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Mathieu 
Coutadeur : « On me reproche de ne pas venir à l’entraînement en tongs »



Propos recueillis par Tanguy Le Séviller
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Son numéro 10 est toujours libre à Lorient. Mais cela fait déjà plusieurs semaines que Mathieu Coutadeur est parti. Aujourd'hui, le milieu de terrain démarre une nouvelle vie à Chypre, sous les couleurs de l'AEL Limassol. Entre Bertrand Robert, des supporters déjantés, un entraîneur gentleman, et surtout très, très loin du synthétique du Moustoir.



Mathieu, tu t’es fait opérer des adducteurs en mars. Comment ça va désormais ?


Je n’ai plus aucune douleur. La rééducation est terminée depuis mi-mai. De toute manière, je m’étais entraîné avec l’équipe première du FC Lorient jusqu’à la fin du championnat afin de poursuivre ma rééducation. Et j’avais fini avec les jeunes du centre de formation jusqu’au 7 juin à peu près. Tout va bien depuis. Depuis le 10 juin, je m’entraîne. J’ai fait une préparation individuelle avec un préparateur physique, en suivant un programme. Ce qui était le plus dur, c’était de ne pas toucher le ballon dans un premier temps. Il y avait beaucoup de courses. Il fallait absolument que je garde la forme si on faisait appel à moi. Si je rejoignais un club durant la préparation, il fallait de toute façon que je sois au même niveau que les joueurs.

Et ensuite, tu es parti aux États-Unis…

Dans un premier temps, ma priorité n’était pas du tout d’aller là-bas. Mais déjà cet hiver, ils (les dirigeants des San Jose Earthquakes, ndlr) étaient intéressés pour que je vienne. Jusque-là, j’avais plutôt décliné l’offre, mais je me suis dit que c’était déjà l’opportunité de m’entraîner. J’avais aussi besoin de ça. Je suis allé voir les installations comme ça, et eux ont pu constater que tout allait bien physiquement pour moi. J’ai aussi beaucoup discuté avec Jean-Baptiste Pierazzi (ex-Ajaccio), qui joue là-bas.





Et comment tu as trouvé les installations là-bas ? Il paraît que c’est du haut niveau.

C’était extraordinaire ! Ils ont des installations encore plus performantes que certains clubs de Ligue 1. Ils ont un stade flambant neuf, un centre d’entraînement magnifique. Franchement, y a rien à dire de ce côté-là. En tout cas, c’était une très bonne expérience. J’ai même pu faire deux matchs amicaux, deux fois 45 minutes. Le test était en tout cas concluant pour le coach et le manager. Ils ont vu mes matchs et me voulaient. Mais ne signer que quatre mois, car la saison s’arrête en octobre, ce n’était pas l’idéal pour moi après avoir galéré comme ça. En même temps, le président a débloqué des fonds pour une offre faramineuse pour (Carlos) Vela. Tout n’était pas réuni pour aller là-bas. Ce n’était peut-être pas le bon moment.





Et Lorient, dans tout ça, ils ne t’ont rien proposé ?


Je le savais depuis la fin de saison dernière qu’ils ne me proposeraient pas de prolonger. J’avais eu une discussion avec le coach (Sylvain Ripoll). C’était simple. On m’a dit que ce n’était pas une décision facile à prendre, que ça n’avait rien à voir avec mes performances sportives, mais que mes blessures à répétition n’avaient pas joué en ma faveur. Ils ont longuement hésité mais voulaient vraisemblablement repartir sur un autre cycle.

S’ils t’avaient proposé quelque chose, tu serais resté ?


Pour être très honnête, sincèrement, le synthétique, c’était un gros problème pour moi. Mes blessures sont en partie dues à ça. Moi, dans ma tête, je souhaitais partir sur autre chose à l’issue de la saison. Après, s’ils m’avaient proposé quelque chose, j’aurais fortement réfléchi, même si c’était encore pour jouer sur synthétique.


Faut être honnête, faut être clair, je pense qu’ici, ils ne me connaissent pas. C’est à moi de me faire un nom



Du coup, tu t’es retrouvé à Chypre, à l’AEL Limassol…


Après les États-Unis, je suis revenu m’entraîner avec la réserve de Lorient. Et puis il y avait quelques contacts avec des clubs en France. Mais on me disait toujours d’attendre, d’attendre, d’attendre. Aussi avec un club turc (Sivasspor) et avec un club anglais (Blackburn). Il y a eu des contacts, mais sans plus. À partir du moment où ça a pu se faire avec l’AEL et que je m’étais bien renseigné sur les conditions, j’ai décidé de signer ici, à Chypre. J’ai bien réfléchi par rapport à la destination. C’est un bon niveau, quoi qu’on en dise. J’ai vu certains matchs. Après, j’ai été quand même surpris de ne pas pouvoir trouver d’accords avec des clubs français. Ok, je n’ai pas joué pendant six mois, à cause de mes adducteurs et aussi à cause du doc du club, qui n’a pas cerné mon problème, malheureusement pour moi. C’était pourtant la même opération qu’ont eue Lucas Moura ou (André-Pierre) Gignac. Exactement la même. L’étranger était aussi un de mes objectifs. Mes plans ont changé au cours de la saison. Quand j’ai vu que je ne pouvais pas rejouer, mes plans ont changé. C’est moins évident de prétendre à autre chose quand t’es blessé.

