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Manchester United s’offre un derby fou
Dans un derby qui a tenu toutes ses promesses, et même plus, les Red Devils ont pris le dessus sur des Reds étouffés tactiquement (1-2). À 10 contre 11 après l'expulsion de Steven Gerrard, les hommes de Brendan Rodgers ont poussé, mais en vain. Manchester United talonne Arsenal d'un petit point.
D. Sturridge (67′) pour Liverpool , J. Mata (13′), J. Mata (58′) pour Manchester United.
Si Sturridge, Sterling, Coutinho et Henderson sont les nouveaux Beatles à Liverpool, alors Steven Gerrard est sans aucun doute Kurt Cobain. Car aucun autre mot que « suicide » ne peut venir à l’esprit quand on analyse les 45 secondes qu’a passées Stevie G sur la pelouse. Sur le départ après 17 ans d’amour à Liverpool, le capitaine devait être là pour son dernier derby d’Angleterre, le 192e de l’histoire. Entré à la mi-temps, Steven avait une dernière chance d’écrire l’histoire. Et il l’a fait. Après 45 secondes et deux fautes inexplicables, le héros est retourné aux vestiaires. Et a laissé les siens démunis face au talent d’un maestro que les frasques de la musique contemporaine n’atteignent pas. Oui, cette après-midi, Mata avait des airs de Juan Crisóstomo de Arriaga. Forcément, à Liverpool, on ne pense qu’à une chose : « Oh Steven… oh non Steven, pas ça, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait ! »
Juan puede Mata(r)
Aujourd’hui plus que jamais, les joueurs de Liverpool ne doivent pas marcher seul. Dans une ambiance incroyable, les 22 acteurs de ce derby d’Angleterre savent qu’un match nul ne ferait les affaires de personne. Très bien organisés en début de match, les Red Devils contraignent les hommes de Brendan Rodgers à défendre. On comprend rapidement pourtant qu’en une accélération, Sterling peut dynamiter la défense adverse. N’est-ce pas, Jones (3e) ? Mais à trop subir, les Reds plient rapidement. À la réception d’une passe lumineuse d’Herrera, Juan Mata croise une frappe millimétrée contre laquelle Mignolet ne peut rien (10e). Le constat est simple. Les hommes de Rodgers n’arrivent pas à faire ce que ceux du Pélican réalisent parfaitement : tenir le ballon sans se précipiter. À l’image de Lallana, dégommé par Jones (21e), Liverpool semble sonné. Il faut dire que tactiquement, les Mancuniens réalisent une excellente première mi-temps. Ceux qu’on attendait du côté du Merseyside n’y sont pas, à commencer par le fils de Jackie, Emre, qui souffre énormément sur son côté. Et comme souvent cette saison, le salut des Reds vient d’Henderson, qui adresse une transversale sublime à Sturridge. Daniel décale Lallana dans l’axe, mais sa frappe meurt à quelques centimètres du montant (35e). Dans le seul petit temps fort de Liverpool, Carrick allume une dernière mèche (45e), histoire d’affirmer que cette après-midi, c’est Manchester qui fait la loi.
Disparaître, c’est faire savoir au monde qu’il ne vaut pas un adieu
Quand Steven Gerrard entre sur la pelouse à la place d’Adam Lallana, tout Anfield pousse un énorme soupir de soulagement. Parce que forcément, pour son dernier derby, capitaine Stevie G ne peut que sortir un énorme match. Oui, mais non. 45 secondes après son entrée en jeu, l’homme providentiel écope d’un carton rouge pour deux très vilaines fautes. Bizarrement, c’est à ce moment précis que les Reds prennent le jeu à leur compte. Comme à son habitude, Coutinho nous offre sa frappe enroulée (53e) pour les frissons. Mieux, les joueurs de Liverpool n’en sont pas pour autant bons. À l’inverse de Juan Mata qui, au terme d’un splendide une-deux avec Di María, s’offre un doublé d’un superbe ciseau (59e). Brendan Rodgers se dit alors que seul un fou peut renverser le scénario de ce match dingue. Du coup, Alberto Moreno cède sa place à Mario Balotelli. Le côté foufou est payant, puisque sur sa première touche de balle, super Mario prend un jaune (65e). Quelques instants plus tard, Coutinho décale Sturridge dans la surface mancunienne. De Gea ferme trop mal son angle et concède la réduction du score (69e). Pourtant en supériorité numérique, les Red Devils subissent des assauts incessants, mais maladroits, de leurs adversaires. La sortie de Young a fait beaucoup de dégâts dans le jeu des Mancuniens, qui plient, mais ne rompent pas. Mignolet sort un penalty de Wayne Rooney (93e), qui n’aime manifestement pas du tout Anfield. Dix ans de disette.
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Par Gabriel Cnudde