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Marco Asensio, dans les pas de Cristiano
Parti cet été à la Juventus, Cristiano Ronaldo a laissé un énorme vide au Real Madrid. Si aucun grand nom n'est venu le remplacer, un homme semble avoir les épaules et le talent pour prendre sa succession : Marco Asensio.
Marco Asensio est un homme qui sait se faire apprécier. Et qui n’aime pas perdre son temps. Revenu au Real Madrid après ses deux prêts successifs à Majorque et à l’Espanyol, il avait célébré ses débuts en Liga avec les Merengues par un but face à la Real Sociedad. Avant de répéter l’opération en Coupe du Roi, en Ligue des champions, en Supercoupe d’Europe et en Supercoupe d’Espagne. L’histoire semblait donc écrite. Pour ses débuts avec la Roja lors d’un amical contre la Bosnie-Herzégovine en mai 2016, le natif de Palma allait faire trembler les filets d’Asmir Begović. Raté.
Pour courtiser sa belle espagnole, Marco Asensio a cette fois-ci préféré prendre son temps et se faire désirer. Et c’est ainsi que l’ailier espagnol a attendu sa dix-septième sélection et la réception de la Croatie pour entrer définitivement dans le cœur de la Roja. Il faut dire qu’il a passé la vitesse supérieure en débloquant son compteur d’un missile du gauche, puis en envoyant un second parpaing qui provoque un c.s.c. du portier croate, avant de délivrer trois passes décisives à ses copains. Une performance que l’Espagne n’avait plus vue depuis 1999 et un certain Raúl qui avait claqué un quadruplé et offert trois caviars face à l’Autriche (9-0).
Le vrai successeur de CR7
Si Marco Asensio a définitivement mis l’Espagne à ses pieds, il y en a un qui n’a pas attendu qu’il marche sur le vice-champion du monde pour tomber amoureux : Julen Lopetegui. En 2016, alors même qu’il ne comptait que trois matchs avec le Real Madrid – pour deux buts –, Asensio est convoqué en équipe nationale par celui qui vient alors d’être choisi sélectionneur de la Roja. Deux ans plus tard, ils se retrouvent au Real Madrid, mais le gaucher a sacrément changé. Entre-temps, il a évolué durant deux saisons sous les ordres de Zinédine Zidane et remporté deux Ligue des champions, avec en prime un but en finale de l’édition 2017 face à la Juventus. Alors, lorsqu’il évoque le double Z pour Panenka, Marco Asensio a le sourire : « Il m’a toujours dit de ne pas me prendre la tête, de ne pas prêter attention à ce qui se dit à l’extérieur, parce qu’il y a beaucoup de choses qui se disent. Surtout au Real Madrid, car il y a beaucoup d’attente. Il me disait de me focaliser sur mon football, d’être bien avec ma famille et de ne pas oublier la raison pour laquelle je suis venu jusqu’ici. »
Outre son amour pour la Casa Blanca, la raison de sa venue dans la capitale espagnole se résume en deux lettres et un chiffre : CR7. Ou plutôt l’après CR7. Car oui, si le monde entier attendait que le Real Madrid remplace Cristiano Ronaldo cet été par un nom qui claque comme Eden Hazard, il n’en a rien été puisque le digne successeur du Portugais se trouvait déjà dans l’effectif et se nomme Marco Asensio Willemsen. Et ce, même si l’ailier espagnol a refusé de récupérer le numéro 7 dès cet été, préférant laisser à Mariano Diaz la pression liée à ce chiffre.
Et le grand gagnant est Benzema
Et si Marco Asensio ne va sûrement pas claquer des saisons à 50 buts comme Cristiano Ronaldo, l’Espagnol a d’autres qualités à faire valoir. Il faut dire que sa patte gauche n’est pas bonne qu’à casser les lucarnes adverses, mais elle peut aussi se montrer soyeuse pour délivrer quelques caviars comme il l’a encore démontré face à la Croatie. Et ça, Karim Benzema l’a très vite compris en recevant une jolie offrande lors de la troisième journée de Liga face à Leganés (4-1).
Depuis le départ du Portugais, les rôles sont en effet clairs, à Madrid : le buteur principal de l’équipe se fait appeler KB9 et les autres – Gareth Bale, Marco Asensio, Isco – sont là pour le servir et faire parler la poudre de temps en temps. Et si Asensio veut définitivement prouver qu’il a les épaules assez larges pour prendre le relais de CR7, il va devoir se montrer à San Mamés. Un terrain où Cristiano Ronaldo n’est jamais parvenu à marquer le moindre but. Une belle occasion pour Asensio de prouver qu’il peut être le nouvel homme providentiel.
par Steven Oliveira