- Ligue 1
- J7
- Marseille-Strasbourg (3-2)
Marseille s’en sort comme par miracle
Dans un match au scénario complètement fou, Marseille passe devant à la photo finish face à Strasbourg.
Marseille 3-2 Strasbourg
Buts : Payet (41e, sp), Sanson (45e) et Germain (92e) pour l’OM // Lala (27e) et Da Costa (90e) pour Strasbourg
On entre dans le temps additionnel. Réduit à dix depuis une quarantaine de minutes, Marseille vient de craquer et de se faire rejoindre par Strasbourg après avoir pourtant bataillé pour retourner la situation. Un énorme coup dur. Sauf que dans un dernier râle, Strootman parvient à lancer Hiroki Sakai côté gauche qui se jette pour servir Valère Germain. Tant décrié par ses propres supporters – souvent à raison –, l’attaquant marseillais offre la victoire 3-2 aux siens sur le gong pour la deuxième fois de la saison après Monaco. Alors que cette saison devait être celle de la maîtrise pour une équipe bâtie l’année dernière dans le combat, le naturel est revenu au galop. Rudi Garcia a fait rentrer ses soldats Sakai et Ocampos pour aller faire le sale boulot. Car Marseille ne peut pas s’imposer sereinement, ce n’est pas dans son ADN.
À réaction
Dès le coup d’envoi, les Marseillais semblent mal à l’aise sur le terrain. Encore un peu abasourdis par les défaites face à Francfort et l’OL, les hommes de Rudi Garcia ont besoin de se rassurer dans un petit rythme, sans prendre de risques. D’ailleurs, ils préfèrent laisser le ballon aux Strasbourgeois tout en se contentant de rester solides. Puis, au bout d’une quinzaine de minutes, les Phocéens commencent tout doucement à reprendre le contrôle du ballon. Sauf qu’ils ne sont jamais autant en danger que lorsqu’ils ont la balle. Postés dans la moitié de terrain adverse, ils manquent de mouvements, et de créativité. Et à force de bégayer aux abords de la surface, ils s’exposent aux contres strasbourgeois.
Le premier est le bon. En deux passes, Kenny Lala se retrouve face à Steve Mandanda et convertit la première occasion du match avec un peu de réussite. Tout pour mettre la tête des Marseillais sous l’eau, qui se montrent de plus en plus impuissants et incapables d’être propres techniquement. Et comme par miracle, Florian Thauvin, jusqu’alors imprécis à souhait, obtient un penalty qui change tout. Dimitri Payet se charge de le transformer tranquillement, tandis que Morgan Sanson déboule quatre minutes plus tard sur un second ballon pour donner l’avantage à Marseille. En moins de cinq minutes, l’OM a renversé le match sans trop savoir comment. Comme souvent la saison dernière. S’agirait maintenant de retrouver un peu de maîtrise.
À l’arrache
Au retour des vestiaires, les joueurs de Rudi Garcia reviennent avec le plein de confiance. Positionnés plus haut sur le terrain et bien plus à l’aise techniquement, ils se créent quelques espaces. Mais Morgan Sanson croque une énorme occasion en foirant son face-à-face à Sels. Alors que l’OM est dans une bonne dynamique, tout se casse en un geste complètement idiot. Jordan Amavi est expulsé pour un high-kick de l’enfer sur Kenny Lala. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’infériorité numérique se fait ressentir tout de suite. Constamment en retard, les Marseillais enchaînent les fautes grossières et les cartons jaunes. Mais heureusement pour eux, les Strasbourgeois n’en profitent pas et ont le tort de ne pas appuyer là où ça fait mal.
Hormis sur une frappe lointaine et surpuissante de Zohi repoussée par Mandanda, les Alsaciens ne se montrent pas dangereux. Alors l’OM peut tranquillement se recroqueviller et faire le dos rond. En bloc bas et resserré, Marseille se contente de piquer en contre avec Ocampos, Germain et Thauvin pour remonter le ballon. Tout se passe comme sur des roulettes pour l’OM. Jusqu’à la dernière minute du temps réglementaire, où Nuno Da Costa se faufile pour égaliser et tromper Steve Mandanda. Un dernier coup qui suffit à réveiller la bête marseillaise. Et comme un symbole, c’est Valère Germain qui fait chavirer le Vélodrome au bout d’une action à l’arrache. Marseille ne pouvait gagner que comme ça.
Marseille (4-2-3-1) : Mandanda – Sarr, Kamara, Gustavo, Amavi – Sanson, Strootman – Thauvin, Payet (Sakai), Lopez – Germain
Strasbourg (4-4-1-1) : Sels – Caci, Mitrović, Martinez, Carole – Lala, Grimm, Martin, Thomasson – Corgnet – Mothiba
Résultats et classement de Ligue 1Par Kevin Charnay