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Martin Djetou : « Malheureusement, des personnes ont brisé ma carrière »

Propos recueillis par Antoine Mestres
Martin Djetou : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Malheureusement, des personnes ont brisé ma carrière<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Martin Djetou n'est pas fauché, mais il a dû se battre pour garder ce qu'il avait gagné. L'ancien international revient sur une longue carrière, pas simple du tout. Entre un titre mondial qui lui échappe, la roublardise de Sam Allardyce et les magouilles de Parme. Attention, long entretien. Qui aurait pu être bien plus long encore.

Dans la carrière de Martin Djétou, on a l’impression qu’il y a un avant-France 98 et un après. On se trompe ?

1998 m’a fragilisé, je pense. C’était dur, ça m’avait fait mal parce que d’après les dires d’Aimé Jacquet, on comptait sur moi. Et quelques années plus tard, j’aperçois sur Canal Plus qu’il ne prend aucune décision sans ses joueurs cadres. J’étais en concurrence avec Deschamps et Desailly, les deux postes auxquels je pouvais prétendre. Même ceux qui ne comprennent rien au football savent ce qu’ils ont fait en équipe de France : deux monuments du football. Il aurait fallu tout bonnement me laisser et dire que je pouvais pallier une blessure. J’ai mis du temps à m’en remettre.

Paraît que la nuit parisienne t’a rencontré après cette exclusion du futur groupe champion du monde…

J’avais pas les mots pour m’exprimer. Avec mon beau-frère, on a déposé Lamouchi qui devait aller chez sa sœur. On a fait un pub sur les Champs et on ne s’est plus croisés. Moi, j’ai fait une semaine de fête, de n’importe quoi à Paris avec mon beau-frère, mon armoire derrière moi. Je ne connaissais pas très bien Paris mais on avait fait toutes les boîtes qui bougeaient bien. J’avais croisé Carlos, des joueurs de basket, de hand, de volley, une semaine de n’importe quoi, pour évacuer ma colère. Après, je faisais la reprise avec Monaco.

On parle souvent de cette place piquée à Desailly lors d’un repas. C’est anecdotique ou pas, ça ?

En Espoirs, je côtoyais Wiltord et Makelele. Donc je m’asseyais souvent à côté d’eux. Une fois, je m’assois à une place libre, par réflexe. Desailly arrive en retard et exige que je change de place. Je l’ai mal pris, surtout quand tout le monde rigole dans le groupe et que toi, tu ne sais pas pourquoi, ça la fout mal… Mais je n’ai jamais eu d’autres histoires avec ce groupe.

T’as réussi à vibrer quand même un peu, pendant ce Mondial ?

À fond. Pour la finale, j’étais chez ma belle-mère. On avait cassé toute la vaisselle avec les jeunes du petit village de Frisenheim, en Alsace. Une vaisselle qu’on n’a jamais remboursée d’ailleurs. Je l’appelait le village des cochons parce que ça puait. Des hommes politiques venaient chasser là-bas. C’était sympa, j’avais les marques bleu-blanc-rouge sur le visage. Voilà, le sport, c’est ça.

Pourquoi tu refuses l’Euro 2000 ?

Roger Lemerre m’appelle et me demande si je veux faire le stage de préparation. Je lui dis : « Coach, est-ce que je suis dans le groupe ? » Il me répond : « Je ne sais pas trop encore parce que Dugarry est blessé » . Et je lui dis : « Si vous me parlez de Dugarry, c’est que je suis pas dans le groupe. Me comparer avec un milieu ou un défenseur, ok. Mais pas avec Dugarry… Je ne viens pas » . Et Lemerre me fait : « Ok, c’est bien, on s’est parlé comme des hommes » . Le lendemain, il m’assassine dans L’Équipe, disant que j’ai refusé la sélection pour ne pas revivre ce que j’avais vécu en 1998. Alors qu’il savait très bien que je n’aurais pas été dans le groupe.

T’étais un minimum à l’aise avec ce groupe ?

J’étais discret. Je n’étais pas très bien, je ressentais comme une honte d’être là, de déranger. Et je trouvais les moyens de ne pas venir en disant que j’étais blessé, vu que c’était interdit de refuser une sélection. Je respectais le maillot mais j’étais fragilisé.

