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Marcelo, métamorphose d’un tocard
Sifflé un temps par le versatile public de Bernabeu, le Brésilien Marcelo est aujourd'hui un rouage essentiel du dispositif de José Mourinho. Ou comment un joueur de futsal est devenu un tôlier de la Maison blanche
Les difficultés du monde du football, ce sont les raccourcis. En 2011, quand on est brésilien, gaucher et défenseur, on est mal. Quand en plus on rajoute par dessus tout ça le fait de jouer au Real Madrid. On est archi-mal. Car la comparaison avec le racé Roberto Carlos est systématiquement de rigueur. On parle d’une boule de nerfs au CV XXL (3 C1, 4 Ligas, 2 Coupes Intercontinentale entre autres), qui affiche plus de dix ans dans la capitale ibérique. Ça vous classe un bonhomme. C’est pourtant à cet homme-là que le petit Marcelo devait succéder en 2007.
Une tâche ô combien délicate, surtout pour un môme de 19 ans. Pourtant, lorsqu’il débarque dans la capitale ibérique, l’ancien de Fluminense est accueilli à bras ouverts. Ramon Calderon, le président contesté et contestable, se félicitait de l’arrivée du petit carioca en balançant qu’il s’agissait d' »un recrutement important » et qu’il s’agissait d' »un joueur très jeune qui allait donner de la fraîcheur et de la joie au club » parce que Marcelo est « une perle que convoitait la moitié de l’Europe« .
On a beaucoup craché – à raison – sur la face de Calderon, mais sur le coup, l’ancien grand manitou semblait avoir vu juste. Avec ses potes de la génération 1988, les Anderson, Denislon, Sidnei et Renato Augusto, ils avaient enflammé la Coupe du Monde des moins de 17 ans, battus seulement en finale par le Mexique de Vela. On se dit alors que le Real a tiré le gros lot. Sauf que succéder à Roberto Carlos n’est pas chose aisée. Marcelo va vite l’apprendre.
Défensivement proche du néant
Avant l’arrivée de José Mourinho cet été, le latéral se foutait des notions de « rigueur défensive », « marquage strict » ou « d’interception dans les lignes de passes ». Comme tout latéral brésilien, le gaucher ne pensait qu’a monter sur son aile et s’amuser la gonfle au bout des Nike. Crochets courts, rateaux, accélérations, grands ponts complètement fous, ça il sait faire. Mais ça n’apportait rien. Pis, le lascar ne savait pas centrer. Ou très mal. Ni défendre. Au Real, on s’en rend très vite compte. Il galère à s’aligner sur ses camarades pour les hors-jeux et oublie de redescendre. Globalement, Marcelo ne comprend rien à la tactique européenne. Tantôt placé latéral sous Schuster et Pellegrini notamment, tantôt milieu gauche avec Juande Ramos, rien ne marche et Bernabeu l’insulte copieusement à chaque rencontre.
Il faudra l’arrivée du Mou pour que le numéro 12 s’éclate enfin. Lyon peut en témoigner. Au match retour, le Brésilien s’amuse de la défense centrale avant d’ouvrir la marque. Avec l’ancien coach de l’Inter, Marcelo s’évertue avant tout à bien défendre avant de penser à attaquer. Un apprentissage tactique nécessaire quand on veut s’incruster dans la durée. Surtout avec Don José. Une nouvelle maturité qui s’explique par de nombreux facteurs… lusitaniens. Outre l’arrivée du Special One, les présences de Pépé et de Cristiano Ronaldo ont considérablement aidé le gaucher. Partageant la même langue, le trio est très complice sur et en dehors du terrain. D’ailleurs, la relation technique entre le gaucher et CR7 est l’une des nombreuses réussites de José.
Entre temps, le mec a également dit oui à sa dulcinée Clarisse Alves et donné naissance à sa descendance. Bref, Marcel s’est posé et profite des plaisirs de la vie. Il n’en fallait pas plus pour le rendre indiscutable. Au point même d’envisager terminer sa carrière dans la capitale espagnole : « Dès mon arrivée ici avec ma famille, les gens nous ont toujours très bien traités, a-t-il confié à la presse du pays. Pas seulement au club, mais aussi les Espagnols en général. Je veux gagner de nombreux trophées ici et me retirer dans ce club serait un honneur« .
Par Mathieu Faure
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