- C3
- Quarts
- Marseille-Leipzig (5-2)
Marseille s’offre sa tranche de folie
Magnifiques d'envie, les Marseillais ont complètement retourné la situation après avoir encaissé un but dès l'entame de match. Payet et ses coéquipiers auront des courbatures partout demain, à coup sûr, mais c'était pour la bonne cause : les voilà en demi-finales de Ligue Europa.
Olympique de Marseille 5-2 RB Leipzig
Buts : Ilsanker csc (6e), Sarr (9e), Thauvin (38e), Payet (60e), Sakai (90e+4) pour l’OM // Bruma (2e), Augustin (55e) pour Leipzig
Un jour, on saura peut-être quel dieu a posé son doigt sur la quinzième semaine de son calendrier de l’année 2018 en déclarant : « Les 10, 11 et 12 avril, les matchs de Coupes d’Europe seront complètement mabouls. » Tout a commencé quand Bruma a ouvert le score en moins de deux minutes d’une frappe puissante, en profitant de l’attentisme de la défense marseillaise et d’une passe de Jean-Kevin Augustin (0-1, 2e). Après avoir vu la Juve, Manchester City et le RB Leipzig marquer juste après le coup d’envoi, on se demande où est le respect qui est dû aux gens qui prennent cinq minutes de trop pour finir leur dessert avant d’allumer la télé. Et en observant l’OM et le RB s’embrouiller comme si on jouait une 93e minute tendue, alors que le chrono tournait depuis dix minutes et que trois buts avaient déjà été marqués, tout le monde a vite pigé qu’on était reparti pour un sacré tour de manège. Avec à la fin, Marseille qui décroche le pompon.
45 minutes, 4 buts, tout va bien
En marquant si vite à l’extérieur, Leipzig se cale confortablement dans son fauteuil avec le sentiment du devoir presque accompli. Grossière erreur. Tout le monde le sait, marquer trop tôt, ce n’est pas toujours une bonne idée, et l’OM met une première beigne aux Allemands trois minutes plus tard en égalisant grâce à un csc d’Ilsanker, malheureux après un enchaînement corner/cafouillage (1-1, 6e). Et ces derniers jours, quand la folie s’empare d’un match, c’est pour ne plus le lâcher. Les Marseillais l’ont bien compris et continuent de pousser sans avoir à attendre très longtemps pour marquer le deuxième.
Il suffit d’un contre et d’une ouverture sublime de Payet pour que Sanson dégaine la reprise de volée. Gulácsi sort une double parade dingue, mais Sarr est derrière pour ramasser les miettes et doubler la mise (2-1, 9e). Sur un nuage, l’OM pense même faire le break quand une frappe parfaite de Payet vient se garer au fond des filets de Leipzig, mais monsieur l’arbitre annule tout à cause d’une faute stupide de Mitroglou. Après le beau temps vient la pluie, et Marseille perd Sarr à cause d’une vilaine blessure au bras (28e). Un vilain nuage vite balayé par le but de Thauvin, qui reprend impeccablement du plat du pied droit un coup franc de Payet juste devant le but (3-1, 38e).
Héroïques
Les Marseillais démarrent la deuxième mi-temps comme ils ont terminé la première : avec le pied à fond sur la pédale d’accélérateur. Gulácsi envoie un nouveau double arrêt impressionnant sur des frappes de Mitroglou et d’Amavi, et Payet s’amuse avec le ballon dès qu’il le touche. Mais même s’il subit, le RB Leipzig prouve qu’il n’a pas besoin de beaucoup attaquer pour marquer et Augustin refroidit l’ambiance d’une belle frappe enroulée décochée soudainement (3-2, 55e). Pas grave, Payet a la télécommande pour rallumer la sono et saccage la défense du RB en trois crochets avant de bousiller la lucarne de Gulácsi d’un extérieur du droit (4-2, 60e).
La poisse continue de poursuivre les Allemands qui perdent Upamecano sur blessure après la sacoche de Payet. Héroïques de combativité, les gars de Rudi Garcia se butent littéralement sur la pelouse pour tenir le score lors des vingt dernières minutes. Mieux, ils se permettent quelques nouvelles offensives tout en stoppant celles de Leipzig. Tout le monde finit sur les rotules, mais Marseille tient définitivement son dernier carré quand Sakai plante le cinquième dans un but laissé vide par Gulácsi, monté sur le dernier corner (5-2, 90e+4). On parle souvent des dieux du football en leur attribuant telle ou telle volonté. Une chose est sûre, cette semaine, ils étaient tombés sur la tête.
Olympique de Marseille (4-5-1) : Pelé – Amavi, Gustavo, Kamara, Sakai – Lopez, Sanson, Sarr (Rami, 28e), Payet (Zambo Anguissa, 83e), Thauvin (Ocampos, 63e) – Mitroglou. Entraîneur : Rudi Garcia.
RB Leipzig (4-4-2) : Gulácsi – Klostermann, Upamecano (Bernardo, 66e), Konaté, Ilsanker – Bruma, Keïta, Demme (Forsberg, 54e), Kampl – Sabitzer (Poulsen, 59e), Augustin. Entraîneur : Ralph Hasenhüttl.
Résultats et classement de la Ligue EuropaPar Alexandre Doskov