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Marc Vales : « J’espère qu’un jour, mon fils se rendra compte de ce que ce but représente »

Propos recueillis par Florian Lefèvre
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Marc Vales : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J’espère qu’un jour, mon fils se rendra compte de ce que ce but représente<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Vendredi soir, les 77 000 habitants d’Andorre ont célébré la troisième victoire officielle de leur équipe nationale, la toute première dans une phase de qualification d’un Euro. Andorre a battu la Moldavie 1-0 grâce à Marc Vales, 29 ans. Un moment particulier pour le milieu de terrain andorran qui évolue à l'année dans l'anonymat de la deuxième division norvégienne. Interview avec le buteur.

Salut Marc, avant d’évoquer la victoire historique d’Andorre face à la Moldavie, tu peux nous retracer ton parcours ? J’ai commencé ma carrière dans les divisions inférieures espagnoles : Real Madrid C, Atlético Baleares, Deportivo Aragón… des clubs prestigieux. Puis, j’ai voyagé en Finlande, où j’ai remporté la Coupe nationale avec SJK en 2016. Et, j’ai eu l’opportunité de jouer en Norvège, à Sandefjord. On est descendu la saison dernière et on espère bien remonter en première division cette saison.

La nuit dernière a été courte, non ?Comme tu peux l’imaginer, on n’a pas beaucoup dormi. Il y a des nuits où il faut savourer. Je l’ai passée aux côtés de la famille et de mes coéquipiers.

Comment as-tu vécu cette 63e minute ce vendredi soir, à l’Estadi Nacional d’Andorre-la-Vieille ? On obtient un corner. Le premier et le seul de la rencontre en notre faveur (contre neuf pour la Moldavie, N.D.L.R.). À l’entraînement, on a travaillé les combinaisons au premier poteau. Sauf qu’on savait que l’équipe adverse avait étudié nos séances à la vidéo. Donc, si tu regardes bien, quand Marc Pujol tire le corner, plusieurs défenseurs se jettent au premier poteau. J’ai repris le ballon au niveau du point de penalty et je l’ai mis au second poteau.

On savait que l’équipe adverse avait étudié à la vidéo nos séances sur corner.

Tu as bien choisi ton moment pour marquer ton premier but en équipe nationale, toi qui joues milieu de terrain.Ce qui me rend le plus heureux, c’est d’avoir permis de donner une victoire historique à la sélection d’Andorre. Ce but, il est pour mes coéquipiers, mes amis et ma famille. Mes parents et mon frère étaient au stade. Il manquait ma femme et mon fils, qui sont restés en Norvège. Dommage qu’ils n’aient pas pu être là physiquement, mais je les sentais quand même près de moi sur le terrain. Je vais les retrouver mardi à l’aéroport après le match contre l’Islande.

Quand tu célèbres ton but, on sent que tu es ému. Qu’est-ce que tu ressens à cet instant ?C’est très difficile de mettre des mots sur ce qu’on ressent à ce moment-là. Ça fait maintenant plus de dix ans que je joue pour l’équipe nationale. J’ai 65 capes. J’ai toujours essayé de donner le maximum pour représenter mon pays. Quand le ballon a franchi la ligne, c’était une explosion de sensations, j’étais heureux et j’avais la rage, aussi, en pensant à aller chercher la victoire. Et j’ai pleuré en pensant à ma grand-mère, qui n’est plus avec nous aujourd’hui…

C’est seulement la troisième victoire d’Andorre en match officiel, après celle contre la Macédoine en 2004 et la Hongrie en 2017. À chaque fois sur le score de 1-0. Surtout, les autres buteurs s’appellent aussi Marc (Bernaus et Rebés).C’est une sacrée coïncidence qu’on ait tous les trois le même prénom. J’en veux encore d’autres, des buts, maintenant ! (Rires.) En vérité, marquer pour la sélection, c’était un rêve qui me paraissait très lointain. Mon fils n’a que neuf mois, donc il n’est pas assez grand pour m’en parler. J’espère que quand il grandira et qu’il verra ce but, un jour, il se rendra compte de ce que cela représente pour moi.

On réussit à accomplir des belles choses avec des joueurs non professionnels.

Combien d’entre vous vivent du football en équipe nationale ?Hier, sur les 11 titulaires, je dirais que la moitié vivent du football comme joueur et éducateur, et le reste ont un travail à côté. Beaucoup d’entre nous doivent se lever le matin pour aller travailler. C’est le mérite de notre sélection : on réussit à accomplir des belles choses avec des joueurs non professionnels. Moi, j’ai eu la chance de gagner ma vie avec le football depuis le début de ma carrière.

Avant de jouer la Moldavie, le dernier match international que tu as disputé, c’était au Stade de France (défaite 3-0). Qu’est-ce que tu retiens de cette soirée ? Hombre ! Griezmann est un joueur incroyable, mais celui qui m’a plus impressionné, c’était (Moussa) Sissoko. Un monstre physique, passes courtes, passes longues, l’intensité qu’il mettait… C’est un joueur qui m’a étonné et qui m’a beaucoup plu.

Comment on fait pour garder la même motivation quand on joue un Sogndal-Sandefjord en D2 norvégienne, quelques jours après un match face aux champions du monde ?Je crois que tous les joueurs de foot aimeraient jouer ces grands matchs. Après, ma mentalité, c’est d’entrer sur le terrain avec Sandefjord comme si c’était avec le maillot de la sélection. Motivé à 100%. Quand j’arrive sur la pelouse d’un stade comme le Stade de France, je regarde les supporters, j’en profite beaucoup. Mais, à partir du moment où l’arbitre siffle le coup d’envoi de la rencontre, je me concentre sur le match et le mec que j’ai en face de moi, peu importe que ce soit Griezmann ou un nom norvégien.

Maintenant que tu as connu la joie de marquer un but qui offre la victoire à ton équipe nationale, qu’est-ce que tu espères encore accomplir ?Pour nous, une phase finale d’un grand tournoi, c’est encore si loin. Mais, qui sait, à moyen terme ? Le nouveau format de qualification avec la Ligue des nations peut nous être profitable. Il nous donne une chance de nous qualifier en rivalisant avec d’autres sélections modestes. On va continuer à se battre pour y arriver un jour.

Dans cet article :
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Propos recueillis par Florian Lefèvre

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