- Ligue 1
- J15
- Marseille–Monaco (3-3)
Marseille et Monaco se quittent sur un joli nul
Dans un match spectaculaire mais très inquiétant pour les défenses des deux équipes, Marseille et Monaco se sont quittés sur un match nul finalement plutôt logique. La star de la soirée : Almamy Touré, auteur d'un doublé dont un but superbe.
Olympique de Marseille 3–3 AS Monaco
Buts : Alessandrini (12e), Batshuayi (51e) et Nkoudou (82e) pour l’OM // Touré (18e, 39e) et Coentrão (72e) pour l’ASM
Si c’est bien Michy Batshuayi qui honorait ce soir son trophée UNFP du meilleur joueur du mois d’octobre, l’attaquant marseillais a dû partager les honneurs avec un jeune latéral droit de 19 ans. Si Almamy Touré n’était peut-être pas connu de tous avant le début de la rencontre, il va bien falloir que tout le monde retienne son nom à compter de ce jour. Ne serait-ce que pour la beauté de son deuxième but ce soir au Vélodrome. Une récupération sur un dégagement de Mandanda, une percée, un une-deux parfait avec Carrillo et un crochet intérieur pour laisser Rekik sur les fesses ont suffi au jeune latéral pour surprendre son monde. Les observateurs avaient déjà remarqué sa prestation lors du match à Arsenal, la saison passée, ils seront aujourd’hui satisfaits de pouvoir dire : « On vous l’avait dit ! » Il aurait peut-être fallu prévenir la défense marseillaise, du coup.
Le show Almamy Touré
Après une interview exceptionnelle de Taye Taiwo et de sa voix de cartoon, les Marseillais pénètrent sur la pelouse du Vélodrome avec la ferme intention de poursuivre leur bonne série en cours. Avec une composition largement remaniée, les hommes de la principauté entendent bien se glisser sur le podium. Après le premier coup de sifflet de M. Turpin, les Olympiens s’emparent du cuir et le gardent un bon moment. Les Monégasques se contentent de défendre et, si ce n’est sur coups de pied arrêtés, ne se montrent pas très concernés. C’est donc assez logiquement que les hommes de Jardim concèdent l’ouverture du score après un cafouillage incompréhensible devant Subašić (12e). Romain Alessandrini peut sourire, il vient d’inscrire là son cinquième but de la saison. Décidément, tout semble réussir aux Marseillais ! Enfin, tout sauf le marquage individuel sur coup de pied arrêté. Et c’est bien dommage.
Sur un coup franc très bien tiré de Fábio Coentrão, Almamy Touré, seul dans les six mètres, fusille Mandanda, impuissant (18e). Une égalisation offerte qui sort les Monégasques de leur attentisme. Moutinho s’amuse au milieu de terrain, sert Coentrão qui lance Carrillo à son tour. L’action est belle, la finition l’est un peu moins. Quelques minutes plus tard, Echiejile arrive en retard sur Batshuayi dans la surface, mais M. Turpin ne bronche pas (27e). Inquiétés en défense, les joueurs de Rocher sont également dangereux devant, en atteste cette nouvelle frappe de Fabinho (28e) déviée par Mandanda. Pas vraiment dans son match, Clément Turpin oublie un deuxième penalty après une faute de Mendy sur Carrillo dans la surface (32e). Discret depuis le coup d’envoi, Michy Batshuayi laisse parler son instinct de buteur à quelques minutes de la pause, mais sa frappe est déviée par le poteau droit de Subašić (36e). Dans la foulée, Almamy Touré marque le but du week-end en ridiculisant au passage Karim Rekik (39e), vraiment faible ce soir.
Un match fou
La deuxième mi-temps reprend sur le thème des fautes un peu bêtes. Une fois les esprits calmés, les Marseillais réussissent l’impensable en marquant sur un corner joué à deux. Bien aidé par une sortie complètement foireuse de Subašić et par un nouveau joli cafouillage, Michy ramène les Olympiens à égalité (51e). Dans ce match où les défenses ont décidé de ne pas exister du tout, les Monégasques manquent de reprendre l’avantage cinq minutes plus tard, mais une énorme parade de Mandanda les en empêche (57e). Dommage pour Almamy Touré qui passe tout près du triplé. Nouvelle preuve du niveau des défenses ce soir, Rekik s’arrête de jouer en croyant Moutinho hors jeu, alors que c’était un Marseillais qui venait de toucher le ballon. Dans la foulée, Hector Costa se rit de Rekik, encore lui, et sert un caviar à Carrillo qui envoie sa frappe à quelques dizaines de kilomètres de la cage de Mandanda (64e).
Le match est toujours aussi fou, et le cuir voyage d’une cage à l’autre sans aucun temps mort. Karim Rekik demande des lentilles de contact et, puisqu’on ne les lui apporte pas, le défenseur sort du terrain. Entre-temps, les Monégasques ont le temps de reprendre l’avantage à la suite d’une superbe action conclue par une tête toute molle de Fábio Coentrão (72e). Qu’importe la finition, la passe de Moutinho qui initie l’action est un modèle du genre. Ce match est absolument dingue d’intensité, mais vraiment nul tactiquement. Un paradoxe qui ravit les spectateurs, mais qui laissera les deux entraîneurs avec beaucoup de points à travailler à l’entraînement cette semaine. Surtout défensivement. Alors qu’on les pense en mesure de garder leur victoire, les Monégasques s’oublient une nouvelle fois sur un contre rapide. Hors jeu au départ de l’action, Nkoudou profite d’une frappe ratée d’Ocampos pour égaliser (82e). M. Turpin siffle la fin de ce match fou et laisse les défenseurs rentrer chez eux se poser les bonnes questions.
Par Gabriel Cnudde