- C1
- Quarts
- Real Madrid-Bayern Munich (4-2)
Marcel et Christian, potes en feu
Ultra complices sur le terrain comme en dehors, Marcelo et Ronaldo ont cuit le Bayern Munich après l’avoir fait mijoter de longues minutes. Des cuistots de grand talent qui font rêver la Maison-Blanche à une douzième étoile.
L’un a planté ses 101e, 102e et 103e buts en coupes d’Europe, ses troisième, quatrième et cinquième contre le Bayern Munich en une semaine. Sans oublier sa petite passe décisive. L’autre a dévoré les kilomètres sur son côté gauche, sauvé un pion allemand sur sa ligne et constamment porté le danger sur les cages de Manuel Neuer. Et lui aussi a réalisé une assist. Pour qui ? Pour son pote portugais, évidemment. La scène a lieu à la 109e minute, lorsque tout le monde est cramé. Tout le monde, sauf eux. Le latéral gauche s’empare alors du ballon dans le camp adverse, fonce droit dans le mur bavarois, mais réussit inexplicablement à l’éviter en restant en possession du cuir, et se retrouve devant le portier robotique. Le Brésilien adresse alors un caviar à CR7, qui n’a qu’à pousser la balle pour la mettre au fond. La danse célébrant la victoire peut alors être offerte au Santiago Bernabéu. Synchro comme cochons, les deux compères font le spectacle et kiffent l’instant présent. Comme très souvent.
Binôme à toute épreuve
Car si le Real Madrid vient d’attraper sa septième demi-finale de Ligue des champions consécutive, c’est à n’en pas douter grâce à son duo maléfique qui couvre normalement le couloir gauche. Alors, quand on a vu Ronaldo aligné en position d’avant-centre en compagnie de Karim Benzema devant Isco, on s’est dit que Marcelo n’allait peut-être pas avoir son rendement habituel. Cristiano non plus, d’ailleurs. Et en effet, les deux bonshommes n’ont pas tout de suite brillé. Le premier avalait les courses, mais ne se mettait pas forcément en avant, le second se cachait et montrait des signes d’énervement. Après tout, les Espagnols n’avaient pas forcément besoin de leurs exploits. Le score restait bloqué à 0-0, et avec la victoire 2-1 de l’aller, la marge était encore grande.
Sauf que le Real a reculé et a commencé à trembler. Marcelo l’a d’abord sauvé en repoussant un but tout fait sur sa ligne. Puis, quand Madrid a été mené, la doublette s’est chargée de rassurer tout le monde. Ronaldo a enchaîné les tentatives (neuf tirs tentés dont cinq cadrés, soit mieux que n’importe qui) et lâché un triplé tout en restant précis (plus de 90 % de passes réussies), pendant que son pote a décidé d’accélérer encore un peu le rythme en amenant toujours un peu plus le danger aux avant-postes (dix dribbles tentés dont neuf réussis, meilleur bilan du match, et deux frappes). En réalité, les deux garçons se nourrissent mutuellement. Quand Cricri marque, Marcel jouit et oublie la fatigue. Quand Marcel court et le sollicite, Christian se gorge de confiance et zappe la frustration.
Briser une amitié, ça coûte combien ?
S’il y avait quelques conseils à donner aux futurs concurrents des Madrilènes, ils seraient très simples. Déjà, couper la relation entre les deux. Ensuite, s’efforcer de boucler ce côté gauche où Marcelo se plaît à laisser des espaces dans son dos pour mieux massacrer ceux qui s’y aventurent. Et enfin, faire en sorte que les deux copains s’engueulent avant la partie. Faire croire que Georgina Rodríguez a terminé dans le lit du chevelu, inventer une rumeur qui sous-entend que Ronaldo préférerait son compatriote Fábio Coentrão dans le onze de départ… N’importe quel procédé débile pour que le couple se fâche. Ce ne serait que justice. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce n’est pas normal qu’une telle complicité rejaillisse autant dans le jeu. Et dans les résultats.
Par Florian Cadu