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Marseille soulève Paris

Par Swann Borsellino
5 minutes
Marseille soulève Paris

Emmenés par un grand Steve Mandanda et malgré un PSG qui a pu compter sur Neymar et Di María, les joueurs de l'Olympique de Marseille mettent fin à neuf années de cauchemar face au rival parisien. Un succès obtenu grâce à un petit but de Florian Thauvin et au terme d'un match qui a plus ressemblé à une bagarre qu'à un grand choc.

Paris Saint-Germain 0-1 Olympique de Marseille

But : Thauvin (31e) Expulsions : Kurzawa (90e+7), Paredes (90e+7) et Neymar (90e+9) pour le PSG // Amavi (90e+7) et Benedetto (90e+7) pour l’OM

Il sort du Parc des Princes les mains en l’air, et pourtant, c’est lui le braqueur. Homme à abattre d’une équipe à battre, Dimitri Payet n’a pas brillé dans l’adversité comme contre Lyon. Il aura été chatouillé par Neymar, taclé par Di María, bousculé par Paredes, conspué par les supporters puis remplacé par Radonjić. Entre-temps, il aura trouvé le moyen de distinguer ailleurs que sur les réseaux sociaux, avec ce qu’il a de plus fort : son pied droit. On assiste à une drôle de bagarre depuis 31 minutes quand le maître à jouer de l’OM décide d’offrir une tranche de nostalgie à ses fans. Incapables de battre Paris depuis neuf ans, les supporters phocéens sont catapultés en 2006 quand Dimitri Payet s’apprête à botter un coup franc qui a de faux airs d’une phase arrêtée de France-Brésil. Dans le rôle de Robert Carlos, l’inattentif qui fait ses lacets, Ander Herrera couvre, alors que capitaine Kimpembe demande aux siens de sortir. Dans le rôle de Thierry Henry qui conclut à bout portant, Florian Thauvin. Dans le rôle du gardien impuissant, Rico aurait lui pu mieux faire. Il aurait même dû, car cette phase arrêtée, qui aura été la première vraie respiration marseillaise de la première période, a accouché du seul but de la partie. Mais pas du seul fait d’un match qui s’est terminé en triste pugilat avec cinq cartons rouges. Entre coups bas, gestes idiots et arbitrage laxiste, ce classique ne sera réjouissant que pour les Marseillais.

Tournée de jaunes et record d’apnée

Les supporters parisiens n’ont même pas le temps d’inviter les Marseillais à aller se faire ******* que leurs joueurs frôlent le passage à l’acte. Le chrono ne tourne que depuis trois minutes quand Marco Verratti est à la réception d’un délice de centre d’Alessandro Florenzi. Mais Steve Mandanda coupe net l’Italian Connection. Dans la foulée, Sarabia hérite du ballon seul face au portier marseillais à la suite d’une frappe contrée de Gueye. Déjà chaud, le portier de l’OM sort une parade assez folle et ne semble alors que repousser l’échéance. Car si la VAR dit RAS sur une éventuelle main de Kamara dans la surface, les coéquipiers de Valentin Rongier peinent à aligner trois passes. En grande difficulté face aux incursions des latéraux parisiens, Florenzi en tête, les Phocéens sont souvent à la faute. Martyrisé par Neymar, Sakai est le premier à être averti (7e) avant que le duel de coqs entre le Brésilien et Payet (11e) ne donne définitivement le coup d’envoi d’un match de rue.

Une première période aux faux airs de classique des nineties, en mauvais, entre joueurs qui se chauffent, possession stérile dans les 30 derniers mètres et dégagements en panique. Face aux accélérations de Neymar, à la maîtrise technique de Verratti et aux centres téléguidés de Florenzi, l’apnée marseillaise durera 20 minutes. Le temps pour Kamara de prendre la mesure du match et de donner une première fois de l’air à ses partenaires. Une première phase de possession lors de laquelle Gueye et Rongier touchent enfin le précieux. Un premier pied posé dans le camp parisien qui en appelle un deuxième. La suite, c’est la démarche mi-chaloupée, mi-besogneuse de Bouba K qui la déclenche. Un dribble, un coup d’épaule, une récupération, un petit pont et une faute concédée. La bonne. Celle qui débouche sur le but de Thauvin.

Arbitre hors jeu et pluie de rouges

Bonheur pour les Marseillais, qui n’avaient plus mené au Parc des Princes depuis 2015. Happy hour toujours, pour monsieur l’arbitre, dont la tournée de jaunes (11 au total) durera bien 90 minutes. Suffisant pour une soirée compliquée de bout en bout pour lui. Tantôt du jaune mérité, par Florenzi (13e) ou pour Álvaro (50e), auteur d’une faute dangereuse sur Di María. Parfois moins, quand Gueye (38e), certes lancé, dépossède Neymar du ballon d’un tacle qui semble dans les règles. Fermement décidés à continuer la bagarre malgré un match à l’atmosphère étrange, Parisiens et Marseillais flinguent dès le retour des vestiaires. D’abord, un coup franc dangereux de Neymar se transforme en contre intéressant pour l’OM que Bernat vient briser en fauchant Thauvin. Jaune aussi pour lui. Puis Di María pense égaliser quand, lancé par Gueye dans le dos d’Amavi, il trompe enfin Mandanda, avant d’être logiquement signalé en position de hors-jeu.

Fraîchement entré à la place de Gueye, l’Argentin est à l’affût à la suite d’une frappe de Thauvin repoussée par Rico, mais le but du neuf phocéen est refusé pour une position de hors-jeu moins évidente de l’international français. Plus juste dans la dernière passe en deuxième période, la bande à Presnel Kimpembe se crée de meilleures occasions, mais tombe sur le même os qu’une heure plus tôt. En état de grâce comme il peut parfois l’être, Steve Mandanda sort quasiment coup sur coup une frappe de Di María et une tentative à bout portant de Sarabia, encore une fois servi par un Florenzi intéressant. Comme le laissait présager le scénario de la rencontre, les ultimes minutes se terminent en pugilat. Neymar échange des noms d’oiseaux avec Álvaro. Paredes déboite Benedetto. Kurzawa distribue des coups de pompes à Jordan Amavi qui le lui rend bien. Et tout ce petit monde prend un rouge, histoire de traîner les stigmates de ce classique plus idiot que musclé lors des prochaines journées.


PSG (4-3-3) : Rico – Florenzi (Dagba, 84e), Kehrer, Kimpembe, Bernat (Kurzawa, 84e) – Herrera (Draxler, 61e), I. Gueye, Verratti (Paredes, 71e) – Sarabia, Neymar, Di María. Entraîneur : Thomas Tuchel.

OM (4-3-3) : Mandanda – Sakai, Alváro, Ćaleta-Car, Amavi – Rongier, Kamara, P. Gueye (Benedetto, 58e) – Lopez (Strootman, 68e), Thauvin (Germain, 77e), Payet (Radonjić, 77e). Entraîneur : André Villas-Boas.

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