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Mathieu Gorgelin : « Face à Messi, on joue forcément différemment »

Propos recueillis par Emile Gillet
Mathieu Gorgelin : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Face à Messi, on joue forcément différemment<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Fidèle gardien numéro deux à Lyon, Mathieu Gorgelin s'était jeté dans la gueule du loup le 13 mars 2019, en 8e de finale de Ligue des Champions lors d'un Barça-OL. Anthony Lopes s'étant blessé prématurément, il avait dû, pour son premier match de Ligue des champions, tenir tête à l’armada barcelonaise. 39e minute, sa défense l'abandonnait face à Lionel Messi, légèrement excentré à droite du but. Mais en fermant bien son angle puis en anticipant l'enroulé du gauche, le portier qui fait désormais le bonheur du HAC repoussait la frappe de l'Argentin. Interview avec le dernier gardien français à avoir remporté un duel face à Lionel Messi.

Mathieu, savez-vous que vous êtes le dernier gardien français à avoir remporté un duel face à Lionel Messi ? (Barça-OL 5-1, le 13/03/2019 en 8es de Ligue des champions) On me l’a dit mais je ne le savais pas. Quand je l’ai appris, ça ne m’a fait ni chaud ni froid, rien de spécial (rires). C’était un moment important mais c’était il y a déjà longtemps, je suis passé à autre chose. Mais ça restera un souvenir gravé. Pas forcément uniquement pour ce duel gagné, mais aussi tout ce qu’il y avait autour. Entrer en Ligue des champions à Barcelone, c’est sûr que c’est un peu la cerise sur le gâteau. Mais la cerise aurait pu être encore plus belle si j’avais gagné mon deuxième duel face à lui.

Comment est-ce qu’on appréhende un duel face à Lionel Messi ?(Il marque un temps d’arrêt)Ça arrive tellement vite en face de nous qu’en fait, on essaye de gagner le duel comme face à n’importe qui. Mais il a des appuis qui vont plus vite que tout le monde, on sait que ça peut partir n’importe où, à n’importe quel moment. Donc on est encore plus prêt. Mais sur le fond, ça reste un duel comme un autre.

L’affronter en un contre un, c’est plutôt angoissant ou excitant ?Excitant parce que forcément, on a envie de s’y mesurer. Quand on arrive face à Messi, toutes ses statistiques nous viennent en tête. Face à Messi, on est forcément le Petit Poucet donc il n’y a pas de pression, ou alors uniquement de la pression positive.

Je ne sais pas si Messi va fondamentalement plus vite que les autres, mais il a une vitesse d’exécution avec le ballon qui est tellement incroyable que la frappe est une continuité de sa course.

Quelle est la chose la plus difficile à gérer avec lui ?Pour ma petite expérience face à lui, c’est que le ballon part alors qu’on ne le voit même pas armer. Il arme très vite, le ballon peut partir à n’importe quel moment sans qu’on ne s’en rende compte en fait. Il a tellement de petits appuis… Je ne sais pas s’il va fondamentalement plus vite que les autres, mais il a une vitesse d’exécution avec le ballon qui est tellement incroyable que la frappe est une continuité de sa course. On ne peut pas savoir à quel moment il va frapper. On n’a jamais un moment de répit avec lui.

On ressent quelque chose de particulier après avoir remporté son un contre un ?(Il coupe)Après on se dit « Putain j’ai gagné mon duel ! » et ensuite on passe à autre chose. On n’a pas le temps de rester sur cette victoire face à Messi. Pas le temps de savourer parce qu’en plus ça débouche sur un corner direct. Faire un arrêt face à Messi ça ne te fait pas gagner la Ligue des champions, sauf si tu es en finale à la 90e minute. Et puis en tant que gardien numéro deux, je ne pouvais pas m’arrêter à ça.

