- C3
- 8es
- CSKA-Lyon (0-1)
Marcelo tout beau
Meilleur Lyonnais lors de la victoire des Français au CSKA Moscou derrière Tanguy Ndombele, Marcelo a répondu aux récentes critiques qui se multipliaient en inscrivant le seul but du match, mais aussi en redevenant le patron défensif vu en début de saison.
Ce n’était que des rumeurs, mais elles sont forcément arrivées jusqu’à ses oreilles. Puisque les critiques se faisaient pesantes depuis des semaines, puisque ses prestations ne séduisaient plus depuis des mois, Marcelo devait faire un tour sur le banc des remplaçants selon certains. Bruno Génésio, lui, n’a jamais vraiment songé à cette possibilité sur le long terme. À peine s’est-il privé de sa recrue estivale à Lille mi-février, avec un résultat peu flamboyant (2-2). En réalité, l’entraîneur a toujours eu confiance en son grand protégé. À raison : depuis ce match nul dans le Nord, le défenseur reprend du poil de la bête. En témoignent ses bonnes performances à Villarreal (0-1), contre Saint-Étienne (1-1, une passe décisive) ou encore à Montpellier (1-1). Jusqu’à ce huitième de finale aller de Ligue Europa sur le terrain du CSKA Moscou, durant lequel l’arrière central a confirmé sa nouvelle forme.
Dans un environnement hostile (température extrêmement basse, terrain médiocre…), l’Olympique lyonnais a longtemps galéré pour avoir une bonne raison de se réchauffer. Et puis, lorsque Memphis Depay s’est élancé pour frapper un corner à vingt minutes du terme, Marcelo s’est invité dans la surface de réparation russe, a vu Igor Akinfeev se trouer dans sa sortie, s’est élevé au-dessus de la masse et a donné un avantage peut-être décisif à la bande qu’il accompagne depuis août. Le seul but de la rencontre valait bien quelques francs sourires, mais récompensait surtout un homme qui a dernièrement subi une petite crise sportive, alors même qu’il était considéré comme le pilier défensif de son équipe.
Buteur, mais surtout défenseur
Il faut dire que Marcelo s’était imposé devant les Moscovites bien avant cette réalisation (sa première en Coupe d’Europe avec les Gones). Meilleur joueur sur la pelouse derrière l’impressionnant Tanguy Ndombele, le Brésilien régnait dans les airs (cinq duels remportés) et s’interposait régulièrement devant les tentatives adverses, coupant les dernières passes et anticipant les appels en profondeur tout en dégageant la sphère de n’importe quelle manière quand cela était nécessaire. Pas franchement l’arrière central coupable de fautes grossières et d’instants d’inattention rarement observé, mais qui existait tout de même il n’y a pas si longtemps. Résultat : une victoire sur le plus petit des scores, un clean-sheet et de grandes probabilités de se retrouver en quarts de finale de la C3.
« Marcelo a été très rassurant à Montpellier, déclarait Bruno Génésio en conférence de presse, absolument pas alarmé juste avant le match contre le CSKA. Il avait été marqué par son erreur à Monaco. Il a corrigé ses erreurs. Il a beaucoup d’expérience. » Bingo : l’influence, le vécu et la sérénité de l’ancien de Beşiktaş semblent indispensables à l’OL si le club rhodanien veut rêver d’une épopée continentale qui pourrait s’achever, au mieux, au Groupama Stadium le 16 mai prochain. Et tant pis s’il a pu parfois y avoir des trous d’air. Tout le monde a le droit au coup de pompe. Même les grands frères.
Par Florian Cadu