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Manchester United se les boufferait

Par Dave Appadoo
Manchester United se les boufferait

Il y a quinze jours, l’affaire était pliée : Manchester United filait tout droit vers son vingtième sacre. Et puis patatra, voilà les hommes de Fergie obligés de jouer leur titre dans un derby décisif. Ce soir, un peu avant 23h, on connaîtra le probable futur champion d’Angleterre. Ce sera Manchester, mais lequel ?

Il en va du sport comme de la politique. A quelques jours d’intervalle à peine, sir Alex Ferguson et François Hollande ont éprouvé un sentiment très voisin : la frustration d’avoir remis le rival en selle. Pour le candidat socialiste, cela s’est passé le soir d’un dîner anniversaire de Julien Dray en présence de plusieurs membres de sa campagne et de Dominique Strauss-Kahn, cet encombrant boulet devenu boule puante pour le camp adverse qui ne se gêne plus pour en bombarder à foison celui qui semblait se diriger tranquillement vers la victoire le 6 dimanche prochain. Pour le manager écossais de Manchester United, cela a pris la forme d’un invraisemblable match nul à domicile face à Everton (4-4) le week-end dernier, alors que les Red Devils comptaient deux buts d’avance à sept petites minutes de la fin, permettant ainsi à Manchester City de revenir à trois petites longueurs avec, qui plus est, un meilleur goal-average.

Bien ballot juste avant de se rendre précisément à l’Etihad Stadium, une terre particulièrement hostile pour le tout-venant cette saison. Une zone de non-droit pour l’adversaire qui se fait dépouiller, parfois même violer, presque systématiquement. Seize fois sur dix-sept plus exactement. Un traquenard où les adversaires se sont pris plus de cinquante bastos dans le buffet (51 buts marqués par les Citizens chez eux jusqu’ici) sans pouvoir vraiment rendre beaucoup de coups (à peine 10 buts encaissés par l’impeccable Joe Hart devant son public). Risqué, très risqué donc même si Manchester United, qui n’est décidemment pas un club comme les autres, n’a pas encaissé chez voisin le moindre but depuis cinq ans. Symbolique de l’ambigüité qui escorte Wayne Rooney et son crew depuis le début de l’année.

Tout dans les baloches

Car on ne sait que penser du leader de Premier League. Dans le jeu, on ne va pas se mentir, c’est un des plus petits crus qu’il ait été donné de voir depuis vingt ans chez les champions en titre. Un Manchester United incapable de battre autre chose que les tâcherons d’Otelul Galati en phase de poule de Ligue des champions, proprement balayé par l’Athletic Bilbao lors du repêchage en Ligue Europa, donne une indication de l’inconsistance du recordman de couronnes en Angleterre (19). Et surtout, il y a le jeu. D’une pauvreté parfois navrante, quand on sait la tradition de beau football, même si ces dernières saisons mancuniennes ont, c’est vrai, davantage consacré l’ultra-réalisme que le panache que l’on pouvait retrouver dans l’équipe de 1999 par exemple (y a-t-il jamais eu d’équipes anglaises plus excitante que celle-ci ?). Bien sûr, tout ça est relatif et reste à observer au regard des standards du pensionnaire d’Old Trafford. Mais plus que la notion de spectacle, une valeur toujours subjective et un peu vaine quand il s‘agit de compétition, c’est l’absence de fil directeur tactique qui aura frappé ce MU. On a rarement senti chez l’escouade de Fergie le côté rouleau-compresseur qui faisait sa marque de fabrique tout au long de cette double-décennie.

Bien entendu, il y a Rooney et avec lui c’est comme si Manchester jouait à douze. Evidemment, malgré les absences, la défense des Diables Rouges reste une forteresse bien difficile à percer. Mais par ailleurs collectivement, on ne trouve pas dans la construction une idée cohérente continue. Comme si le destin de MU passait actuellement davantage par un coup d’éclat individuel (qui arrive neuf fois sur dix, soyons clairs), une certitude forgée par la force de l’habitude. Car au-delà des considérations technico-tactiques, à défaut d’être une impeccable mécanique footballistique, United reste une incroyable machine à placer sur le pré ses grosses baloches, tellement énormes qu’elles se posent direct sur les yeux d’en face, empêchant souvent l’adversaire de voir les faiblesses réelles mancuniennes. Oui, un mental et une expérience symbolisés au plus haut par le retour insensé de Paul Scholes, déterminant dans le retour aux affaires de ses partenaires quand ceux –ci semblaient condamnés en janvier à assister au sacre du voisin. Une prouesse qui en dit aussi long sur l’incroyable force de ce petit rouquin que sur la faiblesse d’un Manchester United obligé de placer son destin entre les crampons d’un vieillard de 38 piges sortis de sa retraite. On vous le dit, ambigu ce MU. Mais leader. Au moins jusqu’à ce soir…

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