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Marchetti, la mort aux trousses

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Marchetti, la mort aux trousses

L'homme chargé de remplacer Gianluigi Buffon dans les bois a failli mourir en 2005, évoluait dans le championnat amateur lorsque l'Italie gagnait la Coupe du Monde en 2006, signait en Serie B l'année d'après et fut élu meilleur gardien de Serie A en 2009. Voici Federico Marchetti, 27 ans, et une revanche à prendre sur la vie.

On imagine la drôle d’expression qui s’est dessinée sur le visage de Federico Marchetti lorsque ce 14 juin dernier, un peu après 21h15, Marcello Lippi lui a demandé d’aller s’échauffer. Il était le numéro deux des portiers italiens pour cette coupe du monde, doublure de Gianluigi Buffon, meilleur gardien du pays –peut-être même du monde. L’affaire était donc entendue : Marchetti se rendrait en Afrique du Sud pour apprendre et grandir. Un voyage initiatique, rien de plus, rien de moins. Une vilaine hernie plus tard, voilà l’homme promu dernier rempart des Azzurri prié d’assumer très rapidement ses responsabilités et sommé de devenir un meneur. Alors ? Alors deux jours avant le match contre la Nouvelle-Zélande, on l’a vu vitupérer contre Fabio Cannavaro, capitaine et défenseur Ballon d’or, qu’il accusait de se la couler douce lors de l’entraînement. Le lendemain, la presse italienne en faisait ses gros titres -“Marchetti est déjà un leader”- et applaudissait des deux mains.

Difficile, cependant, de jauger des performances du garçon qui n’a pas eu beaucoup de travail en une mi-temps et un match disputés depuis le début de sa coupe du monde. Un but encaissé contre la Nouvelle-Zélande, sur lequel il ne peut franchement pas grand chose. Frustrant. Il n’y a pourtant guère de place au doute : Marchetti a du talent.

L’histoire commence en février 1983, à Bassano del Grappa, petit bourg de Vénétie, dans l’Italie nord-orientale. Là-même où la sinistre Ligue du Nord, parti xénophobe qui réclame la séparation d’une Italie qu’elle ne reconnaît pas, est toute puissante et se réjouit du malheur des Azzurri. « Moi et mes amis, on supportait pourtant l’Italie quand on était jeunes. Les temps changent, que voulez-vous » , explique l’intéressé. Là aussi que Marchetti a touché ses premiers ballons. Il était grand, avait une jolie frappe, puissante : il fut donc attaquant. « Mon frère, qui était plus grand que moi, m’obligeait à jouer gardien. Et puis un jour où il tombait des cordes, beaucoup de mamans n’avaient pas emmené leurs enfants jouer le match. L’entraîneur demanda alors si quelqu’un voulait bien aller aux cages. Je me suis proposé. Je suis tombé amoureux du rôle, et c’est comme ça que je suis devenu gardien de but » .

La suite n’est pas un conte de fée. Après avoir débuté en Serie C2 au Pro Vercelli en 2002-2003, Marchetti est repéré par le Torino, en 2004, qui le fait jouer un match en Serie B. Mais le club des perdants commet la même erreur qu’avec Sebastian Giovinco, et le juge inapte au football de haut niveau. Retour au Pro Vercelli, son championnat amateur, ses vestiaires glauques et ses pelouses ternies par les caprices du temps. Et puis surtout, il y a cette rencontre avec la mort, brusque : « En 2005, j’ai perdu mes deux meilleurs amis dans un accident de voiture, j’ai moi-même vu la mort en face, on s’est écrasés contre un camion. J’ai survécu par miracle » . Logiquement, les choses auraient dû s’arrêter là. À la place, Marchetti se fait tatouer l’Ave Maria sur le bras (en plus des prénoms de ses deux amis), prie, et décide de croire en sa bonne étoile. Deux saisons à l’Albinoleffe en Serie B, d’abord dans la réserve puis en tant que titulaire (2006-2008) confirment tout le potentiel du joueur, qui devient mûr pour l’élite. C’est Cagliari qui récolte le jeune espoir à l’été 2008. Lors de sa première saison, il est élu meilleur gardien de Serie A et connaît sa première sélection peu après, le 6 juin 2009. Ses détracteurs affirment qu’il n’a pas d’expérience, d’autres louent ses qualités : vif sur les balles à terre, mince et réactif dans ses sorties aériennes, et un mental désormais aguerri à toute épreuve.

Marchetti, lui, se moque des on-dit. « Vous savez, le gardien de but est, quoiqu’on en dise, seul. Quand je rentre sur le terrain, je n’ai qu’une idée en tête, tout arrêter. Je n’ai peur de rien » .

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