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Marseille et Nice, soir d’Europe
Un multiplex totalement fou, du suspense à tous les étages et surtout une course à l'Europe indécise jusque dans les toutes dernières secondes : le baisser de rideau de la Ligue 1 aura réservé de belles surprises en haut de tableau, avec deux grands vainqueurs au moment de faire le bilan. Large vainqueur de Strasbourg, Marseille grille la politesse à Monaco pour la deuxième place, tandis que Nice s'est arraché à Reims grâce à Delort pour chiper la cinquième place aux Alsaciens. Rendez-vous dans quelques mois en Coupes d'Europe.
Quatre places à décerner, six équipes en lice et tout qui pouvait changer en fonction des scénarios du soir. Après 90 minutes à voir le classement actualisé frôler l’épilepsie, il aura fallu attendre la 96e minute pour couronner les grands gagnants du soir : Marseille et Nice. Au rayon des déceptions ? Monaco, doublé sur le gong par les Olympiens dans la course à la qualification directe en Ligue des champions, et Strasbourg, battu au Vélodrome en laissant filer une occasion en or de retrouver l’Europe. Tenu en échec à Lille, Rennes reste quatrième, tandis que le miracle n’aura pas eu lieu pour Lens malgré une prestation de haut vol face à Monaco.
Marseille, éloge de la constance
L’égalisation lensoise, signée Ganago dans les tout derniers instants de la rencontre à Bollaert, a été célébrée comme un titre par un Vélodrome absolument brûlant tout au long de la soirée et qui n’attendait qu’un basculement dans l’ivresse. Un stade aussi comble que bouillant, avec un seul objectif : retrouver la Ligue des champions, après avoir vu leurs ouailles s’amuser jusqu’en demi-finales de Ligue Europa Conférence cette saison. Mission accomplie avec la manière, une semaine après la grosse frayeur dans la foulée de la défaite à Rennes qui aurait pu coûter très cher. Mais après avoir occupé cette deuxième place pendant une très large partie de cette phase retour, les Phocéens l’ont faite leur sur la ligne d’arrivée.
« On mérite ! On mérite d’être là où on se trouve. Toute l’année, on a été à la deuxième place, pouvait se féliciter Mattéo Guendouzi au coup de sifflet final, auprès de Canal+ Décalé. On a poussé aujourd’hui, on a fait une saison de malade. Il y a eu des moments moins bons, comme tout le monde. Aujourd’hui, l’objectif est atteint et c’est magnifique. Il suffit de regarder cette ambiance, il n’y a pas plus beau. » Et alors que l’international tricolore a de bonnes chances de rester au pied de la Bonne Mère l’an prochain, Jorge Sampaoli et Pablo Longoria vont désormais pouvoir se tourner sereinement vers la suite, forts de ce billet d’entrée pour la plus belle des compétitions européennes. Souvent pointé du doigt pour son manque de profondeur dans cette fin de saison éprouvante, l’effectif pourrait être renforcé afin que la progression du club se poursuive.
Nice, une victoire qui vaut Delort
L’autre grand vainqueur de la soirée en haut du tableau se nomme Nice. Rapidement menés de deux buts à Reims, les Aiglons ont joué avec les nerfs de leurs supporters en laissant craindre un dénouement cruel après une fin de saison poussive également marquée par la défaite en finale de Coupe de France face à Nantes. Finalement, cet OGC Nice accroche son quatrième top 5 en sept ans et arrache au finish une place européenne (en Ligue Europa Conférence, pour être précis). Il s’en est même fallu d’une égalisation de Guirassy dans le nord pour que le gang de Christophe Galtier ne grille la politesse à Rennes, dans cette bataille pour le quatrième strapontin.
Une victoire acquise grâce à l’homme de la saison sur la Côte d’Azur, Andy Delort. L’ancien Caennais s’est offert le triplé le plus rapide en Ligue 1 depuis 2005 et un certain Matt Mousssilou pour faire chavirer tout un club. À voir la libération sur le visage des Niçois, on pouvait mesurer l’importance de cette qualification pour l’avenir du projet Inéos qui va également pouvoir continuer d’avancer. Après une saison historique pour les clubs français sur la scène européenne, c’est également une mission que se sont donnée Phocéens et Aiglons ce samedi soir (aux côtés du PSG, de Monaco, Rennes et Nantes) : faire briller le football français sur la scène continentale, dès la saison prochaine.
Par Tom Binet