Comment tu t’es renseigné sur l’AEL Limassol ?


Je fais confiance aux gens avec qui je travaille. Mon agent m’a vanté tous les mérites du club, toute l’histoire. Je me suis aussi rencardé de mon côté. Pas forcément en appelant des joueurs, mais en ayant le coach (Christakis Christoforou, ndlr) au téléphone, en parlant beaucoup avec lui. En revanche, le fait d’avoir des Français aussi avec moi ici, Bertrand Robert et Mass (Massamba Lô) Sambou (il est en fait sénégalais, ndlr), ça m’aide beaucoup. L’accueil ici a été fantastique. Pas seulement de la part des Français, mais de tout le monde, du coach, du club et des joueurs et même des supporters.



Tu les connaissais ces deux joueurs ?


Pas personnellement, mais simplement de nom quand on suit un peu le football. Ils m’ont très bien accueilli, comme l’ensemble des joueurs. Il y a João Andrade également, avec qui j’ai joué trois matchs au Mans, qui m’aide beaucoup aussi. Il y a également Franck Feltscher, un Suisse qui a joué aux Grasshoppers et qui parle également français. Enfin, il y a aussi l’adjoint Adrien Hadjialexandrou, un Franco-Chypriote qui est né à Nantes. En tout cas, je ne me sens pas seul ici. Je m’entends bien avec les Chypriotes aussi. J’essaye de m’intégrer avec eux et d’apprendre rapidement l’anglais, ou en tout cas de m’améliorer. C’est très enrichissant. Pour communiquer, de toute façon, c’est important, je ne me cache pas derrière les autres Français. Dans un premier temps, ils m’aident beaucoup sur la traduction ou sur des choses à demander parfois, mais je vais apprendre l’anglais pour m’adapter encore plus. Je vais prendre des cours pour me fondre dans le moule.



À l’image de ce que l’on peut voir pour certains joueurs, tu as été accueilli par plein de supporters à l’aéroport ?


Faut être honnête, faut être clair, je pense qu’ici, ils ne me connaissent pas. C’est à moi de me faire un nom, de me faire connaître auprès des supporters. J’ai eu la chance d’en rencontrer quelques-uns, de voir aussi le match de Supercoupe remporté par l’AEL contre l’APOEL (0-0, 4 tirs au but à 3, ndlr). Les supporters, j’ai pu m’en rendre compte, c’est autre chose que la France. C’est une ambiance fantastique. Je suis pressé, du coup, de faire mon premier match pour vivre ça depuis le terrain.



Ton premier match est pour bientôt ?


Dimanche soir, c’est un gros match contre l’Anorthosis Famagouste (où évolue notamment l’ancien Tourangeau Léo Schwechlen). Ici, c’est réputé pour être une très bonne équipe, donc ça va être un bon match. Ce sera à l’extérieur et on sera sans nos supporters qui sont interdits de déplacement pour deux rencontres (rires). À ce qu’on m’a dit, ils sont réputés pour être un peu les ultras de Chypre. Je répète ce qu’on m’a dit. Je ne veux pas que ce soit mal interprété.
Le coach, au-delà d’être un grand entraîneur, c’est un gentleman. Il veut savoir où je vais habiter, où je vais mettre mes enfants à l’école.



Du point de vue de tes conditions salariales, c’est comment ?

Ma vie, c’est le football. J’ai été clair dès le début, mon manager était prévenu. Je ne voulais en aucun cas que ça ne se fasse pas avec un club à cause de l’argent. Je vais être honnête, je voulais avoir le minimum qu’un joueur de football professionnel peut avoir, que ce soit en Ligue 1 ou Ligue 2 française et, pourquoi pas, n’avoir que des bonus au mérite. Je suis très heureux ici de ce qu’on me donne. Je ferai tout pour leur rendre cette confiance qu’ils m’accordent. Pour les problèmes de salaires, j’ai eu la garantie qu’il n’y avait pas ce genre de choses ici, que tout était clean. Je pense pas à ça, je pense à jouer au football. Je ne pense pas avoir ces problèmes ici. Les Français aussi m’ont confirmé que tout était clean. Tous les voyants sont au vert.



Le logement, c’est bon, tu l’as trouvé aussi ?


