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Marcelo : « Contre City, ce sera le match de nos vies »
Marcelo n’a pas besoin de nom de famille pour être reconnu. Même si son nom complet est Marcelo Vieira da Silva Junior, il est largement reconnu pour sa trajectoire et pour sa coupe de cheveux. L’ancien latéral gauche du Real Madrid cherchera ce vendredi à écrire la 29e ligne de son palmarès personnel, en finale de Coupe du monde des clubs.
Vendredi, Fluminense joue un match très important, la finale de Coupe du monde des clubs contre le Manchester City de Guardiola. Comment l’appréhendez-vous ?
C’est, sans aucun doute, le match de nos vies. On joue beaucoup parce que Fluminense n’était jamais arrivé à ce niveau-là dans son histoire, tout simplement parce qu’il n’avait jamais remporté la Copa Libertadores.
Vous avez gagné 28 titres, dont cinq Ligues des champions et quatre Coupes du monde des clubs avec le Real Madrid. Pourquoi celui-ci serait-il plus important ?
Parce que je suis formé à Fluminense, c’est le club dans lequel j’ai grandi, et ça, les supporters et le président du Real doivent le comprendre. Florentino Pérez sait ce que cela signifiait pour moi de revenir dans mon club d’origine après tant d’années en Europe. Je voulais que les supporters de Fluminense comprennent que je revenais pour gagner, pas juste pour m’amuser, et heureusement j’ai réussi à le faire, grâce à la grande équipe que l’on a et au grand entraîneur qu’est Fernando Diniz.
Vous pensez pouvoir battre ce City ?
C’est la meilleure équipe du monde actuellement, mais il faut respecter tout le monde. Avant la demi-finale entre City et Reds Urawa, quand on me posait déjà des questions sur la finale contre l’équipe de Guardiola, je répondais toujours que je ne savais pas qui serait notre adversaire en finale, parce que les matchs, il faut d’abord les jouer, et que dans le football, on ne connaît jamais le vainqueur à l’avance. Maintenant, c’est pareil pour nous. C’est un match, à onze contre onze, et tant qu’il n’est pas terminé, on ne connaît pas le résultat. En tout cas, je le répète, c’est le match le plus important de ma carrière.
Lors de la demi-finale contre Al Ahly, vous avez ouvert le score grâce à un penalty obtenu après un dribble et un petit pont de votre part dans la surface adverse…
C’était un match compliqué, très fermé. Ils ont mis beaucoup d’intensité et étaient dangereux en jouant dans notre dos en contre-attaque, mais heureusement, ils n’ont pas été très efficaces, et Fabio, notre gardien, nous a sauvés plusieurs fois. Sur ce penalty, j’ai fait ce que je fais toujours : chercher à réaliser quelque chose de différent. J’ai fait ça toute ma carrière. Mais je n’ai pas forcé pour obtenir le péno. J’ai voulu dribbler le défenseur, et comme il n’a pas pu me prendre le ballon, il a fait faute sur moi. Et après, John Arias l’a mise au fond.
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Arias avait touché deux fois le poteau en première mi-temps, mais vous avez été bien meilleurs en deuxième.
Je ne le vois pas comme ça. Pour moi, on a joué tout le match de la même façon.
Ah bon ? Quand Fluminense a repris le ballon à Al Ahly, celui-ci n’a plus réussi à sortir.
C’est votre opinion, moi j’ai la mienne. Et je n’ai pas vu les choses comme vous.
Après votre victoire, vous avez longuement fêté ça sur le terrain. Même si la logique était respectée, c’était une libération pour vous ?
Les choses ont changé, aujourd’hui tous les matchs sont difficiles. Il y a juste à regarder comment ça s’est passé pour les équipes sud-américaines lors des éditions précédentes. On a célébré de la sorte parce qu’on a fait un pas en avant très important dans un tournoi très difficile.
Le chemin pour remporter le tournoi, c’est le toque et le jeu en triangle que vous avez proposé contre Al Ahly ?
On va voir si on peut réussir à le faire contre City. On a un groupe très fort, qui depuis le premier jour a rêvé de gagner la Copa Libertadores, et on l’a fait. Aujourd’hui, on rêve de gagner ce Mondial. Pourquoi on n’y arriverait pas ?
On a l’impression que ce tournoi est historiquement plus important pour les Sud-américains que pour les Européens.
On a tous dû faire un énorme effort pour arriver jusqu’ici. Ni nous, ni Manchester City, ni les autres participants ne sont arrivés là par invitation. Ça a été dur, et on l’a tous mérité. Maintenant, on veut toucher au but.
Fluminense est une équipe avec beaucoup de vétérans, comme vous, Fabio, Felipe Melo, Ganso, le buteur German Cano. C’est quoi, la clé ?
Être conscients de ce dont on a besoin, pouvoir motiver nos coéquipiers, accepter d’être remplacés quand on est motivés, créer un vestiaire solide, ne pas renoncer à notre style de jeu.
Il est comment, Fernando Diniz, votre entraîneur qui dirige aussi la sélection brésilienne ?
Il a des convictions très profondes et il croit dans le football brésilien, dans le toque, dans un jeu esthétique. On ne renonce jamais à ça. Et ça nous donne beaucoup de confiance. Une autre figure de cette équipe est l’attaquant John Kennedy, au nom présidentiel… Il est fondamental parce qu’il a une grande puissance et que c’est un très bon finisseur. Il était sur le banc lors des derniers matchs, mais il est entré et a été décisif parce qu’il profite des défenses fatiguées. Il a mis le but du titre en Copa Libertadores contre Boca au Maracana, et le deuxième but contre Al Ahly.
Vous êtes donc à quelques heures de votre rêve…
Rêver ne coûte rien.
Propos recueillis par Sergio Levinsky, à Jeddah