- C3
- 3e tour
- Ostende-Marseille
Marseille, vraiment besoin de neuf ?
Alors que la recherche d'un grand attaquant continue d'animer le mercato marseillais, la prestation de Valère Germain au match aller contre Ostende combinée aux errements défensifs de l'OM pousse à se poser la question : et si les Marseillais avaient besoin de quelques défenseurs plutôt que d'un 9 de top niveau ?
« Valère ? Il est chirurgical comme on dit. » Après la victoire du match aller contre Ostende, Rudi Garcia n’a pas lésiné sur les compliments à l’égard de son nouvel attaquant Valère Germain, pas forcément omniprésent, mais souvent « au bon endroit, au bon moment » . Avec trois pions contre les Belges, et une influence réelle sur le but de Morgan Sanson – appel en profondeur, contrôle poitrine et tir en pivot repoussé par le gardien belge sur le milieu de terrain olympien -, le néo-Marseillais a crevé l’écran. En livrant les points clés de sa panoplie : une grande mobilité, un sens du jeu acéré, des appels qui font mal, et une grande efficacité devant le but. De quoi poser quelques bémols sur la quête d’un grand attaquant, fil conducteur du mercato marseillais depuis juin. Entre Stevan Jovetić de l’Inter, Olivier Giroud d’Arsenal ou encore Carlos Bacca du Milan AC, aucun dossier n’a abouti, sans savoir si l’affaire était totalement cuite et surtout si l’OM avait réellement tout tenté.
Valère Germain, une valeur sûre
Car à l’opposé d’un QSI qui est prêt à toutes les folies pour changer de dimension, l’OM Champions Project de Frank McCourt compte ses sous. L’ambition, oui. La démesure, non. On peut donc penser qu’avec la forme actuelle de son nouvel attaquant, Rudi Garcia pourrait se satisfaire de jouer en 4-3-3 avec Florian Thauvin et Dimitri Payet pour l’alimenter en offrandes, au moins jusqu’à la toute fin du mois d’août. Depuis la reprise, le fils de Bruno a brillé en amicaux et semble lancé pour confirmer en matchs officiels. Et au vu de ses états de services depuis la remontée en Ligue 1 de Monaco en 2013, Valère Germain s’apparente clairement plus à une valeur sûre qu’à un pari : une grosse saison à Nice en 2015-2016, un rôle de supersub tenu à merveille l’année passée avec Monaco après avoir laissé la place de titulaire à Kylian Mbappé, avec entre autres quelques buts décisifs en Ligue des Champions. Seul défaut chez Germain : ne pas avoir ce label « grand attaquant » car encore jamais appelé en équipe de France. Sauf qu’en étant titulaire et efficace avec Marseille, la donne pourrait changer. Si on ajoute au tableau les bonnes performances de Clinton Njie pendant la préparation, on peut facilement estimer qu’à Marseille, ce n’est pas devant qu’il y a urgence, mais plutôt derrière.
La défense, chantier inachevé de l’OM
Depuis juin, la direction phocéenne n’a d’ailleurs pas lésiné sur les dépenses pour solidifier sa base défensive : Steve Mandanda est revenu de Crystal Palace, Adil Rami a été débauché à Séville, Luiz Gustavo à Wolfsburg. Trois internationaux expérimentés censés apportés de la sérénité à l’arrière. Malgré tout, au vu des matchs de préparation et surtout de la rencontre aller contre Ostende, la défense n’est toujours pas le point fort de l’OM de Garcia. Dans les couloirs, Patrice Évra et Hiroki Sakai n’ont pas de réelles alternatives, sauf à ressortir Henri Bedimo de la cave ou rappeler Rod Fanni à ses premières amours. Voire à faire all-insur les minots Boubacar Kamara et Christophe Rocchia. Audacieux, honorable même, mais forcément risqué. Malgré l’arrivée de Tonton Adil et la présence de cinq spécialistes dans l’effectif, la charnière centrale continue quand à elle de grincer, quand bien même le second but des Belges doit probablement plus au mauvais placement de Mandanda. Moins glamour que la « quête du grand 9 » , l’acquisition d’un défenseur de très haut niveau serait sûrement plus appropriée dans l’immédiat. La manche retour à Ostende ainsi que les matchs du mois d’août en Ligue 1 pourraient pousser les décideurs olympiens à revoir leur copie…
Par Nicolas Jucha