a été déterminant dans le départ de Frédéric Antonetti. Dommage. On ne dira rien sur le centre d‘entraînement coincé derrière le Nikaïa.

Note : 5/20

Résultat final : 11,1/20. Maurice a été un élève assidu, obéissant et motivé. Il a pâti du manque de moyens de ses actionnaires et d’un stade moldave. Dommage, la motivation était là. Mention passable, voire un peu plus.