- France
- Ligue 1
- 8e journée
- Marseille/Saint-Étienne (2-1)
Marseille passe la sixième dans la souffrance
À chacun sa mi-temps, mais à Marseille les trois points. Vainqueurs de Saint-Étienne au terme d'une rencontre équilibrée (2-1), les Phocéens décrochent une sixième victoire consécutive et s'accrochent à leur première place.
G. Imbula (6′), D. Payet (28′) pour Marseille , J. Brison (51′) pour Saint-Étienne.
Ce n’est pas un but, mais un symbole. Ce n’est pas la balle de break, c’est une goutte de sueur qui fait déborder un Vélodrome plein dans l’ivresse. On dispute la demi-heure de jeu d’un alléchant Marseille – Saint-Étienne quand André Ayew est envoyé au charbon par Dimitri Payet. Sur l’une des rares passes manquées du Réunionnais, le Ghanéen va, comme à chaque perte de balle de la bande à Bielsa, presser immédiatement. Extrêmement naïf, François Clerc se fait chiper la balle par le Marseillais qui lève la tête à peine le ballon dans ses pieds. Seul au point de pénalty, Payet est servi par un Dédé Ayew peu revanchard et trompe tranquillement Ruffier pour ce qui est déjà le but du 2-0. Le stade explose, le milieu de terrain exulte, Bielsa vide sa Cristalline. À Marseille, Edith Piaf a été entendue : La fête continue. Mais elle n’a duré qu’une mi-temps.
Payet la justesse, Thauvin le futsal
Le Jump de Van Halen résonne dans un Vélodrome quasiment plein, mais si saut il doit y avoir, l’OM fait plutôt dans le Jump Around de House of pain. Oui, ici, l’ambiance est plus ghetto et la douleur est clairement ce que les Phocéens ont envie de faire ressentir aux Stéphanois. Pas ridicules dans leur entame de match, les joueurs de Christophe Galtier sont bien organisés, mais subissent rapidement les assauts marseillais. Pas obsédée par la possession, la bande à Bielsa profite des espaces laissés par les hommes du 42 pour opérer en contre. L’occasion de rappeler que cet OM n’excelle pas seulement dans la possession de balle, mais aussi dans le jeu de transition. Fer de lance du leader de Ligue 1 dans ce domaine, Giannelli Imbula profite de la septième minute pour placer sa première accélération. L’ancien Guingampais brise la première ligne, calme le jeu, et envoie le ballon vers la droite. Dja Djédjé sollicite directement Imbula dans l’axe du terrain. Le contrôle orienté est réussi, la frappe enroulée du gauche est splendide. Marseille mène rapidement. Les supporters n’attendaient que ça. Sous les sifflets, les Verts tentent ce qu’ils peuvent. Le petit Saint-Maximin a du feu dans les jambes tandis que Cohade est le seul à trouver des espaces. C’est sur une de ces passes qu’Erding hérite du ballon, mais le tacle de Mandanda dans ses pieds est parfait. Grand bonhomme de ce premier acte, Payet enchaîne les gestes techniques réussis et les tentatives intéressantes tandis que Thauvin se fait un futsal et multiplie les pertes de balle. Des approximations en totale inadéquation avec la justesse de son équipe, mais peu préjudiciables, puisque Payet double la mise dans le temps fort marseillais.
Les Verts pour l’honneur, les Marseillais fatigués
Pas plus inspiré au retour des vestiaires, Thauvin quitte la pelouse au bout d’un petit quart d’heure. La faute à un premier acte compliqué, évidemment, et à une course pas effectuée qui coûte cher à l’OM. Lancé comme un boulet de canon au second poteau suite à un bon déboulé de Saint-Maximin, Brison, laissé seul par Thauvin et par Dja Djédjé, qui préfèrent marcher que défendre, envoie une mine imparable dans le but de Mandanda. Une réduction du score rapide et logique, le meilleur scénario pour des Verts fermement décidés à emmerder les Phocéens. Émoussés physiquement, les Phocéens pressent moins et laissent le ballon aux Stéphanois. Alessandrini et Lémina apportent un peu de sang neuf, mais ce sont les visiteurs qui font le jeu. Un contexte qui agace l’ancien Rennais qui tente de faire la différence à deux reprises. Mais ni sa volée du gauche ni sa frappe dans l’angle fermé suite à un bon service de Payet ne font mouche. Fébriles pour la première fois depuis leur série folle entamée sur la pelouse de Guingamp, les Phocéens ont le mérite de ne pas concéder d’occasion. À force de ne pas valider leur temps fort, les Verts se mettent en danger. Entré en jeu à la place de Payet, touché suite à un contact avec Diomandé, Barrada s’illustre immédiatement. Sollicité par Mendy dans l’axe, le Marocain file un caviar à André-Pierre Gignac. Capable de coups de génie, mais souvent en difficulté en face à face, le meilleur buteur de Ligue 1 envoie la frappe de break sur Stéphane Ruffier. Un raté sans conséquence, puisque Gradel balance l’ultime balle d’égalisation dans les tribunes. Cette fois-ci, l’OM aura souffert, notamment physiquement. Pas sûr que Marcelo Bielsa raccourcisse les séances pour autant.
Par Swann Borsellino