Tu as eu une expérience commune avec certains pourtant, aux JO d’Atlanta…

Avec eux, je rigolais, mais je n’étais pas à l’aise. Les cadres avaient leur groupe : on leur disait bonjour et voilà. Du coup, on restait souvent dans nos chambres. Et moi, pour être un guerrier, je devais être à l’aise, qu’on me témoigne de l’affection, qu’on me dise qu’on compte sur moi… Les autres étaient dans leur monde, champions du monde et d’Europe. Et on ne pouvait rien dire… Ils gagnaient tout.
Tu vas signer 4 ans. Si tu calcules, ça fait tant de millions. Si tu rentres chez toi, en Afrique, tu seras milliardaire

Si t’avais joué à l’étranger, ton statut aurait été différent ?

Je me posais des questions. Y avait une période où beaucoup de joueurs de D1 comme Ziani n’étaient jamais pris. Je me disais que les meilleurs ne jouaient pas… J’ai eu la chance d’avoir six sélections. Je n’étais pas le plus technique, mais j’avais la volonté. J’aurais pu en avoir plus mais quand on jeune, on est con, donc j’ai réagi différemment.

Tu as pourtant eu une opportunité à la Juve…

J’avais signé un pré-contrat. Je devais signer mais des agents italiens ont voulu prendre de l’argent dans mon dos. Mon agent m’avait fait croire que la Juve me voulait absolument et que Monaco voulait se séparer de moi. Ce qui n’était pas le cas. J’arrive donc à Turin avec mon épouse et les promesses ne sont pas tenues, comme si on vous dit que vous alliez toucher 20 euros, mais le jour de la signature, vous êtes à 15 euros. Et on se demande où sont passés les 5 euros restants. Et là, on me dit : « Tu vas signer 4 ans. Si tu calcules, ça fait tant de millions. Si tu rentres chez toi, en Afrique, tu seras milliardaire » … ça ne se fait pas. On m’avait manqué de respect et j’ai déchiré le pré-contrat. Retour à Monaco. Arrivé à Monaco, le président me dit qu’il n’avait jamais eu envie de me vendre, « ton agent ment » . Et il fait de moi son capitaine. 1999-2000 : champion de France.

Les contacts n’étaient qu’italiens ?

Il y a eu le Bayern, mais ils ne pouvaient pas bosser avec mon agent. Derrière, le Barça me voulait avec Christanval. J’avais discuté avec Rijkaard. Je me suis dit que tous les « Français » passés par Barcelone ont très peu joué (Dugarry, Petit, Blanc, Sonny Anderson, Márquez, Abidal). Et puis, même si j’avais dit, après l’épisode de la Juve, que je n’irais jamais en Italie, j’ai signé à Parme pour 5 ans. Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Je remplaçais une deuxième fois Thuram, comme à Monaco.

À Parme, ça ne se passe pas très bien…

On gagne la Coupe d’Italie la première année mais le club paie un coup les salaires et rien pendant quatre mois. C’était déjà la merde. Le groupe explosait, on a connu 4 entraîneurs en peu de temps. Je me disais en allant à Parme que ça allait être bien. Malheureusement, des personnes ont brisé ma carrière… Ils ont plus vu le financier que le sportif. Ils ont prétexté une hypertrophie cardiaque du ventricule gauche, une connerie, comme ça pour me pourrir, alors que des cardiologues à Monaco, au PSG, à la Pitié-Salpêtrière m’ont déclaré bon pour la pratique du sport.

As-tu réussi à bien t’entourer ?

Oui, j’ai été naïf, je ne vois pas le mal partout donc j’ai fait confiance à certaines personnes. Et ils me l’ont mis profond. Jean Tigana était mon agent. Il m’a fait travailler avec Branco Stoic et Richard Bettoni. J’ai fait ma fin de carrière avec leurs sbires. Tigana m’a demandé de venir en prêt à Fulham, ce que j’avais accepté. Ensuite, Fulham m’a proposé 2-3 ans de contrat, mais Parme ne prenait pas en charge, comme prévu dans le prêt, ma moitié de salaire. Je leur avais dit que j’avais signé 5 ans pourtant. Ils ont refusé. À Parme, Sacchi a refusé, aussi, même pour un euro. Et ensuite, il est parti au Real Madrid.

Tu as récupéré l’argent de Parme ?

Cela fait 10 ans que ça dure et ce n’est toujours pas réglé. Je me bats toujours. J’ai touché trois mois de salaire. Je les poursuis pour préjudice moral, financier, sportif. Il y a eu des jugements où j’ai eu gain de cause, mais Parme a pris l’argent et l’a posé sur un compte. Ça se joue devant les tribunaux en Italie. Je fais les voyages. Et la vie en France commence à être difficile vu qu’ils taxent sur tout. T’as déjà payé les impôts, la maison, les machins, les apparts, ton business et à chaque fois ils rajoutent des trucs… Ça commence à être lourd.

