- France
- Ligue 1
- 30e journée
- Lens/Marseille (0-4)
Marseille met le réveil et s’éclate
Auteurs d'une deuxième mi-temps de feu, les Marseillais, emmenés par Dimitri Payet, s'imposent 4 à 0 au stade de France face à Lens. L'OM recolle à deux points du PSG et à un point de Lyon.
M. Batshuayi (48′), A. Romao (68′), A. Ayew (72′), M. Batshuayi (93′) pour Marseille.
Il y a le changement de joueur et le changement de mentalité. Il y a cette sortie d’André-Pierre Gignac à la pause – sa première -, remplacé par Michy Batshuayi, et il y a cette rage au ventre avec laquelle les Phocéens ont attaqué le second acte. Alors oui, le Belge, parfaitement servi par Payet, n’a eu besoin que d’une poignée de secondes pour prouver qu’il était bien le supersub de l’OM et certainement un peu plus. Mais la deuxième période de haute volée de l’Olympique de Marseille a à voir avec tout sauf une histoire de concurrence entre ses deux attaquants. Ce succès 4 à 0, c’est surtout une affaire de cœur, de talent et d’envie, les ingrédients nécessaires pour un sprint final réussi malgré un calendrier compliqué. Ça, et un Dimitri Payet de gala, comme ce dimanche soir à Saint-Denis.
L’OM dans le dur malgré Payet
Les caresses de Dimitri Payet donc, puis la bouche en sang de Rod Fanni. Les bonnes séquences offensives, puis les occasions franches concédées. Sous pression après la victoire de l’AS Monaco à Reims (1-3), cet OM est paradoxal. Capable d’enflammer la partie dès le coup d’envoi sur une ouverture splendide de Payet pour une volée de Gignac pas moins belle mais non cadrée, le onze de Bielsa tremble dans la foulée sur une incursion de Chavarría, laissé libre par un Romao perdu. Stade de France oblige, c’est à un match de coupe un peu fou auquel assistent les supporters. Embêtés au moment de défendre sur leurs couloirs, les Lensois concèdent de nombreux centres de Mendy et surtout de Dja Djédjé, mais comme aucun Phocéen (coucou Gignac) ne se pointe dans la surface pour les reprendre, les actions les plus sérieuses sont pour les visiteurs et pour Touzghar. Par deux fois, le natif d’Avignon est bien placé à la réception d’un centre. Mais que l’offrande vienne de Chavarría ou de Cyprien, qu’il la reprenne du pied ou de la tête, que Mandanda ait à s’employer ou non, le résultat est le même : intéressant mais insuffisant. En difficulté comme souvent dans son dispositif à trois défenseurs, l’OM ne voit pas Imbula, ne trouve plus Payet et semble perdu. Et si Fanni joue les pompiers de services derrière, pour compenser les absences de ses latéraux, c’est encore l’indispensable Réunionnais qui est à l’origine de l’ultime occasion marseillaise du premier acte. D’une ouverture lumineuse de l’extérieur du pied, l’ancien Nantais trouve Dja Djédjé, mais malgré un contrôle correct, le latéral droit bute sur Riou. Un homme qui termine mieux les mi-temps qu’il ne les commence.
Une deuxième mi-temps de feu
Antoine Kombouaré n’est pas encore sorti des vestiaires que son gardien foire une relance. Et s’il se fait pardonner en repoussant le premier assaut de Michy Batshuayi, celui-ci ne peut rien quand l’offrande de Dimitri Payet, décalé sur le côté droit, arrive dans les pieds du Belge qui arrive à glisser le ballon dans le but malgré une perte d’équilibre. Dans le but d’en face, Mandanda est toujours aussi serein dans les airs. Alors, même quand l’arbitre offre un corner improbable aux Lensois, l’OM n’est que sérénité, à l’image de Dimitri Payet, grand patron de la rencontre et chef d’orchestre de cette deuxième période. Incontrôlable, le meneur de jeu phocéen s’occupe lui-même du coup franc quand on le fauche violemment à l’entrée de la surface. Sa frappe enroulée s’écrase sur le poteau, mais Romao traîne par là et plante le but du break du pied gauche. Tout heureux d’avoir un attaquant qui traîne dans la surface, les Marseillais cherchent Batshuayi et le trouve. Un bel enchaînement lui permet de solliciter Riou du pied gauche. Impérial cette fois-ci, le portier ne fait que repousser l’échéance. Sur une nouvelle action lancée par Payet, Batshuayi prolonge intelligemment vers Mendy qui trouve Ayew seul au second poteau. Le Ghanéen n’a plus qu’à pousser le ballon dans le but vide. Guerrier jusqu’au bout, André 3000 profite des arrêts de jeu pour donner un ultime coup à la défense de Lens. Après une série de dribbles, il bute sur Riou, mais Michy veille et plante le but du 4-0. Thauvin peut prendre des selfies avec les supporters. Ce dimanche soir, pendant quarante-cinq minutes, l’OM a eu une super gueule.
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Par Swann Borsellino