- Ligue Europa – 1/4 de finale aller
Mangala décisif pour Porto, Mathieu fautif pour Valence
Deux victoires à domicile, une à l’extérieur, des Portugais en joie, un Français buteur, un autre malheureux, un huis clos, un rouge, un cinglé des « exter » et des Espagnols dans le dur : c’est le bilan rapide et factuel des trois quarts de finale aller du soir en Ligue Europa, hors Lyon-Juventus. Pour le détail, c’est à lire ci-dessous.
AZ Alkmaar – Benfica Lisbonne : 0-1But : Salvio (48e) pour Benfica
« Si l’Ajax peut battre Barcelone, on peut battre Benfica, non ? » , avait interrogé Dick Advocaat en conférence de presse d’avant-match. Le fameux technicien batave avait ajouté ceci : « On va tenter d’imposer notre jeu habituel : organisé, c’est le plus important, et offensif quand l’occasion se présente. » L’occasion s’est vite présentée. Ou plutôt, ses protégés ont su provoquer les occasions et bousculer leurs adversaires du soir dès l’entame du match. L’AZ, invité surprise de ces quarts de finale, n’a plus rien d’autre à jouer en cette fin de saison que cette C3 alors allons-y de bon cœur ! Et tant pis si les moyens sont limités, au moins ne pas avoir de regrets. Tel est le crédo des locaux, qui bousculent les sénateurs du Benfica pendant un bon quart d’heure. Le temps de remarquer un tout bon côté hollandais : un certain Beerens, particulièrement actif mais inefficace. Petit à petit du coup, les Portugais prennent la mesure du match, façon diesel. Leur supériorité technique se fait sentir mais de ce côté-ci aussi du terrain, il manque la finition. Du moins jusqu’à la mi-temps, parce que juste au retour des vestiaires, le seul but de la rencontre va être marqué. Ça commence par une percée pleine axe du Benfica, à laquelle la défense de l’AZ n’oppose que peu de résistance, plus par naïveté et inattention qu’autre chose. Cardozo hérite du ballon et frappe dans le gardien Alvarado, lequel repousse dans les pieds de Salvio, qui reprend instantanément et acrobatiquement dans le but vide. Les hommes de Jorge Jesus ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher : un but à l’extérieur, et si possible la victoire en bonus. Ils s’offrent les deux, montrant une supériorité attendue. La demi-finale se dessine, déjà.
Bâle – Valence : 3-0Buts : Delgado (32e, 38e), Srocker (90e) pour Bâle
Drôle de match que ce Bâle contre Valence, disputé à huis clos, la faute à une sanction de l’UEFA suite à des incidents qui s’étaient produits au tour précédent au Parc Saint-Jacques contre Salzbourg. Conséquence directe ou pas de l’absence de public, la rencontre a été disputée quasi tout du long sur un espèce de faux rythme, avec pas mal d’espaces de part et d’autre laissés par les deux équipes et des sautes fréquentes de concentration des 22 acteurs. Toujours est-il que même privés de leurs supporters, les Suisses s’offrent une très sérieuse option en s’imposant 3-0. Un score qui s’est dessiné en deux temps : l’ouverture du score et le break dans la foulée autour de la demi-heure de jeu, puis le coup de poignard en contre de Stocker dans les arrêts de jeu. Les deux premiers buts sont l’œuvre de Delgado, d’abord sur un service de Degen, puis de Stocker. Pour le premier, la défense de Valence le laisse tranquillement contrôler pied gauche et ajuster la frappe qui va bien pied droit. Pour le second, c’est Jérémy Mathieu qui évalue mal le centre de Stocker. Même sans son attaquant vedette Marco Streller, blessé, Bâle fait preuve du réalisme qu’il faut et peut s’en aller sereinement à Valence valider sa qualification.
Porto – Séville : 1-0But : Mangala (31e) pour Porto
Didier Deschamps peut avoir le sourire, Eliaquim Mangala tient la forme. Capitaine de Porto, il marque le seul but de la rencontre d’une très jolie tête smashée au point de pénalty, à la réception d’un amour de centre tiré de l’extérieur du pied par Quaresma, l’autre grand animateur de cette rencontre. Quaresma, qui a multiplié les occasions, le plus souvent de l’extérieur du pied, son péché mignon… Et Mangala donc, qui a par ailleurs livré une solide prestation défensive face à des Sévillans étouffés et qui n’ont que très peu existé au cours de cette partie. Le score aurait même dû être plus sévère, avec un peu plus de réalisme et un peu moins d’exploits de Beto, le gardien portugais du FC Séville… Sur l’impression laissée au cours des 90 minutes, ça paraît clair : Porto mérite de se qualifier – coucou l’indice UEFA du Portugal au passage ! Mais gare tout de même, car il va falloir composer au retour sans Jackson Martínez, qui a pris un jaune alors qu’il était sous la menace d’une suspension, et sans Fernando, expulsé en fin de match pour une accumulation de fautes. A priori c’est le quart de finale retour le plus à suspense, celui qu’il faudra suivre avec attention…
Par Régis Delanoë