- Europa League – 3e tour – Eskişehirspor/OM (1-1)
Marseille s’en tire bien
En difficulté dans le traquenard turc, les Phocéens, qui avaient pourtant ouvert le score, ont concédé un bon nul 1-1. Un résultat correct qui ne doit pas masquer les errements marseillais, notamment en seconde période.
Eskişehirspor/OM : 1-1
Buts : Atdhe Nuhiu pour Eskişehirspor. Gignac pour Marseille.
On promet à l’Olympique de Marseille une saison excessivement longue. Logique donc, qu’elle débute le 2 août à 300 kilomètres d’Istanbul, dans des conditions compliquées. Sous une chaleur étouffante et face à des Turcs physiques, poussés par des supporters survoltés, les joueurs d’Elie Baup ont ramené le minimum syndical de leur premier déplacement officiel de la saison. Un 1-1 des familles sans véritable enseignement, lors duquel les Phocéens ont répété des gammes déjà connues. Au programme : chutes de Valbuena, sauvetage de Nkoulou et mélimélos d’André Ayew. Le tout sans oublier la spéciale du début de saison sur la Canebière : la présence d’un André-Pierre Gignac « affuté » , auteur du fameux but à l’extérieur. C’est déjà ça.
Entre tacles et coups de pied arrêtés
Eskisehirspor. Le seul club turc à posséder une fanfare. Eh ouais. Mais quoi d’autre ? En ce début de match, les adversaires de l’OM sortent la boîte à clichés. Un public bouillant, qui met aisément en veilleuse les quelques courageux venus supporter les partenaires de Nicolas Nkoulou. Un jeu physique, à la limite de l’acceptable, surtout pour les petits tibias de Mathieu Valbuena, taquinés dès la première minute de jeu et ce, jusqu’à la fin du match. Un terrain de PH, qui oscille entre le jaune et le verdâtre et ne favorise pas franchement l’esquisse de jeu phocéen. Et enfin, une présence non négligeable sur coups de pied arrêtés, où les quatre joueurs de champ de l’effectif turc à dépasser le mètre 90 pèsent lourd. C’est d’ailleurs sur coup-franc que les locaux, mieux entrés dans le match que leurs invités, se procurent la première occasion sérieuse de la rencontre. On joue la 17ème minute, et un coup de boule turc termine dans le filet de Mandanda. Ça saute, ça crie, puis ça déchante, en voyant le drapeau de l’arbitre de touche levé.
Côté marseillais, les réponses sont timides. Étonnamment, celles-ci viennent du côté gauche, celui de Jérémy Morel, celui qui a causé tant de tort aux Phocéens la saison passée. Appliqué et plus tranchant qu’il ne l’a jamais été lors de l’exercice 2011-2012, l’ancien Lorientais combine avec Amalfitano, Ayew et Cheyrou. C’est d’ailleurs lui qui, à cinq minutes de la fin de la première mi-temps, envoie un bon centre pour André-Pierre Gignac, un peu trop court pour reprendre victorieusement l’offrande. Finalement, l’occasion marseillaise la plus franche de cette première période est un coup-franc bien botté par Cheyrou, que le portier turc sauve parfaitement. Les Turcs, eux, ont manqué leur chance sur une volée de Sari à la demi-heure de jeu. Un raté payé cash.
Docteur Olympique et Mister Marseille
Car c’est un Marseille plus fringant qui entame cette deuxième mi-temps. Il ne faut d’ailleurs que cinq minutes à André-Pierre Gignac pour passer devant Setin et la brouette accrochée à son derrière, frapper mollement, et voir la balle passer péniblement la ligne de but turque. 1-0, jackpot : le célèbre but à l’extérieur. Vexés, les locaux se fâchent un peu. Sari centre pour Nuhiu qui, avec cinq centimètres de plus, trompait Mandanda. En dedans depuis l’ouverture du score, les Marseillais finissent par plier. Dominateur de la tête, Athde « Rojadirecta » Nuhiu saute plus haut que tout le monde et égalise sur coup-franc. Mandanda ne peut rien faire, à part filer une leçon de timing à Mbia. Et encore. Retombés dans leurs travers, les Phocéens subissent. Morel refait ses conneries, Mbia n’a pas profité des vacances pour se rendre compte que dribbler dans la surface est idiot, et devant, c’est le néant. Les Turcs poussent, sans trop de conviction. Kamara et Nuhiu font mal et poussent les Marseillais à la faute. Gignac cède sa place à Ayew, qui, en dépit du décret Baup, arbore toujours sa crête dégueulasse. Nkoulou, lui, est bon, comme d’hab’. L’OM ramène un 1-1 que l’on sait favorable. Sans se rassurer, certes. Mais c’est déjà ça.
Par Swann Borsellino