Tu penses encore à l’équipe de France quand tu pars à Fulham, en 2002 ?

Non, je n’y croyais plus. Pourtant, à Fulham, ça se passait bien, mais je perdais la foi. Je n’étais plus le guerrier que j’avais été, je doutais de moi facilement. J’avais fait une bonne première saison, mais un truc s’était éteint. C’était dur de se concentrer.

Et on pense que tu rebondis à Nice…

Je suis super bien reçu même si j’ai joué pour Monaco avant. Mais Gernot Rohr, qui m’avait fait venir, est licencié. Et le nouvel entraîneur était jaloux des différentes « stars » apportées par Gernot. Quelque chose s’était cassé. Ça m’avait fait vraiment mal au cœur de quitter Nice. Ils avaient tout fait pour me mettre à l’aise.
Le prince vient aux soins et me fait : « Mon bison, je compte sur toi. Joue demain »

Là, tu enchaînes les extrêmes : Bolton et Istres. Pourquoi ça n’a pas fonctionné ?

À Bolton, certains aimaient bien « manger » , notamment l’entraîneur (Sam Allardyce à l’époque, ndlr). Entre lui et mon agent, ça ne s’était pas très bien passé. S’il « mangeait » pas, tu ne pouvais pas signer. Un jour, je suis convoqué pour un match à Londres, dans le groupe. Et le coach m’appelle : « Finalement, Martin, tu ne signeras pas. Mais tu viens quand même à Londres pour le match, non ? » Je suis rentré chez moi et j’ai fait mes bagages. À Istres, ça se passait très bien pendant six mois avec Jean-Louis Gasset. J’avais acheté une maison à Salon-de-Provence, je voulais rester, le président aussi, soi-disant. J’étais parti en vacances à Marrakech avec ma famille et j’ai entendu que mon président y était aussi pour prendre cinq joueurs marocains. Mon téléphone a sonné : « Oui, je fais quoi de la maison que tu loues ? » qu’on me dit. Je ne savais pas encore. « Bah t’es pas au courant, le président veut pas te garder. » L’entraîneur adjoint de Gasset était intéressé par la maison que je louais. Je lui réponds : « Mais je la garde, qu’est-ce qu’il se passe ? » Et voilà. Pourtant, quand j’étais arrivé à Istres, je payais de ma poche pour casser les clans du groupe. Après les entraînements, je disais aux mecs « Partez pas, on mange ensemble » . Je faisais les courses avec mon beau-père, gros barbecue et tournoi de pétanque pour souder le groupe. On était avant-derniers quand je suis arrivé et à la fin, 10es je crois. Bref, je me suis fait bien avoir parce que le président me retirait de ma paye 1500 euros pour éviter de payer trop d’impôts, pour me les reverser à la fin… Je l’ai eu dans le cul. Ils ont fait descendre ce club. Je voulais le frapper, le président. Mon beau-père me disait que ça ne valait pas la peine.

T’es d’accord quand on dit que tu as eu la réputation d’être souvent un joueur blessé, non ?

Comme tous les joueurs… Les agents m’ont pourri, ont dit que j’étais blessé. J’ai eu quoi comme grosse blessure ? Fracture au dos. Voilà, après, claquage, entorse genou, cheville, comme tout le monde. Djibril Cissé a bien pu signer dans des clubs avec les jambes pétées. Qui n’a pas eu de blessures ? Mais Djetou, on a appuyé dessus. Wenger disait qu’il voulait me prendre, mais que j’étais souvent blessé. Et puis à Monaco, déjà, le problème, c’est qu’on me faisait jouer quand j’étais déjà blessé. D’une blessure d’une semaine, ça passait à trois semaines. Je me souviens, on devait jouer Marseille avec Monaco. Le prince vient aux soins et me fait « Mon bison, je compte sur toi, joue demain » . Je lui dis « Je peux pas, j’ai une fissure au péroné » . « Comment ça, t’es mon bison, si t’es pas sur le terrain, tu vas faire quoi ? » Je joue 15 minutes et Eric Roy me tacle à l’endroit de la fissure. Et j’ai serré les dents pendant un moment. C’est pour ça qu’on m’a appelé le Bison.

Tu as aussi connu les moments où tu dois aller refaire des essais à droite à gauche ?

