- C3
- 3e tour
- Marseille-Ostende (4-2)
Marseille remercie Saint Germain
Emmenés par un Valère Germain incroyable et auteur d'un triplé, mais plombés par un manque de rigueur défensive, les Marseillais s'imposent face à Ostende (4-2) au terme d'un match qui laissera à Rudi Garcia un goût d'inachevé.
Marseille 4-2 Ostende
Buts : Germain (2e, 57e et 82e) et Sanson (32e) pour l’OM // Siani (26e, s.p.) et Musona (69e) pour Ostende
Comme Romain Bardet, il est né en 1990. Comme Romain Bardet, tout le Vélodrome l’attendait. Comme Romain Bardet, il a plus de talent que de charisme. Contrairement à Romain Bardet, Valère Germain n’a mis que deux minutes à faire comprendre à Marseille qu’il était bien l’homme de la situation. Déjà à son aise en matchs amicaux, le nouvel attaquant de l’Olympique de Marseille décroche et trouve Florian Thauvin en une touche de balle. La suite, c’est un déplacement intelligent qui l’amène vers le premier poteau, un bon centre du pied droit de la part du gaucher et le premier but en match officiel du fils de Bruno, d’une frappe croisée dans le petit filet d’un Proto pantois. Oui, cet OM-là est capable de ça. D’actions en une touche de balle faites de déplacements intelligents et de maîtrise technique. Oui, Valère Germain, auteur d’un triplé et d’un match diablement intelligent, est une sacrée recrue. Mais cette équipe est encore – logiquement – en rodage, comme en témoignent les nombreux trous d’air concédés par l’escouade de Rudi Garcia jeudi soir. Le coach a du pain sur la planche, mais décroche une première victoire dans un Vélodrome qui a répondu présent même si nombre de supporters ont dû attendre plusieurs minutes avant de pouvoir pénétrer dans l’enceinte.
Un rouge oublié, un Berrier citron
Si ces malchanceux ont loupé l’ouverture du score de leur nouvelle recrue, ils auraient également dû manquer Patrice Évra. À la ramasse sur un bon appel en profondeur de Rezaeian, le latéral gauche phocéen, dernier défenseur, fait trébucher le Belge et annihile clairement une action de but. Du genre sympa, l’arbitre donne un jaune à tonton Pat’, mais fait plaisir aux Belges quelques minutes plus tard. Sur un bon coup franc d’un séduisant Berrier aux airs de Nivet d’outre-Quiévrain, Thauvin bouscule un visiteur et concède un penalty logique. De retour sur ses terres, Steve Mandanda n’est pas encore prophète et doit s’incliner sur la tentative de Siani. Supérieurs techniquement, les hommes de Garcia ont cette mauvaise manie de jouer à la baballe et peinent d’ailleurs à la conserver. Solide derrière, Adil Rami fait le boulot et permet à ses coéquipiers de relever la tête. Pas en reste, Dimitri Payet profite de sa patte magique et de la science du placement de Valère Germain pour trouver son nouveau partenaire, couvert naïvement par le pourtant expérimenté Rozenhal. Et si l’ancien Monégasque bafouille son face-à-face contre Proto, le portier belge est impuissant sur la frappe de Morgan Sanson qui redonne l’avantage à l’OM avant la pause. Le bon moment.
Marseille Saint-Germain, Marseille sans défense
Le bon moment pour mater le joli maillot sans sponsor de l’OM aussi. Mais Marseille ne manque pas que de ça. Prévisibles, les carences défensives phocéennes sont flagrantes. Souvent mal placé et pas toujours aidé par Payet, Patrice Évra oblige souvent Luiz Gustavo à faire l’effort de boucher le trou. C’est sur un de ces oublis que Rezaeian se retrouve seul, mais envoie sa frappe dans le ciel de Marseille. C’est de cette fébrilité ambiante que profite Musona pour se faufiler dans le dos de la charnière avant de perdre son face-à-face contre un Mandanda sorti rapidement dans ses pieds. L’OM souffre, et la bouffée d’air ne pouvait venir que de lui. Parfaitement servi par Maxime Lopez à l’entrée de la surface, Valère Germain reprend de volée et trompe Proto dans un style très « Pagis contre l’OL » qui fera plaisir aux supporters phocéens. Moins plaisant, cette nouvelle erreur défensive sur un ballon en profondeur pour Musona. Trop gentils, Rami et Rolando laissent le Zimbabwéen prendre le dessus. Knowledge, de son prénom, a conscience du placement hasardeux de Mandanda et dégaine un lob parfait. 3-2, presque logique. Et même sans Thauvin, transparent ce soir et remplacé par Ocampos, Valère Germain continue son show. Une frappe sur la barre, d’abord, puis le coup du chapeau sur un service millimétré de Dimitri Payet. Le break est fait. L’essentiel aussi. Les présentations Germain-Vélodrome également. Il n’y a plus qu’à se mettre sérieusement au boulot.
Par Swann Borsellino