- Coupe de France
- 32es
- Caen-Marseille (0-0)
Mandanda qualifie l’OM
Décisif lors de la séance de tirs au but, Steve Mandanda a permis a un OM morose de se qualifier pour les 16es de finale de la Coupe de France. Un joli clin d'œil avant, peut-être, de mettre les voiles...
Stade Malherbe de Caen 0-0 (1-3) Olympique de Marseille
Steve Mandanda peut exulter. Il vient de détourner le penalty de Vincent Bessat. Ses coéquipiers viennent le féliciter, et ils lui doivent bien ça. La Mandand’, qui avait pris la responsabilité du dernier tir au but en cas d’égalité, n’aura pas besoin de prendre ce risque. Il vient de détourner le troisième penalty de la séance, sur quatre tentatives. À lui tout seul, celui qu’on annonce encore une fois en partance de la Canebière (comme à chaque mercato) a éliminé le Stade Malherbe. Au-delà de sa fabuleuse séance de tirs au but, il a repoussé les tentatives caennaises pendant deux heures. L’OM, malmené, réduit à dix, diminué par deux blessures et par la nullité d’Ocampos, ne doit son salut qu’à son gardien-capitaine. L’essentiel est là avec la qualification, mais ce ne sera pas suffisant pour masquer des carences plus qu’inquiétantes.
Merci Steve
Les Marseillais entament le match très maladroitement. Il s’entêtent à passer par l’axe, notamment à cause de Barrada et Ocampos qui rentrent constamment. Du coup, ça ne passe pas. Bloqués, les hommes de Michel multiplient les pertes de balle stupides. En face, les Caennais sont libérés et combinent à merveille en une touche de balle. C’est Yahia, inexplicablement aux avant-postes, qui se procure la première occasion d’une belle reprise du plat du pied droit dans les bras de Mandanda. Le Stade Malherbe domine clairement, mais manque d’adresse dans les derniers enchaînements. Notamment Rodelin qui oublie le ballon dans son dos sur une longue ouverture de Féret.
Les Normands prennent confiance et se découvrent même un peu trop pendant quelques minutes. Heureusement, Ocampos met mille ans à enchaîner avant de frapper (16e), et Vercoutre est attentif sur la sublime reprise de volée de Lassana Diarra, le seul Olympien à la hauteur. Mais les hurlements de Michel et les roulettes de Lass ne suffisent pas pour renverser la vapeur. Les Caennais sont définitivement au-dessus en cette première période et se créent de grosses opportunités. Steve Mandanda doit s’employer et sort deux énormes parades. La première sur une frappe lointaine d’Andy Delort, et surtout la deuxième sur un tir croisé qu’on croyait parfait de Vincent Bessat.
Pas merci Rekik
Au retour des vestiaires, les Marseillais semblent plus concernés et ne commettent plus d’erreurs d’inattention. Batshuayi pointe d’ailleurs le bout de son nez pour la première fois. Après un bon gros contre favorable, le Belge se présente face à Vercoutre et bute sur le gardien caennais. Les Marseillais reprennent alors le contrôle du ballon. À défaut de se procurer de véritables occasions, ils ne sont plus vraiment mis en danger par les Normands. Caen reprend même ses bonnes habitudes et repositionne son bloc très bas, se contentant de lancer quelques contres. Et c’est sur l’un de ces contres que Marseille, qui paraissait prendre le dessus, décide de se mettre des bâtons dans les roues. Complètement en retard, Rekik lâche le tacle le plus lent de l’histoire et fauche Féret à l’entrée de la surface de réparation. Coup franc, et surtout carton rouge.
Dix minutes plus tard, nouveau coup dur pour l’OM avec le claquage de Mendy. Pendant ce temps-là, le Stade Malherbe profite de sa supériorité numérique pour reprendre le dessus. Les Normands poussent, et Delort frappe dans toutes les positions, obligeant
Barrada à repousser sur sa ligne et Mandanda à sortir un nouvel arrêt de grande classe. Les mauvaises nouvelles s’accumulent, puisque De Ceglie est contrant de sortir sur blessure dix minutes après son entrée en jeu. Et pourtant, miraculeusement, grâce à une erreur de Delaplace, Marseille se procure la balle du hold-up. Malheureusement, c’est Ocampos qui doit la convertir. Toujours aussi limité techniquement, l’Argentin foire totalement sa reprise. Prolongation.
Le show Mandanda
Comme prévu, usés et en infériorité numérique, les Marseillais laissent le ballon aux Caennais. Sauf que les Normands ne sont pas à l’aise dans ce rôle et n’arrivent pas à bouger le bloc marseillais. Ils ne jouent pas les coups à fond, permettant aux Olympiens de reprendre du poil de la bête. Alors qu’ils sont en position de force, les Caennais reculent et laissent le ballon à Marseille. À la 98 e, Ocampos oublie ses coéquipiers et préfèrent multiplier les touches de balle avant de frapper dans les gants de Vercoutre. Dix minutes plus tard, l’Argentin se présente seul face au gardien, et cette fois-ci, il décide de servir… personne. Ensuite, plus grand-chose. Épuisés, les 21 joueurs semblent tous attendre les tirs au but. Inévitables. C’est à ce moment-là que Mandanda, chaud patate, décide de faire le héros. Trois parades et l’OM est qualifié. Laborieusement.
Par Kevin Charnay