Beaucoup : à Crystal Palace, Southampton, Duisbourg, Wolfsburg, Hoffenheim. À Duisbourg, au départ, je ne venais pas pour m’entraîner, mais pour signer. Quand j’arrive au stade, tout le monde est prêt pour l’entraînement. Le coach dit « On est en retard, habille-toi, on va s’entraîner puis on discute de ton contrat » . Ok, mais si je me blesse, je ne suis pas assuré. Et la personne qui m’accompagnait à Duisbourg me fait « Va t’entraîner, je négocie » . On ne négocie pas dans mon dos. Le mec, on venait tout juste de se connaître… À Wolfsburg, on me fait jouer un amical pendant 20 minutes, à mon poste, milieu défensif, dans la boue, le froid et la neige. On atterrit à 2 heures du matin à Wolfsburg. Le coach me convoque, Magath je crois. Il me dit « En fait, on cherche un milieu offensif » . Je réponds : « Attendez, vous disiez me connaître, être venu plusieurs fois me voir à Monaco et vous cherchez un milieu offensif ? Je ne suis pas 10, mais milieu ou défenseur. Et je peux apporter. » Ils avaient récupéré toutes mes affaires après le match. À 2 heures du mat, j’apprends qu’ils veulent que je prenne un train le lendemain à 18 heures. Le club m’en prend un pour Kiel. Le contrôleur passe dans le train et me dit que mon billet n’est pas valable. « Ce billet n’est que jusqu’à Kalsruhe. » Et je repense au mec du club, sur le quai, qui me dit « Avec ta carrière, t’auras pas de mal à payer » . En fait, il s’était gardé un peu d’argent que le club lui avait donné pour me prendre ce billet pour Kiel. Arrivé à Kiel, je prends un taxi pour rentrer chez moi.

Mais tu étais sur la paille à ce moment-là ?

À cette époque-là, j’avais encore mon institut de beauté. J’avais acheté un immeuble squatté quand j’étais en Angleterre. J’avais tout rénové pour que ma femme ait quelque chose de bien. J’avais fait un centre de remise en forme super beau. Il y avait du monde. Mais avec les enfants, c’était difficile. J’ai loué la gérance et le fonds de commerce, mais on ne m’a pas payé les loyers. Ça m’a coûté deux ans et demi de procédures pour récupérer mon bien, avec du matériel cassé. Ma femme bossait. Moi, je faisais mon sport dedans. Quand on me posait des questions, j’étais présent, je renseignais… Et j’ai vendu à perte.

Et aujourd’hui, tu fais quoi ?

Je ne fais rien. Je joue au tennis. Je suis descendu 30 à cause de blessures (genou opéré, rupture du tendon d’Achille, arrachement de l’épaule). Mais j’ai fait une perf dernièrement en battant un ancien ⅚. Je perds le premier set 6-2, puis je gagne 6-1, 6-4. Bon, il m’a dit qu’il n’avait pas joué depuis 5 ans… Sinon, j’assiste aux entraînements des DH jusqu’aux U16 de Strasbourg avec François Keller pour apprendre le métier d’entraîneur. Et pour ensuite passer mes diplômes. J’ai une belle famille, quatre enfants, un garçon et trois filles.

Tu vis avec quoi alors ?

Je vis avec ce que j’ai mis de côté. Très tôt, certains comme Franck Sauzée, Ali Bouafia, Pascal Baills m’ont dit : « Mon petit, tu vas commencer à gagner de l’argent. Investis dans la pierre, fais ci, fais ça » . Et j’ai investi dans la pierre. C’est ce qui me maintient aujourd’hui. J’en avais partout. Un appartement rue des Ternes, une maison dans les hauteurs de Monaco, une maison à coté de Marseille, plusieurs appartements à Strasbourg. J’en louais certains et j’en vendais d’autres parce que les charges étaient énormes, genre 20 000 euros de taxe habitation à l’année.

T’es amer de toute cette carrière ?

Quand je retrace ma carrière, y a eu plein de merdes. Et à côté de ça, mes sept sœurs ne m’ont pas épargné non plus. Quand elles ont besoin de toi, elles ne peuvent pas attendre la fin du match. « Allo y a eu ça, mon mari m’a tapé… » Toi, tu ne peux pas tout régler… J’ai sept sœurs. Si j’avais eu un ou deux frères, j’aurais peut-être eu une carrière différente. Pour faire tampon avec les sœurs.
Dans cet article :
Boxing Day : l'orgie anglaise
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Propos recueillis par Antoine Mestres

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