Est-ce que le contexte a rendu votre tâche plus compliquée ? (blessé à la 21e, Anthony Lopes est resté sur le terrain treize minutes avant de céder sa place) Avec l’adrénaline, le temps passait plus vite. Parce que je n’attendais qu’une chose, c’était de rentrer. On me dit de m’échauffer, de me tenir prêt, que je vais rentrer, que je vais rentrer, mais je ne rentre pas, je ne rentre pas (il insiste). C’est plutôt ça qui était un peu chiant. Grégory Coupet (entraîneur des gardiens à l’époque) me dit d’y aller tranquille, que ça va bien se passer. Je suis dans le truc et puis il n’y a même pas de pression parce qu’au moment où je rentre, on perd déjà 2-0 et il faut juste faire mieux. Et jusqu’à 10 minutes de la fin, on avait réussi. Après, on sait comment ça a fini…

Un Camp Nou plein, pour votre deuxième match de Coupe d’Europe, ça ne vous a pas perturbé ?Si, on se rend compte du truc. Mais j’ai eu plus de pression pour mon premier match titulaire en Ligue 1 à Geoffroy-Guichard, qui est un stade plus petit mais où l’ambiance est beaucoup plus forte, plus présente et plus hostile quand on est Lyonnais. Au Camp Nou, il y a 90 000 personnes qui sont assises et qui ne font pas de bruit, donc ça ne met pas particulièrement la pression. D’ailleurs ma première mi-temps a montré que je n’avais pas été inhibé par le contexte. J’essayais plutôt de remobiliser les gars qui étaient sur le terrain, parce qu’il y avait déjà 2-0 au bout de vingt minutes alors qu’on espérait faire quelque chose avant le match.

Après coup, c’est quand même un duel qui reste en mémoire ?Oui et non. Pour ma part, le duel qui reste en tête c’est celui où je prends le but alors que je ne suis pas loin de faire quelque chose (à la 78e minute). On s’en veut un peu, on se dit qu’on aurait pu faire mieux. Mais Grégory Coupet m’a dit : « Il y en a combien des gardiens qui ne seraient même pas partis du bon côté, qui ne l’auraient même pas touché ? ». Ce qui est vrai. Quand on regarde des face-à-face de Messi face aux gardiens, c’est rare qu’il passe à côté.

Ce but vous a rapporté une bière collector Budweiser, que la marque a décidé d’offrir à chaque gardien victime de Messi… Oui, c’est ça. J’aurais préféré ne pas la recevoir, mais bon… Au final, c’est marrant et puis ça fait quand même un souvenir malgré tout, c’est un truc qui reste. Je suis passé à autre chose, mais ce but gardera toujours un goût particulier parce qu’à dix minutes de la fin, sans prendre ce but, on pouvait encore espérer. Il y a un petit sentiment amer. Mais quand j’ai reçu la bouteille un ou deux ans après, c’était passé.

Vous n’en avez reçu qu’une, là où d’autres en ont reçu des dizaines…Oui, peut-être. Mais bon, chacun ses problèmes comme on dit (rires).

Vous en avez fait quoi de cette bouteille ?Comme je ne suis pas un grand fan de Budweiser, je ne l’ai pas bue. Mais la bouteille et la boîte sont sympa, donc je la garde au chaud.

Je n’ai pas de conseil à donner aux gardiens. Je joue en Ligue 2, eux ils sont en Ligue 1, ils ont sûrement plus de qualités que moi pour parer ce nouveau problème qu’ils vont devoir affronter.

Selon vous, comment les gardiens vont appréhender la venue de Lionel Messi en L1 ?Face à une armada comme celle du PSG, les gardiens et les défenses avaient déjà une approche un peu différente ces dernières saisons. Là, ça va être encore pire parce qu’à lui tout seul, il fixe une défense bien plus que Mbappé ou Neymar. Il a une aura sur son équipe très importante, c’était le cas à Barcelone, je pense que ça le sera aussi à Paris. Face à Messi, on joue forcément différemment. Le gardien bien sûr, mais tout le reste de l’équipe aussi. Ça va être un sacré problème pour tout le monde.

Est-ce que vous avez un conseil à donner aux gardiens ?Non, je n’ai pas de conseil à leur donner. Je joue en Ligue 2, eux ils sont en Ligue 1, ils ont sûrement plus de qualités que moi pour parer ce nouveau problème qu’ils vont devoir affronter.

Lionel Messi a choisi de porter le numéro 30 à Paris, le même que vous ce soir-là. C’est un hommage ?(Rires)Je ne pense pas qu’il ait pris le numéro 30 par rapport à moi. Je pense juste qu’il ne pouvait pas avoir d’autre numéro et que le 30 lui plaisait bien, c’est peut-être ça. Mais je ne vois aucun signe du destin ou rien d’autre là-dedans. Si on veut, c’est une coïncidence marrante, mais je n’y avais même pas pensé.

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Propos recueillis par Emile Gillet

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