- Ligue 1
- J10
- PSG-Rennes (3-0)
Marquinhos, la parole est à la défense
Après des semaines à jouer au milieu de terrain, Marquinhos a été replacé en défense centrale face au Stade rennais (3-0). Et le Brésilien en a profité pour rappeler à Thomas Tuchel que son métier était de défendre. Et qu'il le faisait très bien.
Thomas Tuchel a beau porter tous les maux du PSG depuis quelques semaines, il n’en devient pas un âne pour autant. Déjà car il est beaucoup trop grand. Puis il n’a pas non plus la voix d’Eddie Murphy. Si l’entraîneur allemand n’a donc rien à voir avec les bourricots, cela peut expliquer l’arrêt (provisoire ?) de son entêtement à faire jouer Marquinhos au milieu de terrain et Danilo Pereira en défense centrale. Un choix expliqué par l’absence de Kimpembe et le besoin de repos du Portugais ? Possible. À moins que ce ne soit pour éviter d’avoir à répondre en conférence de presse aux questions à ce sujet comme c’est le cas depuis maintenant un mois. Quoi qu’il en soit, Thomas Tuchel a pu s’apercevoir que son capitaine est quand même bien meilleur lorsqu’il est positionné en défense centrale. Et que, comme par magie, son milieu de terrain aussi fonctionne mieux.
Le patron est de retour
C’est un fait, Rennes n’a jamais réussi à se montrer réellement dangereux face au Paris Saint-Germain. Et si la raison principale se trouve du côté des Bretons qui ont fait preuve d’une énorme maladresse dans la dernière – et la première – passe, une autre explication à ce manque de danger offensif peut se nommer Marquinhos. De retour en défense centrale, le Brésilien a contenu à merveille la deuxième meilleure attaque de Ligue 1 qui avait jusque-là toujours planté au moins un pion en championnat cette saison. Et pas besoin de demander à Sehrou Guirassy – qui a passé 90 minutes dans sa poche – ou à Jeremy Doku – qui a cru faire la différence avec sa vitesse avant de se heurter au mur Marquinhos à chaque fois – pour comprendre que l’ancien de la Roma a tenu la muraille parisienne d’une jambe de fer. Et peu importe s’il a dû jouer avec Layvin Kurzawa comme latéral droit – puis défenseur central dans une défense à trois – et le toujours aussi fébrile Mitchel Bakker à gauche. Mieux, Marquinhos a même permis à Abdou Diallo de livrer son meilleur match de la saison. De quoi permettre aux supporters parisiens d’avoir le sourire en imaginant enfin la charnière avec Presnel Kimpembe à l’œuvre en Ligue des champions.
Opération sentinelle
Pour expliquer le choix d’installer Marquinhos au milieu de terrain, Thomas Tuchel avait avancé que le Brésilien était « le cœur et l’âme de l’équipe, c’est pourquoi il doit jouer au cœur du jeu ». Difficile de donner tort à l’entraîneur allemand sur la première partie de la phrase. Pour la deuxième, en revanche, c’est plus compliqué, car cela voudrait dire que Sergio Ramos devrait évoluer milieu de terrain, Cristiano Ronaldo aussi avec le Portugal, et Gianluigi Buffon aurait dû être sentinelle dans la Juventus du début des années 2010. Mais là n’est pas le débat. Si Marquinhos est bien « le cœur et l’âme de l’équipe », Leandro Paredes a rappelé qu’il en était les cojones. Et pour le coup, ce n’est pas plus mal que cette personne joue dans le cœur du jeu. Et ce n’est pas Gennaro Gattuso qui dira le contraire. Mais plus que par ses nombreux taquets et ballons récupérés, c’est dans le jeu que l’Argentin a brillé. Gauche, droite, derrière, calme, rapide, Leandro Paredes a dicté le tempo de la rencontre quand il n’était pas en train de récupérer un ballon. Soit le rôle d’une vraie sentinelle. Un rôle que connaît à merveille Danilo Pereira, qui l’a, lui aussi, montré à Thomas Tuchel, qui n’avait peut-être jamais vu le Portugais à l’œuvre à ce poste, durant 30 minutes après son entrée en jeu. Désormais, l’entraîneur allemand ne pourra donc plus dire que Danilo est un défenseur et que Marquinhos est un milieu de terrain. Sinon, l’expression « être têtu comme un âne » sera remplacée dans le dictionnaire par « être têtu comme Tuchel » .
Par Steven Oliveira