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Mario Pasalic, joue-la comme Lampard
Prêté par Chelsea cet été, Mario Pašalić est en train de faire doucement son trou à Monaco. Avec l'ambition en une saison de se rendre digne de jouer chez les Blues, comme son modèle Frank Lampard.
Alen Halilović, 19 ans, est largement présenté comme le futur de la sélection croate, en grande partie car il est étiqueté recrue du FC Barcelone après avoir été un joueur clé du Dinamo Zagreb jusqu’à l’été 2014. Mais à l’aube de la saison 2015-2016, son aîné Mario Pašalić, 20 ans, paraît en avance. Formé à l’Hajduk Split, le nouveau milieu de terrain de l’AS Monaco offre un CV et des garanties plus fortes : onze buts avec l’Hajduk Split en 2013-2014, puis une première saison pleine dans l’un des cinq grands championnats européens l’an passé, sous les couleurs d’Elche. En Espagne, un pays où il a toujours rêvé de jouer, le Croate s’est confronté aux exigences du plus haut niveau, avec des débuts timorés, puis une fin de saison beaucoup plus concluante avec trois réalisations dans les huit dernières journées.
Le nouveau Luka Modrić ?
Sous les couleurs de l’AS Monaco, Pašalić a déjà affiché de belles promesses lors des matchs de Ligue des champions contre les Young Boys Berne et Valence, mais il ne devrait pas s’éterniser sur le Rocher pour autant. Si Chelsea, où il est sous contrat depuis 2014, et ce, jusqu’en 2018, a concédé un prêt pour lui permettre de poursuivre sa progression, les Blues ont bien pris soin de refuser d’inclure toute option d’achat au deal. Car le milieu axial est en Ligue 1 pour progresser et à terme revenir pour s’imposer à Stamford Bridge, l’ancien club de son modèle Frank Lampard. Pour cet été, le jeune Croate avait admis qu’il « n’avait jamais été question » de rester à Londres, conscient des progrès qu’il a encore à réaliser. Mais pour l’avenir, José Mourinho et le board de Chelsea semble croire en celui qu’Igor Tudor, aujourd’hui à la tête du PAOK Salonique, mais alors coach de l’Hajduk Split, avait comparé à Luka Modrić. À la seule différence que Mario Pašalić, parfois présenté comme un milieu défensif, est en réalité bien plus offensif : fort des deux pieds, à l’aise dans le jeu aérien et disposant d’un gros sens du but lui permettant de régulièrement marquer des buts de renard de surface, le nouveau Monégasque peut évoluer comme milieu offensif axial – ce qu’il assumait à Split – tout comme jouer plus reculé dans un poste de relayeur.
Staphylocoque, Mondial 2014 et Ligue des champions 2004
En Principauté, associé à Jérémy Toulalan, il devrait avoir l’opportunité d’évoluer dans un rôle suffisamment avancé pour claquer quelques buts comme celui inscrit à Mestalla. Mais ce qui devrait le plus profiter à l’AS Monaco, ce sont sa technique de dribble qui lui permet d’éliminer ses vis-à-vis dans les petits espaces ainsi que sa qualité de passe longue, qui devrait ravir les flèches Anthony Martial, Ivan Cavaleiro ou Stephan El Sharaawy. Avec 75% de passes réussies en Liga la saison passée alors qu’il joue principalement vers l’avant, Mario Pašalić a démontré qu’il était un joueur doué et propre. Mais pour vraiment briller à l’ASM, il devra gagner en régularité, ainsi qu’en lucidité, son péché mignon consistant à abuser de ses dispositions pour le dribble en s’encastrant dans des troupeaux de défenseurs adverses. À 20 ans, le Croate semble décidé à gommer ses défauts et à franchir un cap grâce à son séjour monégasque. Il faut dire que malgré son jeune âge, le gamin sait qu’une carrière de footballeur ne tient qu’à un fil : avant d’être convoité par Arsenal et Manchester United pour choisir finalement Chelsea, Mario Pašalić a failli arrêter le football à cause d’un staphylocoque qui l’a tenu éloigné des terrains quasiment toute la saison 2012-2013. À l’époque, les médecins à son chevet ne lui avaient autorisé que la marche pour effort physique, et n’avaient donné aucune garantie quant aux possibilités pour le jeune homme né à Mayence, en Allemagne, de recourir un jour. Depuis son retour sur les terrains au printemps 2013, le jeune talent a franchi les étapes avec avidité : une intégration chez les professionnels à l’Hajduk Split, un refus de signer à Catane pour s’imposer dans son club formateur et une pré-sélection pour la Coupe du monde 2014. Si Pašalić n’a finalement pas fait le voyage pour le Brésil, il a fait le grand saut pour la Premier League à la place avant de goûter aux joies de la sélection en septembre 2014. Le reste de l’histoire va s’écrire pendant un an avec Monaco, un club dont il a rappelé l’épopée européenne de 2004 au moment de sa présentation. Parce qu’il a envie d’emmener son nouveau club vers de nouveaux sommets ?
Par Nicolas Jucha