- Ligue 1
- 12e journée
- Rennes/Marseille (1-1)
Marseille évite la panne sèche à Rennes
Auteurs d’une prestation en dents de scie, les joueurs de l’Olympique de Marseille ont évité le pire sur la pelouse du Stade rennais. Menés, puis menacés par un pénalty de Nelson Oliveira, les hommes d’Élie Baup peuvent remercier un Steve Mandanda impérial et espérer des lendemains meilleurs…
Une scène de souffrance classique de tout bon thriller qui se respecte. À la merci de son agresseur, l’Olympique de Marseille, la tête au-dessus de la cuvette, n’a pas le temps de reprendre sa respiration que son agresseur, le Stade rennais, tire à nouveau la chasse d’eau. C’est à la première minute d’une rencontre qui devait être celle du renouveau pour les hommes d’Élie Baup que Jonathan Pitroipa, lancé seul dans le dos de Morel – un autre classique –, a l’occasion de mettre fin aux souffrances phocéennes. Une hésitation, une passe pas dans les temps, une Madjer peu convaincante de Nelson Oliveira et un sauvetage miraculeux de Nicolas Nkoulou plus tard, l’OM se dit qu’il a évité le pire. Finalement menés au score, les coéquipiers de Mathieu Valbuena ont montré du caractère et quelques belles séquences pour revenir dans une partie mal engagée. Au final, les Phocéens mettent fin à cette horrible série de cinq défaites consécutives et peuvent espérer un mois de novembre autrement plus agréable que le mois d’octobre.
Merci Kassim et Morel
Appuyer là où ça fait mal. L’idée des joueurs de Philippe Montanier est plutôt bonne. Emmenés par un Pitroipa insaisissable, un bon Kadir et un Alessandrini à la patte gauche toujours aussi dangereuse, les Bretons prennent le match par le bon bout. Fébriles, notamment défensivement, où le pauvre Nkoulou, privé de latéraux, se retrouve à défendre seul, les Phocéens, miraculés suite à l’occasion précoce de Nelson Oliveira, ne tardent pas à plier. C’est suite à un geste issu de n’importe où, sauf d’un terrain de football, que le Portugais du Stade rennais va avoir l’occasion de prendre sa revanche sur Steve Mandanda. Sur une action a priori sans danger, Jérémy Morel foire une relance du pied droit avec l’aplomb qu’on lui connaît. Précis comme un horloger suisse, le latéral phocéen met le ballon dans la course d’Oliveira, qui dégaine un bon contrôle avant de flinguer Mandanda à l’entrée de la surface. L’OM est dos au mur, mais à l’avantage de jouer à domicile dans un stade de la route de Lorient acquis à sa cause. Poussés par leurs supporters, les hommes d’Élie Baup montrent la même capacité de réaction que l’on a pu entrevoir face à Reims. Bien aidés par un bon Thauvin et une doublette Romao – Imbula précieuse au milieu du terrain, les maudits du mois d’octobre trouvent leurs marques. Seul à trente mètres des buts rennais au quart d’heure de jeu, Romao temporise parfaitement avant de lancer Abdallah dans la profondeur. Étrangement seul, l’arrière droit de l’OM ajuste un bon centre en retrait pour Jordan Ayew qui met fin à 10 mois de disette d’un bon intérieur du pied. Bien revenus dans le match, les Marseillais souffrent à chaque accélération de Pitroipa face à Morel et craignent le pire suite à une bousculade de Jordan Ayew sur Jean II Makoun sur un bon coup franc d’Alessandrini. L’arbitre ne bronche pas. Les offensifs bretons, tous muselés par le seul Nkoulou, très solide ce soir, non plus. Le rythme de la rencontre baisse une fois le cap de la première demi-heure passé. Seuls Thauvin, bien lancé par Valbuena, et Bakayoko, mis dans les meilleures dispositions par Makoun, solliciteront les portiers adverses. En vain.
Mandanda sauve l’OM
L’OM aime commencer ses périodes par des petites frayeurs. Un peu vite sur les fesses suite à une glissade et à un ballon en profondeur rennais, Mandanda se rattrape d’une détente aussi improbable qu’incroyable. Si les Phocéens peuvent à nouveau souffler et admirer la forme du moment d’un Florian Thauvin qui fait danser la salsa à Romain Danzé, les hommes de Baup montrent un visage moins convaincant offensivement. Pas aidés par le fantôme de Dimitri Payet, les coéquipiers de Souleymane Diawara laissent le ballon à des Bretons aussi bons que peu efficaces. Toujours capable de faire la différence, Jonathan Pitroipa sème la pagaille dans la défense phocéenne sans jamais inquiéter Mandanda. Au final, ce n’est que sur son dernier coup de rein, suivi d’une passe du bout du pied, que le Burkinabé pense faire la différence, mais la tentative d’Oliveira passe au-dessus du but phocéen. Solide face à ses anciens partenaires, Foued Kadir, lancé dans la profondeur, est bousculé légèrement dans la surface par un Kassim Abdallah maladroit. Nelson Oliveira s’élance pour le doublé, mais trouve sur sa route un Mandanda impérial. Auteur d’un plongeon parfait sur son côté droit, le portier phocéen maintien les siens dans le match. Un résultat nul qui semble plaire à Élie Baup, qui sort Valbuena pour Benoît Cheyrou. La partie se termine en eau de boudin. Jean II Makoun sort suite à un sale coup de Souley Diawara. Florian Thauvin, gros bonhomme de la rencontre, montre qu’il faudra compter sur lui jusqu’à la fin de la saison. Et l’OM, qui met fin à une série de cinq matchs sans prendre le moindre point, ne sait pas s’il doit être content ou déçu. C’est peut-être ça, le signe d’une équipe perdue.
Swann Borsellino