- Ligue 1
- 6e journée
- Ce qu'il faut retenir
Marseille signe un perfect
18 points sur 18 possibles, Marseille est sur un rythme effréné que seuls Lyon et Paris parviennent à suivre. Lille est déjà dans le dur et Montpellier revisite les classiques du hard rock des années 70. Sinon, la Ligue 1 va bien. La preuve, même les gardiens y vont de leur but.
Ali Ahamada, The Greatest
Figurer dans la même liste que Grégory Wimbée n’est pas forcément un gage de réussite dans le football moderne. Pour le gardien toulousain, si. En égalisant d’un pointu du crâne dans les dernière secondes de jeu contre Rennes, le rempart du Téfécé est entré dans la légende de son club et du championnat de France. Seize piges que la France attendait un tel scénario improbable. D’autant qu’il récompense un match de bonhomme de la part du gardien de but, qui s’était déjà interposé de nombreuses fois face aux attaquants rennais durant la rencontre. Cette égalisation miraculeuse prive Rennes d’une victoire et cache le match moyen des Toulousains, toujours aussi flous dans leur projet de jeu. Dans toute cette folie, on en oublierait presque la non-titularisation de Yann M’Vila côté breton. Dire qu’il y a douze mois, Rennes refusait 28 millions d’euros de la part d’Arsenal pour son capitaine. La roue tourne. Et ce n’est pas Zao qui le dit cette fois.
René Girard, ce Pink Floyd
« On a affronté Arsenal et pas les Pink Floyd de Kiev. » Ça, c’est la punchline signée René Girard, le coach de Montpellier, après que son équipe n’a pas réussi à faire mieux qu’un match nul contre Saint-Étienne à la Mosson. La raison de sa gueulante ? Jouer le vendredi à la maison à 20h après avoir joué le mardi, toujours à la maison, en Coupe d’Europe, et, pendant le même temps, voir Paris jouer le samedi, à 17h, à Bastia. Honnêtement, pas certain que Montpellier aurait été capable d’aller gagner en Corse quand on voit le niveau de jeu actuel des champions de France. On savait que le titre allait être délicat à assumer, mais on pensait que la nervosité serait plus significative sur le pré que sur le banc (même si Yanga-Mbiwa s’est payé une bonne tranche de Romain Hamouma sur un coup de coude passé inaperçu, pour l’instant). Entre les sorties de route de Loulou Nicollin et les folies de Girard (qui s’est, depuis, excusé auprès du Dynamo Kiev), les têtes pensantes de la Paillade ont déjà tout dit, et surtout n’importe quoi, depuis l’ouverture de la saison. Heureusement qu’ils ne sont pas encore en crise. Ça risque d’être n’importe quoi, sinon. En attendant, Montpellier pointe à la quinzième place et attend toujours le déclic.
Ibrahimović, le faignant
Difficile de passer encore à côté du géant suédois. 5 matchs, 7 buts, une passe décisive. Le Parisien est décidément trop fort pour la Ligue 1. À Bastia, l’ancien Milanais a sans doute joué son plus mauvais match au PSG dans l’implication collective. Le mec marchait, perdait beaucoup de ballons, rechignait à défendre… Il se la jouait un peu, il faut le dire. Mais à l’arrivée, ça chiffre : un doublé, une passe décisive pour Ménez, une embrouille avec Angoula, un premier carton jaune et un échange de maillot avec Saïd Ennjimi, l’arbitre du soir. Cet homme-là est une machine. Un tueur au sang froid. À la moindre erreur, l’issue peut être fatale. Les Corses – trop limités pour un mec comme ça – en ont fait les frais, alors qu’ils livraient un match intéressant. Et comme l’état d’esprit du Suédois est contagieux, c’est toute l’équipe parisienne qui est devenue patiente et tueuse. Même Blaise Matuidi a claqué. Et Nene, pourtant à terre 80% du match, a lâché deux passes décisives dans le jeu. Et dire que Pastore et Lavezzi n’étaient pas là… En attendant, le PSG semble enfin lancé et tout le monde leur fait des sourires. Les mêmes qui rigolaient d’eux avant le match de Lille où l’on parlait déjà de crise. Versatiles.
Marseille implacable
Six matchs, six victoires (dont quatre 1-0), un seul but encaissé et un Mandanda au top. Voilà comment résumer le début de saison parfait des Olympiens. Avec un effectif très léger, sans recrue et avec un Élie Baup très professoral dans son approche tactique, l’OM réalise le meilleur début de saison depuis 30 piges. Adeptes du « ce qui est pris n’est plus à prendre » , les Phocéens sont assurés de recevoir le PSG, le 7 octobre, en leader pour ce qui sera leur premier test de la maison. En attendant, la bande à N’Koulou (quel joueur, putain !) récite sa gamme week-end après week-end : de la patience, de la réussite, de la solidarité et une envie de ne plus revivre le dernier exercice. Même en Ligue Europa, l’OM ne craque pas (menés 2-0 à la 82e, les Marseillais sont revenus avec le point du match nul de Fenerbahçe). Cet OM-là a des faux airs du Montpellier de l’an dernier. Une équipe que personne n’attendait vraiment et dont tout le monde se dit « ça ne durera pas » . Pour l’instant, c’est du 100% Costaud.
Lille bloque encore
C’est bien connu, quand on domine un match et que l’on croque les plus belles occasions, le retour de baton est systématique. C’est encore arrivé aux Lillois, hier, contre Lyon (1-1). Alors qu’ils ont ouvert le score très vite (par Roux malgré un hors-jeu de Debuchy au départ de l’action), les Dogues n’ont jamais réussi à faire le break en dépit des bonnes occasions (Payet, Mendes). Et comme souvent dans ces cas-là, Lyon est revenu au score sur un exploit de Lisandro, jusque-là transparent, et permet aux hommes de Rémi Garde de rester invaincus et sur la deuxième marche du podium. Quatre jours après l’humiliation de Bate Borisov, Lille n’a pas réussi à inverser la tendance. Pis, Lille ne gagne toujours pas dans son nouveau stade et affiche déjà douze points de retard sur le leader marseillais. En six journées, ça commence à faire beaucoup…
Par Mathieu Faure