- France
- Ligue 1
- 10e journée
- Marseille/Toulouse (2-0)
Marseille a son grand huit
Victorieux 2 à 0 d'un Toulouse motivé, mais limité offensivement, l'Olympique de Marseille décroche un huitième succès de rang. Leaders de Ligue 1 en puissance, les Phocéens reprennent sept points d'avance sur le Paris Saint-Germain.
N. Nkoulou (20′), A. Gignac (36′) pour Marseille
Thauvin, Dja Djédjé, Imbula, Payet, Imbula, Mendy. Une touche de balle, dix secondes de jeu, cinq joueurs concernés, six passes réussies et onze victimes. Crucifiés par André-Pierre Gignac, à l’affût suite au centre de son latéral gauche et une relance hasardeuse de la défense centrale adverse, les Toulousains sont sonnés. Menés 2 à 0 après 35 minutes de jeu intenses et rythmées, les protégés d’Alain Casanova n’y croient pas. Il y a neuf mois, ils avaient tranquillement la possession du ballon dans un Vélodrome en travaux. Ce dimanche et malgré une bonne entame de match, ils ont couru après cette balle avec acharnement dans un stade flambant neuf qui vient d’enregistrer son record d’affluence. Une journée Guinness book à Marseille puisqu’avec un huitième succès de rang, les Phocéens égalisent la meilleure série de l’histoire du club, et ce, en dépit d’une seconde mi-temps moyenne.
La parade de Mandanda, l’épaule de Nkoulou
L’entrevue sympathique entre Marcelo Bielsa et Alain Casanova en début de rencontre avait l’air de celle entre deux hommes qui savent que les supporters du Vélodrome vont passer un bon moment. Fidèles à la réputation qui est la leur depuis le début de la saison, les Toulousains sont joueurs. Dès lors, hors de question de laisser le ballon à l’OM et de subir le pressing impressionnant mis en place par les coéquipiers de Romao. Plombés par quelques pertes de balles bêtes et gênés par les bonnes percées d’André Ayew et de Giannelli Imbula, les hommes de la Ville Rose dégainent les premiers. Bien servi dans la surface suite à un centre venu de la droite, Braithwaite fusille Mandanda à bout portant, mais le portier de l’équipe de France dégaine une parade miracle et détourne le ballon sur sa barre transversale. Malgré de bonnes intentions évidentes, notamment par l’intermédiaire d’un Régattin remuant, les visiteurs peinent à se créer plus d’occasions. Les locaux, eux, profitent d’une partie très rythmée pour opérer en contre. Très à l’aise au moment de se projeter vers l’avant, les Phocéens grattent un excellent coup franc suite à une relance parfaite de Jérémy Morel et un rush d’André Ayew. L’offrande de Payet pour Nkoulou est sublime. Le but de l’épaule du Camerounais l’est moins, mais l’OM mène. Libéré, le leader de Ligue 1 prend enfin le contrôle du match, notamment grâce à sa paire de latéraux, Mendy – Dja Djédjé, très offensifs et quasiment milieux de terrain ce dimanche pendant qu’Ayew et Thauvin bloquent les couloirs. Des latéraux qui touchent tous les deux le ballon sur le magnifique deuxième but d’André-Pierre Gignac. Seul point noir de cette bonne première mi-temps, l’échauffourée entre Romao et Aguilar suite à un tacle musclé de ce dernier sur Giannelli Imbula. Une histoire réglée à coups de cartons jaunes qui aurait donné des sueurs froides à M. Rainville, arbitre de Lens – PSG.
La parole à la défense et à… l’arbitre
Pas du genre à se satisfaire de deux buts d’avance depuis le début de la saison, les Marseillais passent la seconde période à tenter de raviver l’étincelle du premier acte. Émoussés physiquement et embêtés par l’entrée de Doumbia dans l’entrejeu toulousain, les hommes en blanc ne se procurent que quelques petites occasions. Un lob bien senti de Payet oblige Boucher à sortir une claquette, mais le Vélodrome en voudrait plus. Mieux dans le jeu mais incapables de se créer des occasions, les Toulousains tentent quelques frappes, mais ne parviennent pas à inquiéter Mandanda. Moins dominateur, l’OM a chaud aux fesses. Marcelo Bielsa, qui pose son derrière sur son café bouillant, aussi.
Cette baisse de régime dans la production offensive permet aux défenseurs phocéens de montrer qu’eux aussi sont au niveau. Très à son aise, la charnière Morel – Nkoulou gère bien les déplacements de Wissam Ben Yedder. Et quand Pešić, fraîchement entré en jeu, parvient à s’extirper de cette tenaille, le Camerounais lui chope le maillot sans se faire gauler. Pas plus heureux, Ben Yedder est raclé à deux reprises dans la surface quelques minutes plus tard mais M. Delerue ne bronche toujours pas. Ce sont finalement les Phocéens qui se procurent l’ultime occasion de la rencontre par l’intermédiaire de Barrada. Entré en jeu à la place de Payet, l’international marocain évite Boucher, sorti loin de ses buts, mais envoie une frappe du gauche trop molle pour inquiéter les défenseurs toulousains, bien revenus. En dépit d’un deuxième acte moyen, l’OM a un grand huit en plus d’un grand stade.
Par Swann Borsellino