Je dois décider aujourd’hui (entretien réalisé jeudi 20 août). J’ai deux choix. Donc, aussi à ce niveau-là, il y a tout ce qu’il faut. Ce sera une maison ou un appartement que je dois aller voir et qui a l’air pas mal. Je dois visiter l’intérieur parce que ma femme et mes deux enfants arrivent dimanche. Donc comme ça, lundi, on pourra s’installer tranquillement dans notre nouveau logement. Je suis content que ma famille me rejoigne, de disputer mon premier match, de travailler avec ce coach et d’être dans cette équipe. Je prends tout le positif. J’ai envie d’être positif, de jouer au football. S’il peut y avoir des petites contraintes, tant mieux, ça fait partie de la vie.

Et t’auras la vue sur la mer dans ton futur chez toi ?


C’est pas les vacances ici. Je suis là pour le foot. Je ne suis pas là en touriste. Sincèrement, je m’en moque complètement de la vue. En France, quand on part dans des pays comme ça, on dit « c’est pour les vacances, c’est pas pour jouer au football » . J’ai parlé avec le coach ici. Moi, ce que je veux, c’est jouer au foot, reprendre du plaisir. Maintenant, oui, s’il peut y avoir un cadre de vie idéal pour ma famille, pour mes enfants, tant mieux, je ne vais pas cracher dessus. C’est très touristique. C’est une île. Y a la mer, la plage. Les températures vont me changer. Si j’avais dû aller à Sivasspor, j’y serais allé de la même manière. Maintenant, le cadre de vie, on le connaît, à Sivasspor, il n’y a pas la mer et c’est très difficile pour les familles d’être là-bas.

Tu parles énormément du coach. Il a été déterminant dans ton choix ?


Il a éliminé Nice avec l’Apollon Limassol. Pour l’avoir rencontré et avoir discuté avec lui, au-delà d’être un grand entraîneur, c’est un gentleman. C’est vraiment le mot qu’il lui correspond. Tout le monde m’a confirmé ça ici. J’ai pu m’en rendre compte depuis deux semaines. Il veut savoir où je vais habiter, où je vais mettre mes enfants à l’école.

D’ailleurs, c’est bon, tes enfants seront bien à l’école ici ?

Ça aussi, ça a compté. Le coach, c’est un très bon coach, mais il m’a expliqué qu’en dehors du foot, c’était très important aussi. Il m’a dit qu’il y avait une école franco-anglaise. Ça va permettre à mes enfants d’apprendre l’anglais, ça fait aussi partie des avantages.


Pour le bizutage, les joueurs se mettent tous à chanter l’hymne des supporters de l’AEL et il faut plonger entier dans un bac à glace à 2 degrés… et rester un peu.

Tu disais tout à l’heure que les températures allaient te changer. Il fait combien au thermomètre ?


Depuis que je suis arrivé, c’est une fournaise. On est obligés de s’entraîner à 19h le soir. Avant, c’est impossible, il fait entre 35 et 40 degrés. T’es jamais dehors, t’es mieux à l’intérieur ! Si je vais à l’entraînement en tong ? Non, et c’est ce qu’on me reproche ici car je suis toujours en basket. Mais je leur dis que les tongs, c’est pour les vacances. Et je suis pas là en vacances.



À l’entraînement, il y a tout ce qu’il faut pour « combattre » la chaleur ?

Il n’y a rien de révolutionnaire ou de bizarre. Tout ce que j’avais à Lorient, je l’ai retrouvé là. 
Ils sont très professionnels. Ça travaille très, très bien. Y a tout pour être performant. 
Que ce soit au niveau de la récup, de la préparation physique ou de la prévention des blessures. Le préparateur physique nous fait faire beaucoup, beaucoup de tests. Beaucoup plus que ce que j’ai pu faire en France. S’il y a bien un petit changement par rapport à ce que j’ai connu, c’est ça. Après, ce n’est pas forcément propre à Chypre ou à Lorient, c’est plutôt propre au staff qui est ici en place.



Du coup, vu que tu es arrivé il y a peu de temps, t’as eu droit à ton bizutage ?


Ah, ça, c’est magnifique ! Là, c’est pas de se lever et chanter a cappella, même si ça, ça donne des petites suées. Là, ils ont un bac de glace à 2 degrés, ils se mettent tous à chanter l’hymne des supporters de l’AEL et il faut plonger entier dans l’eau et rester un peu. De toute façon, t’as pas le choix. L’eau à 2 degrés, ça pique un peu. Quand je te dis qu’elle est froide, elle est gelée ! D’ailleurs, y a un nouveau (John Arwuah, un défenseur, ndlr) qui vient d’arriver, donc ça va être à son tour.

Au fait, tu as pu récupérer le numéro 10 que tu avais Lorient ?


J’ai pris le numéro 8. Il me tenait à cœur de ne pas prendre le numéro d’un gars qui était déjà en place ici parce qu’ici, ils te disent « choisis » ! Le 8 était disponible, c’est un numéro que j’aime bien aussi, donc c’est bien.
Luis Enrique, en coulisses comme à la scène

Propos recueillis par Tanguy Le Séviller

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