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Mario Basler: « Marseille ne va pas très bien, je crois »
Des coups de gueule, des frappes de fou, des gestes de grande classe. Mario Basler fait partie de ces joueurs qui ont marqué les années 90 en Bundesliga. Passé notamment par Kaiserslautern, le Hertha Berlin et le Werder, c’est le Bayern qui l’a révélé au très grand public, lui, le buteur des Bavarois lors de la tragique finale face à Manchester United en 1999. C’est peut-être une raison suffisante pour que "Super Mario" veuille croire à une victoire du Bayern cette saison en Ligue des Champions.
Que pensez-vous du Bayern de cette saison? Je le trouve très fort. Bien sûr, il y a eu ce passage à vide il y a un mois, à peu près (défaite face à Bâle en Ligue des Champions et défaite à Leverkusen en Bundesliga, ndlr), mais là, ça va beaucoup mieux. Ils reviennent bien. En même temps, c’est normal, vu la qualité des joueurs qu’ils ont. Cette crise est passée, et ils ont compris comment faire pour aller jusqu’au bout.
En Allemagne, généralement, quand on dit que le Bayern ne perdra plus un match en championnat, ça arrive très souvent…C’est vrai, j’en suis moi-même convaincu. Même un type comme Robben a compris, c’est dire. Ils peuvent maintenant concurrencer le Borussia Dortmund comme il faut pour aller chercher le titre. Ils en ont les moyens.
Quelles sont les forces de cette équipe?Offensivement, c’est du lourd, comme vous avez pu le voir. Devant, ils ont plein de solutions, ils ont plusieurs alternatives pour débloquer la situation. Défensivement, ça va aussi. Petit à petit, on retrouve une équipe, l’ensemble est de plus en plus homogène.
On sent que parfois, il y a un déséquilibre entre l’attaque et la défense, qu’il y a plus de qualités devant que derrière…Comme je viens de le dire, en ce moment, ça tient.
Vous ne voyez pas de faiblesses dans cette équipe, alors?Il n’y en a plus. C’était le mois dernier, tout ça. Là, ils retrouvent petit à petit une équipe. Et puis, il faut toujours un peu de réussite pour que ça marche.
Uli Hoeness avait déclaré il y a quelques semaines qu’il rêvait de voir son Bayern disputer la finale de la Ligue des Champions le 19 mai prochain. On imagine aisément cette image trotter dans la tête des joueurs, même s’il reste tout plein de matchs avant d’y arriver.Bien sûr qu’ils ont ça en tête, les joueurs. C’est pas tous les jours que ça arrive. C’est pourquoi je pense qu’ils vont se donner encore plus à fond en Ligue des Champions et arriver en finale ; bon, après, il y aura peut-être le FC Barcelone en finale, et ce sera pas de la tarte…
Ils vont se donner encore plus à fond, certes; mais ils ne peuvent pas en coller dix à l’OM non plus?Sur deux matchs, c’est possible.
Vous pensez quoi de ce tirage, d’ailleurs?Je pense que Marseille est un bon tirage pour le Bayern. Dans le sens où le Bayern est en forme, et Marseille ne va pas très bien, je crois…
Ils viennent d’enchaîner sept défaites de suite et un match nul, le weekend dernier face à Nice. Mais c’est la seule compétition qu’il leur reste (hormis la finale de la Coupe de la Ligue face à Lyon, ndlr), ils vont sûrement jeter toutes leurs forces là-dedans…C’est vrai; et d’ailleurs j’espère que l’OM va tout donner dans cette double opposition. On est en quart de finale, il faut montrer pourquoi on est arrivé jusque là! Mais je pense quand même que le Bayern va passer.
Vous avez vu ce qu’a fait Didier Deschamps?Non. Il a fait quoi?
Lors d’une conférence de presse, il a cité les différents joueurs qui pouvaient apporter le danger du côté du Bayern. Et puis il a dit « Scheissneiger » au lieu de « Schweinsteiger » .Ça peut arriver de ne pas savoir prononcer un nom étranger. Mais bon, après, il est entraîneur, c’est un peu son rôle de connaître les noms des adversaires, non?
C’est quoi votre pronostic pour demain?Je pense que ça va être un peu difficile pour le Bayern, mais qu’ils vont s’en sortir.
Pas de score à donner?Non, et c’est bien là toute la difficulté dans les matchs aller-retour!
Sinon, vous, vous faites quoi en ce moment?J’entraîne au Rot-Weiss Oberhausen, en 3.Liga. Je suis arrivé il y a six mois ici. Si je sauve le club, je serai immédiatement prolongé.
Et vous aimeriez entraîner où, à l’avenir?Oh, vous savez, je suis très flexible. J’irais même à l’étranger s’il le fallait. Mais mon pays préféré pour entraîner, ce serait l’Allemagne. La Bundesliga, ce serait cool.
Propos recueillis par Ali Farhat, à Bonn