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Marseille, gauche caviar ?
Depuis le début de saison, l'Olympique de Marseille a changé près de dix fois son schéma offensif. Contre Bordeaux, Didier Deschamps a fait un choix payant en plaçant André-Pierre Gignac sur le côté gauche et Brandao dans l'axe. Une révolution.
Mine de rien, Marseille est toujours le tenant du titre de la Coupe de la Ligue. Alors un déplacement à Auxerre en demi-finale, ça ne se galvaude pas. Surtout que conserver son titre serait une première dans l’histoire de la compétition. Histoire de mettre toutes les chances de leur côté, les Olympiens devraient reconduire leur trio offensif Valbuena-Gignac-Brandao. Le même qui a démoli l’arrière-garde bordelaise dimanche (2-1). Rien ne semblait affirmer que ces trois-là joueraient ensemble et surtout pas dans cette configuration. En effet, Gignac a été recruté pour occuper l’axe. Son poste de prédilection. Sauf que l’international français a traversé la première partie de saison comme une ombre (un but en Ligue 1) et arrosait les cages sans jamais trouver la mire.
A force de tout changer et de tout tester, DD n’a jamais trouvé la formule idéale. Surtout qu’ils sont cinq pour trois postes : Gignac, Brandao, Remy, Ayew et Valbuena. Au final, l’entraîneur marseillais -après avoir usé de logique- s’est paré d’illogisme pour composer son équipe : aligner Gignac sur le côté gauche et balancer le Brésilien en pointe. Un choix payant. Même Dédé Gignac, qui n’est pas un monstre de débordement, a souvent décroché pour mieux rentrer sur son pied droit. Surtout, il peut facilement dézoner comme sur son but où il est dans la surface de réparation sur un centre venu de la… gauche. Ainsi, le numéro 10 olympien profite du travail de sape de Brandao. Oui, l’ancien de Donetsk a les pieds carrés. Il est lent, laid et commet beaucoup de fautes. Mais il pèse sur les organismes. Et ça se sent. Généreux comme pas deux, son abattage est essentiel. Un travail de fond que ni Gignac, ni Rémy ne savent faire. Dès lors, la formule semble la bonne. Mais pas pour tout le monde…
Remy et Cheyrou au piquet
Dans le lot, il y a des déçus, forcément. A l’heure actuelle, la principale victime de ce triumvirat s’appelle Loïc Rémy. Cela peut sembler contradictoire car l’ancien Niçois est le meilleur buteur du club (cinq buts). Mais il manque cruellement d’impact physique et semble dépassé par le contexte marseillais. L’autre porté disparu aurait pu s’appeler André Ayew. Mais le Ghanéen a la chance d’être le meilleur joueur de l’équipe depuis le début de saison. Il le doit avant tout à son talent et non à son patronyme. Forcément, c’est un tantinet handicapant lorsqu’il faut faire des choix. Sauf que le fils d’Abedi Pelé a eu la bonne idée d’être capable d’être aussi bon sur un côté qu’au milieu de terrain. Ça tombe bien, c’est là qu’il squatte le pré maintenant.
Le football étant cruel, ce jeu de chaises musicales a donc fait une autre victime par procuration. Un certain Benoît Cheyrou. Aux portes des Bleus il y a dix-huit mois, l’ancien Auxerrois est sur le banc depuis le retour de blessure d’Édouard Cissé. A y regarder de plus près, la titularisation de Gignac à gauche n’a pas fait que des heureux. Mais ça, on s’en fout du moment que l’équipe gagne. Et contre Auxerre, DD ne cherchera rien d’autre qu’une seconde finale de suite. C’est pour cela qu’il alignera son équipe-type. Même Steve Mandanda sera de la partie. Alors dans tout ce marasme, on ne voit pas comment l’AJ Auxerre de Jean Fernandez pourrait résister à la tempête olympienne. En tout cas, Didier Deschamps aimerait ne pas s’être trompé. Sinon, il faut tout changer. Encore…
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