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Marco Giampaolo peut-il redresser Milan ?
Avec seulement six points en cinq matchs avant d’affronter la Fiorentina ce dimanche, Marco Giampaolo peine comme ses prédécesseurs à redonner des couleurs à son Milan. Signe d’un mal beaucoup plus profond, et qui va nécessiter du temps avant de revoir les Rossoneri en haut de l’affiche. Avec ou sans lui.
Dans ses rêves les plus fous, Marco Giampaolo imaginait un autre départ pour sa première saison en tant que coach du Milan. Le coach milanais, renommé « Marco Fiumi di Porpora Giampaolo » (Marco Les Rivières pourpres Giampaolo, en version française et en hommage à Jean Reno) par le journaliste historique de Milan Channel Carlo Pellegatti, galère depuis sa prise de fonction à faire progresser sa nouvelle équipe. Après cinq journées en Serie A, les Rossoneri n’ont pris que six points face à deux promus (Brescia et le Hellas). Mais au-delà même du bilan comptable et du derby où les Rossoneri ont été surclassés par l’Inter, c’est avant tout dans le jeu que Milan déçoit. Un constat qui n’a échappé à personne.
Maldini le soutient, Boban un peu moins
Conscients du danger qui plane au-dessus de la tête de l’actuelle tête pensante milanaise, de nombreuses voix se sont élevées, et pas des moindres. À commencer par Arrigo Sacchi, dont le parcours de joueur a été semblable à celui de Giampaolo, dans une tribune publiée dans la Gazzetta dello Sport : « Il est certainement un pari moins risqué que je ne l’étais en 1987. Je n’étais personne, mais le club a cru en moi et a suivi mes indications, notamment dans les ventes et les achats au mercato. Giampaolo a besoin de sentir le même respect que Milan m’a accordé à l’époque. Ce n’est que comme cela qu’il pourra exprimer totalement son potentiel. »
Un message pas si anodin alors qu’au niveau du comité directoire milanais, les avis divergent déjà à propos de l’ancien technicien de la Samp’. Si le directeur sportif Paolo Maldini, qui a choisi Marco Giampaolo, a « totalement confiance et veut lui laisser du temps » comme il l’a rabâché après la dernière défaite sur la pelouse du Torino en milieu de semaine (2-1), le discours de Zvone Boban, directeur du football, au sortir du derby contre l’Inter était nettement moins positif : « Tout n’est pas rose, on doit s’améliorer, l’entraîneur aussi veut un Milan différent et meilleur. Mais l’on doit grandir dans de nombreux domaines, en travaillant très dur et intelligemment. » Le message est on ne peut plus clair : Milan, qui a encore investi massivement cet été sur Theo Hernandez, Rafael Leão ou encore Ismaël Bennacer, doit rapidement changer de visage.
Du temps, jusqu’à quand ?
Au stade olympique de Turin ce jeudi, justement, des débuts d’amélioration ont été entrevus. Notamment en première période, face aux Granata. Dans le couloir gauche, Theo Hernandez a délogé Ricardo Rodríguez avec brio tandis qu’Ismaël Bennacer a parfaitement remplacé Lucas Biglia au milieu de terrain. Des premiers éléments satisfaisants un peu maigres et insuffisants pour éviter un troisième revers à cause d’une seconde période manquée, mais que n’a pas oublié de noter Giampaolo en conférence de presse : « À Turin, j’ai vu des certitudes. On a eu le tort de ne pas tuer le match. » Étonnant ? Pas vraiment.
Avec seulement trois buts inscrits depuis le début de la saison, l’attaque milanaise est la deuxième moins prolifique du championnat. Mais là encore, le coach milanais ne se veut pas alarmiste : « Avant le match face au Torino, c’était justifié. Mais contre eux, on a eu pas mal d’occasions et nous avons seulement été imprécis. Je ne vois aucun problème avec notre attaque. » Face à la Fiorentina dimanche, il faudra d’ores et déjà montrer que les problèmes offensifs – mais aussi les autres – sont en passe d’être réglés. Pour ne pas retomber dans le fameux environnement hostile dont parlait Sacchi, et également pour faire disparaître les premières rumeurs évoquant les noms de Spalletti, Ranieri ou même de Gattuso. Car ce n’est qu’en gagnant que Milan pourra bosser dans la sérénité, et ainsi espérer poser les premières pierres d’une reconstruction qui prendra du temps.
Par Andrea Chazy