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Marquinhos, maire de Paris
Décisif pour la deuxième fois en deux matchs, Marquinhos a réalisé ce mardi face à Leipzig (3-0) un match capital. Buteur à la retombée d'un centre de Di María, le Brésilien de 26 ans s'est aussi définitivement imposé comme le leader de ce Paris en route vers une improbable finale de C1. Marquinhos est le nouveau maire de Paris.
Deux images identiques déchirent la nuit de Lisbonne : un garçon aux cheveux bouclés court sans savoir vraiment où il va, le visage déformé par la rage et l’exultation. Une meute le suit, et à quelques mètres, le ballon vient de se stopper au fond des filets. Ce garçon, c’est Marquinhos, auteur de deux buts capitaux pour le Paris Saint-Germain, face à l’Atalanta mercredi dernier (1-2) et face à Leipzig ce soir (3-0). Brillant sur le terrain, le défenseur brésilien a montré la voie aux siens, qui le reconnaissent désormais comme le nouveau capitaine en puissance du club de la capitale. Mieux, comme le guide d’une équipe enfin qualifiée pour la finale de la Ligue des champions et qui pourrait écrire la plus belle page de son histoire dimanche, 50 ans après sa création. Et si cela se produit, le nom de Marqui y serait inscrit en lettres d’or.
Marqui, le guide
Ce mardi, Marquinhos a été étincelant. D’une part, bien sûr, parce qu’il a parfaitement rempli son rôle dans le jeu et parce qu’il a été performant sur le terrain : en tant que pointe basse du milieu parisien, il a parfaitement verrouillé les circuits de passe du RB Leipzig tout en apportant à la récupération du ballon des projections percutantes et efficaces, capables de casser les lignes allemandes. Le défenseur brésilien a également été précieux dans les airs, dominateur dans les deux surfaces. Mais Marqui a été brillant aussi et surtout parce qu’il a été décisif : buteur de la tête à la retombée d’un coup franc idéalement botté par Di María, il a parfaitement lancé le match des Parisiens, tout comme il avait parfaitement relancé la confrontation face à l’Atalanta (1-2).
Dans un cas comme dans l’autre, Marqui a montré la voie, la bonne, celle que le PSG n’était jamais parvenu à trouver les années précédentes. Peut-être parce que le joueur de 26 ans n’était pas encore ce qu’il est devenu : Marquinhos a perdu sa timidité et se montre de plus en plus. Ce mardi, cela s’est vu en tout cas, car le Brésilien a multiplié les encouragements, les interventions viriles et les projections efficaces. En étant au bon endroit au bon moment, aussi, car cela ne doit rien au hasard. À chaque fois, il a agi dans le bon état d’esprit, conscient qu’un match de foot ne tient pas qu’à des bons choix et à de bonnes réalisations : quelque chose de plus ténu, mais de tout aussi important se cache dans une mentalité, dans une volonté de conquérir.
Déjà le capitaine
Marquinhos, à n’en pas douter, est déjà le capitaine de ce PSG, même s’il n’en arbore pas encore le brassard. Parce que comme Thiago Silva, il a tout connu du PSG version qatarie, parce qu’il a vécu les échecs, les humiliations et les éliminations successives en huitièmes et en quarts de finale de C1. Mais Marqui, lui, n’a jamais failli dans le leadership, ou plutôt, il l’a toujours mieux exprimé, en n’hésitant jamais à montrer sa passion, à l’afficher même. Ces dernières semaines, le Brésilien de 26 ans a précisément pris une nouvelle dimension dans l’image et le statut : son aura est visible, palpable presque, et ses célébrations rageuses face à l’Atalanta (2-1) et face à Leipzig ce mardi (3-0) ont fait plus que souligner un amour sans borne pour une ville qui l’a adopté.
Dans un club qui a pu sembler en mouvement permanent ces dernières années, Marquinhos incarne de fait la continuité, la stabilité, voire cette fameuse obsession de l’institution PSG, dont on a trop souvent dit qu’elle était trop faible. Ce mardi, son statut d’incontournable, qu’il a acquis de haute lutte après sept années d’effort et de piges au poste de latéral droit, et, cette année, de milieu défensif a été évident, à la fois dans le déclenchement du pressing, dans les projections vers l’avant et dans l’état d’esprit. Dimanche prochain, face à l’Olympique lyonnais ou le Bayern Munich, sa tâche sera à nouveau prépondérante, en matière de performance, car il s’impose de plus en plus comme le patron du milieu parisien, et en matière d’état d’esprit, car le futur capitaine du PSG, incontesté et incontestable, est l’un de ceux qui peuvent faire passer un cap. Et faire gagner des titres.
Par Valentin Lutz