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Mané, le pouvoir aux pieds
Auteur d'un gros début de saison, Sadio Mané représente actuellement le véritable leader offensif de Liverpool en lieu et place de Mohamed Salah. Son talent et sa joie de vivre pourraient d'ailleurs sérieusement embêter Tottenham.
Les seuls Africains retenus dans la liste des 55 candidats à pouvoir composer le 11 FIFA ne sont pas nombreux. Mais au moins, ils sont complices. Parmi Cristiano Ronaldo et Lionel Messi se glissent en effet un Égyptien et un Sénégalais, tous deux partenaires à Liverpool. Pour Mohamed Salah, élu meilleur joueur de la Premier League 2017-2018, ce n’est pas franchement une surprise. La présence de Sadio Mané, elle, n’était pas forcément certaine à 100%. Et pourtant.
Pourtant, l’ancien de Southampton n’a absolument pas volé cette petite reconnaissance. Rouage essentiel des Reds l’an dernier, le Lion de la Téranga avait terminé son exercice avec vingt buts et neuf passes décisives toutes compétitions confondues. Moins mis en lumière que son coéquipier pharaon, exceptionnel la saison passée, l’ex-Messin n’en est pas moins resté une valeur sûre.
Une roue indispensable du véhicule devenue moteur de la cylindrée
Et Mané continue de le prouver. Après une Coupe du monde (une réalisation) gâchée par une histoire de fair-play – lui et son pays se sont fait éliminer en raison d’un nombre de cartons jaunes concédés plus élevé que celui du Japon – et des vacances bien méritées, le natif de Sedhiou est revenu en Angleterre le couteau entre les dents.
Concrètement, cela donne quatre titularisations pour autant de caramels – dont un doublé contre West Ham –, douze points sur douze avant le duel à Tottenham et un rôle de leader offensif au sein de l’organisation de Jürgen Klopp, qui va devoir patienter encore un peu pour voir Salah (peut-être un peu perturbé par son conflit avec la Fédération de sa nation) retrouver son top niveau.
Danse, rires et récompense
Outre son talent et ses qualités footballistiques, Mané se distingue par un autre atout : sa joie de taper dans un ballon, symbolisée par un large smilerégulièrement affiché sur le visage. Lui ne court pas sur un terrain pour accrocher un Ballon d’or, mais plutôt pour se faire plaisir. Un peu comme Ronaldinho, son « véritable favori » et « exemple » quand il était jeune, un « joueur habile » et « bon dribbleur » selon les propos du protagoniste dans les colonnes de Bleacher Report. Cette bonne humeur a l’avantage de rejaillir sur ses potes de Liverpool, premiers à se marrer quand le boute-en-train se lance dans des imitations de célébrations.
Et si le bonhomme de 26 ans semble aujourd’hui se faire plaisir à chaque fois qu’il entre sur une pelouse, c’est parce qu’il a suffisamment galéré à atteindre son rêve avant d’en arriver là. « Je suis né dans un village où il n’y a jamais eu de footballeur ayant participé aux grands championnats, a-t-il récemment expliqué. Je me souviens que quand j’étais petit, mes parents pensaient que je devais étudier pour devenir professeur. Ils pensaient que le football était une perte de temps, et que je n’y arriverais jamais. J’ai toujours dit : « C’est le seul travail qui permettra de vous aider et je pense avoir une chance de devenir footballeur. »Ils n’en étaient pas sûrs car j’étais loin de la capitale, et presque personne n’y était parvenu. Ils étaient donc contre, et ils n’y ont jamais cru, jusqu’au jour où j’ai signé mon premier contrat professionnel.(…)Pour eux, ce n’était pas possible. Ils ne se trompaient pas parce que ce n’était pas simple, mais je voulais réaliser mon rêve de devenir footballeur. » Qu’il continue de croquer dedans à pleines dents, Liverpool ne s’en plaindra pas.
Par Florian Cadu