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Marseille au Vélodrome, piège éternel pour Saint-Étienne ?
Ce dimanche, Saint-Étienne se déplace dans le Sud pour y défier Marseille. Que les Verts n'ont plus battu depuis quarante ans au stade Vélodrome. De quoi flipper, à l'heure où les Phocéens reviennent bien.
Vendredi 10 août. Vingtième minute au stade Vélodrome. Fâché par l’ouverture du score de Marc Berdoll, Michel Platini égalise et lance la spectaculaire victoire de Saint-Étienne. Philippe Piette a beau redonner l’avantage à l’Olympique de Marseille 240 secondes plus tard, les Verts sont lancés : Johnny Rep (32e), Jacques Zimako (54e et 86e) et Dominique Rocheteau (62e) font tour à tour trembler les filets des Phocéens. Lesquels réduisent anecdotiquement le score par Didier Six (80e), mais s’inclinent finalement cinq buts à trois. Joli score.
Mais de quelle année s’agit-il, au juste ? Les noms évoqués et la présence de Platoche confirment la sensation : ce match s’est déroulé il y a une éternité, en 1979 précisément. Soit la dernière fois que les Verts se sont imposés sur la pelouse de l’OM. Une éternité, définitivement, surtout pour les supporters de l’ASSE.
Coupe-gorge et chat noir
Est-ce donc ce genre de lieu qu’on surnomme coupe-gorge dans le football ? Bien loin de la commune du même nom (Coupé-Gorge, situé à côté de Périgueux en Dordogne), Marseille représente en effet un cauchemar pour Saint-Étienne. En près de quarante ans, les Verts n’ont pas gagné une seule fois au Vélodrome toutes compétitions confondues. Pire : ils restent sur sept défaites lors de leurs neuf derniers déplacements.
De manière plus globale et toujours selon les statistiques, l’OM constitue de toute façon un adversaire hyper redoutable aux yeux de l’ASSE. Depuis 2008, cette dernière n’est sortie vainqueur d’un duel avec les Phocéens qu’à deux reprises… en 17 confrontations ! Les chiffres n’ont aucun poids sur la réalité du terrain, et les séries sont destinées à s’arrêter voire à se rééquilibrer ? C’est vrai, le sévère revers des Olympiens à Geoffroy-Guichard en janvier (2-1, doublé de Wahbi Khazri) à l’aller parle d’ailleurs en ce sens. Sauf que…
Tendances contraires
Sauf que l’OM d’aujourd’hui n’est plus vraiment le même qu’au match aller, justement. Rassuré défensivement par sa jeune charnière centrale Duje Ćaleta-Car-Boubacar Kamara et boosté offensivement par l’arrivée de Mario Balotelli, Marseille surfe sur quatre journées sans perdre. Pas extraordinaire ? Peut-être, mais cette courte invincibilité pouvait paraître totalement illusoire il y a deux mois. Comme la place sur le podium que le club phocéen vise désormais, Lyon n’étant qu’à cinq unités devant.
Entre les deux Olympiques se trouve l’ASSE, deux unités d’avance sur son adversaire du jour et trois de retard sur son rival historique. Et il faut bien avouer que contrairement à son hôte dominical, Sainté ralentit ces derniers temps avec trois défaites en cinq parties de championnat. Surtout, les Verts ont du mal avec les teams du haut de tableau : sur les six combats qu’ils ont livrés avec les cinq premiers actuels de Ligue 1, ils n’en ont remporté qu’un seul (contre… l’OM) et perdu cinq (deux contre le Paris Saint-Germain, autant contre Lyon et un contre Lille).
L’influence du Vélodrome
Bien conscient de ces tendances et du rôle du Vélodrome qui sonnait creux – ou hurlait sa rage – il y a peu, Rudi Garcia n’a donc pas fait mystère de ses ambitions en conférence de presse en considérant que « le bon moment » était arrivé pour « battre une équipe qui est devant » son club au classement : « On va être chez nous. On a très envie de gagner ce match-là grâce à notre douzième homme. On veut absolument récupérer notre quatrième place. »
Comme un écho, son homologue Jean-Louis Gasset a tenu à prévenir ses joueurs de l’atmosphère du Vel’ à travers les médias : « Il faut garder la tête froide, savoir bien jouer ce genre de match, savoir que ça va pousser, bien défendre, être très bien concentré et si possible essayer de placer quelques banderilles.(…)Les dernières années, quand j’y suis allé avec Paris, c’était vraiment un enfer. Un enfer pour les joueurs adverses. » Les Stéphanois des quarante dernières années savent de quoi l’entraîneur parle.
Par Florian Cadu