- France
- Ligue 1
- 11e journée
- Lille/Marseille (1-2)
Marseille se relance à Lille
Emmenés par une bonne paire Batshuayi-Cabella, l'OM s'est fait peur, mais s'est imposé à Lille face à des Dogues trop timides (1-2). Encore grippée, la machine est au moins relancée.
S. Corchia (71′) pour Lille , M. Batshuayi (36′), Alessandrini (57′) pour Marseille.
Marseille joue mal, Marseille est seizième de Ligue 1, Marseille n’a plus gagné depuis la mi-septembre. Oui, mais Marseille a, en pointe de son attaque bipolaire, le meilleur buteur de Ligue 1. Tantôt décevant dans le jeu, tantôt frustrant, Michy Batshuayi a le chic pour être au bon endroit au bon moment. Un bon moment, l’OM n’en passe pas un sur la pelouse de Lille jusqu’à la 37e minute de jeu. Instant choisi par Lucas Silva pour offrir un caviar à Romain Alessandrini d’une louche magique. Et si le gaucher trouve le poteau d’Enyeama, Michy, lui, profite de l’offrande du montant pour ouvrir le score, contre le cours du jeu. Avec huit pions en 11 journées, l’homme qui tombe à pic est, avec Lassana Diarra, la seule éclaircie de ce sale automne phocéen. Et ce n’est pas Romain Alessandrini, auteur d’un joli but du break sur un caviar du Belge, qui dira le contraire.
Joga bonito et poteaux magiques
D’ailleurs, en parlant de machine, on sait enfin ce que Marty McFly nous a ramené du passé. Titularisé aux côtés de Sofiane Boufal, Martin retrouve enfin les terrains. Si l’histoire ne dit pas s’il a eu recours au Sexual healing, Marvin est gai et cela se voit d’entrée de jeu lorsqu’il se dégourdit les jambes en calant un petit pont à Lassana Diarra. Un joli geste qui a le mérite d’insuffler un esprit joga bonito sur une pelouse peuplée de footeux blasés, membre d’un LOSC ou d’un OM qui ne sont pas à leur place au classement. S’ensuit donc une roulette d’Alessandrini, un petit pont de Mendy sur Guillaume, un autre de Martin, un rush de Boufal et une sortie de balle complètement folle de Lassana Diarra. Oui, le Grand Stade, c’est comme le city stade du coin : on dribble beaucoup, mais on ne frappe qu’en dernier recours. Magnifiquement servi par un Boufal toujours aussi fort, Sidibé n’a personne à dribbler et envoie une chiche qui vient frôler le poteau gauche de Mandanda. Un montant béni pour le portier phocéen, puisque c’est là que la patte droite de Boufal décide d’envoyer un bon coup franc. Manque de bol pour les Lillois, les traditions sont différentes pour Vincent Enyeama. En effet, le poteau gauche du super aigle offre une passe décisive que ce Michy-là ne loupe pas. Et si les Dogues ont les boules, les bouledogues, eux, s’amusent. Au petit jeu de la loi du gratteur, Diarra donne la leçon à un Balmont qui ne trouve pas d’autre moyen que de se plaindre. Sympa, l’arbitre lui offre un quart d’heure de répit.
L’enroulée d’Alessandrini, la grinta de Corchia
Requinqué, le milieu de terrain lillois entame son deuxième acte par un coup de fusil que Mandanda repousse des deux poings. Pas suffisant pour réveiller un LOSC désormais en difficulté et qui tend la joue pour se faire gifler. Bien servi par un Cabella intéressant en contre, Michy contrôle, temporise et trouve Alessandrini à droite, alors que tout le monde regardait à gauche. Ce ballon que tout gaucher rêverait de frapper, le numéro 11 l’enroule à merveille dans la lucarne d’Enyeama. Ce n’était pas gagné, mais l’OM fait le break. Lille semble K.O., mais ce serait trop vite oublier ce mal chronique dont souffrent les Phocéens. Plus habitués à contrôler un match, trop peu sereins derrière, les visiteurs se sabotent. Tout en grinta, Sebastien Corchia profite d’une défense breakdance de Rolando sur une frappe lilloise pour récupérer le ballon et tromper tranquillement Mandanda. Apathiques lors d’une bonne partie de la deuxième période, les Lillois s’offrent le droit d’y croire. Hervé Renard fait entrer du sang neuf avec Yeboah, Michel fait entrer du sang contaminé avec Romao, mais malgré quelques frissons dans les ultimes instants de la rencontre sur un coup franc de Sidibé, le résultat reste le même. L’OM a souffert, mais l’OM gagne. À l’extérieur. Gageons qu’ils ne feront pas les gourmands.
Par Swann Borsellino