- Amical – Espagne/Venezuela (5-0)
Manita pour l’Espagne
L’Espagne a offert une démonstration de football à un public de Malaga conquis, face à un Venezuela impuissant (5-0). Techniquement impressionnante, la Roja s’est découvert d’autres atouts, dont Soldado, auteur d’un triplé en une mi-temps. Elle est prête pour l’Euro.
Espagne 5-0 Venezuela
Buts : Iniesta (37è), Silva (40è), Soldado (49è, 52è, 83è) pour l’Espagne
« C’est un honneur pour nous de jouer contre l’Espagne » . César Farias, le sélectionneur vénézuélien, la veille du match. La Vinotinto a effectivement assisté à une très belle démonstration de football. Assisté, car elle n’a bien été qu’actrice d’une rencontre d’un niveau technique encore une fois exceptionnel. A 100 jours du début de l’Euro, l’Espagne a fait ce qu’elle sait faire depuis 4 ans. Prendre le ballon, le garder, le faire tourner. Fatiguer et endormir son adversaire. Puis le tuer pendant son sommeil. Ce soir, le Venezuela a été une proie beaucoup trop facile pour l’Espagne, qui en a profité pour s’oser à quelques coups de neuf. En plaçant Llorente, puis Soldado, en pointe, la Roja s’est aussi dotée d’arguments aériens offensivement. Sur son côté gauche, Jordi Alba, très bon pendant toute la partie, a comblé le seul vide de l’effectif de Del Bosque. Un groupe complet, concerné, motivé. Pendant que l’Allemagne découvrait Giroud, l’Espagne s’est affirmée comme la candidate numéro une à sa propre succession.
Qualité technique parfaite
Dans son ensemble bleu ciel et blanc très élégant, avec en bonus le drapeau espagnol au milieu des chaussettes, la Roja innove. Un 9, pas de 9. C’était le seul point d’interrogation tactique de Del Bosque. Sans Torres, pas sélectionné, ni Villa et Negredo, blessés, la plus belle moustache d’Espagne se posait la question d’aligner ou non un onze « à la Barca » , sans véritable pointe, comme il l’avait expérimenté face à la Colombie (1-0) et à l’Ecosse (3-1). Finalement, c’est avec Llorente aux avant-postes que se présente la Roja face au 4-4-2 vénézuélien. Après dix minutes de jeu, le beau basque a déjà placé deux fois sa tête dans la surface de réparation vénézuélienne, et Sergio Ramos, titulaire dans l’axe, a fait trembler la barre transversale d’Hernandez. L’Espagne n’a pas renoncé à son jeu au sol, mais possède en Llorente une nouvelle arme de diversification offensive.
Autre nouveauté, Jordi Alba, arrière-gauche, très intéressant avec Valence depuis le début de saison. Cette équipe était déjà bien lotie, elle est à un peu plus de trois mois de la Pologne plus complète que jamais. Avec Xavi, Puyol, Mata, Navas, Cazorla, Soladado, entre autres, sur le banc, l’effectif est tellement impressionnant que l’Espagne pourrait aligner deux équipes à l’Euro. Quart d’heure de jeu, 179 passes. Ca tourne, ça tourne, puis ça pénètre. Premier face à face manqué par Iniesta. Le Barcelonais est omniprésent, c’est lui qui ouvre le score d’un plat du pied-sécurité à l’entrée de la surface. Le jeu espagnol est fluide, la qualité technique parfaite. Petit festival de Silva sur son côté gauche, 2-0. Le Citizen s’était plaint de son faible temps de jeu en sélection. Depuis, il marque à tous les matchs, et est devenu presque incontournable. Mi-temps, 384 passes réussies sur 426, 75% de possession.
Le Soldado show
Alors oui, en face, ce n’est que le Venezuela, soi-disant devenu « une équipe très compétitive » depuis sa Copa America réussie l’été dernier et sa victoire sur l’Argentine en qualification pour la Coupe du Monde. Il n’empêche, le spectacle est saisissant. Rondon, chez lui à Malaga, et Miku, les deux (bons) attaquants de la Vinotinto, ne voient pas le ballon, c’est dommage. La deuxième mi-temps repart de plus belle. Llorente a laissé sa place à Soldado, qui n’a besoin que de quatre minutes pour inscrire son premier but en sélection, sept pour son deuxième. Côté gauche, côté droit. Le Valencien aussi, est une solution plus que crédible devant. Il aurait même pu réaliser le triplé s’il n’avait pas foiré son pénalty, qu’il a lui-même obtenu, retenu par un Amorebieta qui voit rouge sur le coup. Le défenseur de Bilbao, vainqueur de l’Euro des moins de 19 ans en 2004 avec…l’Espagne, n’a pas supporté la leçon.
Del Bosque profite de ce dernier match avant l’annonce des 23 pour lancer le p’tit nouveau, Muniain, grand espoir espagnol. Encore un Basque, tiens. La deuxième mi-temps est hachée par les changements à répétition, ce qui n’empêche pas la balle de circuler indéfiniment entre les pieds espagnols. Soldado s’offre quand même un triplé, après un enchainement petit pont-caviar de Jordi Alba pour un but 100% valencien. La Rosaleda s’est régalée, l’Espagne est belle et bien prête pour le mois de juin.
Par Léo Ruiz