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Martial, Riquelme, même combat ?

Par Paul Piquard
Martial, Riquelme, même combat ?

Invité à parler d'Anthony Martial pour la première fois devant la presse, Louis van Gaal n'a pas mâché ses mots et qualifié la somme de « ridicule ». Un passage devant les micros qui rappelle l'imbroglio Riquelme à Barcelone.

Tous les joueurs de Football Manager vous le diront : lorsque l’on présente pour la première fois une recrue à la presse, il est convenable, et généralement convenu, d’osciller dans un répertoire de langue allant de l’éloge au respect, en passant par l’enthousiasme. Sinon, évidemment, la relation entre l’entraîneur, et le joueur débute invariablement sous de mauvais auspices. Visiblement, du haut de ses 64 ans, Louis van Gaal n’a jamais mis le nez dans la simulation de coaching la plus populaire du monde. Où alors il se fout des conseils virtuels dictés par le jeu, ce qui est plus probable.

Invité à s’exprimer pour la première fois devant les médias à propos d’Anthony Martial, la Tulipe de Fer a surpris tout son auditoire, en prenant, comme souvent, le contre-pied du discours langue de bois si souvent de mise en ces conditions. La somme dépensée pour s’offrir l’espoir français ? « Ridicule. » Le genre de choses que beaucoup pensent, mais que le manager n’est pas censé dire. Puis le développement, tout aussi savoureux : « Je n’ai pas acheté Martial pour moi, mais pour le prochain entraîneur » , déclare alors Van Gaal en montrant Giggs d’un hochement de tête. « J’ai l’impression de présenter le prochain entraîneur. » Alors, comment analyser cette sortie improbable ? Si l’on voit le verre à moitié plein, c’est une manière comme une autre d’ôter la pression incroyable mise sur les épaules de Martial depuis l’annonce de son transfert pharaonique. Une façon d’expliquer, un peu brutalement, qu’il faudra laisser du temps à Martial avant qu’il devienne la machine à marquer tant attendue. À l’inverse, la critique peut être directement adressée au board des Red Devils, et ses velléités jusqu’au-boutistes d’attirer des superstars, quitte à en créer en gonflant les prix artificiellement. Dans tous les cas, difficile après cette conférence de presse de ne pas se rappeler une autre présentation de joueur du Batave.

Riquelme, oui, mais non

Mi-juillet 2002, Juan Roman Riquelme, auréolé de deux titres de meilleur joueur argentin, débarque à Barcelone en grande pompe, afin de remplacer un Rivaldo annoncé sur le départ depuis des mois et dont les rapports avec Van Gaal sont alors invivables. Devant les micros, Van Gaal est d’abord plutôt élogieux, tout en maniant son ironie légendaire : « Je suis très content de l’arrivée de Riquelme, c’est un joueur très talentueux qui peut triompher à Barcelone, mais lui aussi doit travailler, comme le reste des joueurs. Il y a beaucoup de comparaisons avec Maradona, mais rappelle-toi – en se tournant vers l’Argentin – que Maradona n’a pas beaucoup gagné à Barcelone. » Une fois la conférence de presse terminée, le Batave, en coulisses, demande à parler à Riquelme. La suite, c’est le légendaire numéro 10 qui la raconte : « J’entre dans le vestiaire et il me montre une table sur laquelle sont empilées des cassettes vidéos. Il me dit : « Tu es le meilleur joueur quand tu as le ballon, mais quand tu ne l’a pas, nous jouons à dix. Ici, nous avons un système, et tu vas devoir jouer ailier gauche. » »

Pas de pitié pour les stars

En réalité, Van Gaal en veut à sa direction de lui avoir mis dans les pattes un joueur qu’il n’a pas désiré, et qu’il considère comme une recrue « politique » , selon ses propres termes. Résultat ? Au grand dam des socios, le joueur, pas vraiment connu pour sa vitesse de pointe, évolue dans une position contre-nature et, logiquement, déçoit. Alternant entre le banc, les mises à l’écart et les titularisations peu convaincantes, le numéro 10 termine sa première saison en Europe avec cinq petits buts, et surtout, une seule passe décisive. Une hérésie au vu de la qualité de passe du meneur argentin.

La suite est connue. Prêté à Villarreal, Riquelme, mis en valeur par le système de Pellegrini, montre enfin son talent à la face de l’Europe, avant de devenir Dieu en son pays en retournant à Boca. Avant le match face à Liverpool, Van Gaal a préféré lisser son discours autour de Martial : « Je peux imaginer ce que les fans pensent: « Pour 50 millions d’euros, il doit marquer ! » Non, il a 19 ans et doit s’adapter. (…) À Manchester United, la pression est plus forte que dans n’importe quel club, donc nous ne devons pas lui mettre la pression. Il doit s’adapter à notre culture, à notre philosophie. Après, il montrera peut-être des signes de sa qualité en cours de saison. » Good luck, Anthony.

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