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- Monaco-Dortmund (3-1)
Manuel Amoros : « Il ne faut pas oublier Jardim »
Double champion de France avec le club à la diagonale rouge (1982 et 1988), Manuel Amoros revient sur la victoire de l'AS Monaco face au Borussia Dortmund (3-1), synonyme de qualification pour le dernier carré de la Ligue des champions.
Quel est votre sentiment au regard du match de l’AS Monaco, qui a donc battu Dortmund, à l’aller (2-3) comme au retour (3-1)?Ma première réaction, c’est que Monaco a su bien jouer, surtout en première mi-temps. Ils ont marqué deux buts assez rapidement. Et après, c’était plus facile pour eux. Ils ont bien défendu en première mi-temps – même s’il y a eu un coup franc dangereux qui a tapé le poteau. C’était un collectif impressionnant. Ensuite, les Monégasques ont exploité des contres. C’était un match maîtrisé de bout en bout.
Vous vous attendiez à ce match de Monaco ?On sait que Monaco marque beaucoup de buts. Dortmund, eux, il fallait qu’ils en marquent pour rattraper leur retard. Je pensais que Dortmund allait laisser pas mal d’espaces et que des joueurs capables d’aller très vite comme Mbappé, Lemar ou Silva allaient en profiter. La réussite qu’ils ont eu, ça a été de marquer rapidement deux buts, pour pouvoir ensuite laisser venir.
Est-ce que le retour d’un joueur comme Benjamin Mendy, blessé au match aller, a fait la différence ?
Énormément ! On connaît les capacités offensives de Mendy dans son couloir. L’entente entre lui et Lemar est parfaite. Après, défensivement, il y a encore pas mal de choses à travailler, mais offensivement, c’est un super joueur : avec ses centres, sa puissance, son envie. Il est à l’origine des deux premiers buts.
Au contraire, est-ce que vous avez ressenti l’absence de Fabinho, le taulier du milieu de terrain ?Ah bah non ! Au match aller, Touré et Raggi ont su faire oublier les deux latéraux titulaires. Je crois que Monaco, c’est un ensemble, un groupe, une envie… La dynamique est très importante et aujourd’hui, n’importe quel joueur qui est sur le terrain donne le meilleur, limite il éclipse le titulaire.
Si vous deviez ressortir trois joueurs sur ce match…C’est compliqué. Monaco a fait un gros match, toute la défense a bien maîtrisé les attaquants et le milieu de terrain qui est complémentaire. Le football, c’est un jeu collectif avant tout, ce ne sont pas des individualités. Si Mbappé et Falcao réussissent en ce moment, c’est grâce à tout le collectif mis en place par Jardim. Il ne faut pas oublier l’entraîneur, qui a un rôle important. Il maîtrise bien ce système de jeu tourné vers l’attaque.
Quel regard portez-vous sur le coaching de Thomas Tuchel, qui a laissé Ousmane Dembélé sur le banc, avant de le faire entrer à la 27e minute à la place de Durm ? C’est compliqué pour un entraîneur. Il essaye de faire des choix pour mettre en difficulté l’équipe adverse. Malheureusement, les choix sont devenus incompréhensibles parce qu’ils ont pris deux buts très rapidement. Ensuite, à 2-0, il était obligé de mettre un attaquant supplémentaire pour pouvoir créer davantage d’occasions. C’est sûr que ses choix sont discutables après le match. Mais avec une autre physionomie…
L’ASM se retrouve avec le Real Madrid, l’Atlético et la Juventus dans le dernier carré. Est-ce que vous pensez qu’elle a toutes ses chances contre une de ces équipes ou ce sera encore une marche au-dessus ?
Je crois que Monaco peut faire peur à toutes les équipes. Monaco est attiré par l’attaque, c’est une équipe qui défend bien, en groupe… C’est pas donné à tout le monde d’avoir fini premier de son groupe et d’avoir éliminé Manchester City et Dortmund. Les deux Madrid et la Juve doivent se méfier de l’AS Monaco et peut-être espérer ne pas tomber contre elle parce que c’est quand même une équipe qui peut aller jusqu’en finale.
Propos recueillis par Florian Lefèvre