- Premier League
- 30e journée
- Manchester United/Fulham
Manchester United peut s’échapper
Opposés à Fulham en match décalé de la 30ème journée, les gamins d'Alex Ferguson se sont délectés du nul de City à Stoke samedi. Conséquence, les néo-leaders de Premier League peuvent reléguer leurs rivaux à trois points en cas de succès ce soir à Old Trafford. Une formalité ?
Patrice Evra est arrogant, mais Patrice Evra est loin de ne dire que des conneries. Le latéral gauche avait vu avant tout le monde que la politique d’Arsenal tant louée de notre côté de la Manche allait nulle part si ce n’est dans le mur. Les évènements qui ont suivi cette déclaration lui ont plutôt donné raison. A l’automne dernier, après la gifle administrée par City à son équipe dans son propre « théâtre » , il avait calmé les ardeurs de ceux qui criaient inlassablement au passage de témoin. « La Premier League est un marathon, pas un sprint » , avait-il dit. Force est de constater qu’il a une nouvelle fois vu juste. Une saison, c’est très long – les amateurs du championnat d’Espagne sont en train de le découvrir à leur tour -, et Manchester United est en train de prouver que la vérité du mois de novembre n’est pas toujours celle en vigueur au printemps, période durant laquelle se gagnent et se perdent les titres.
Alors qu’ils ont compté jusqu’à cinq points de retard sur leur voisin et rival, ce soir, les Red Devils ont une occase en or : mettre les Citizens à trois unités, tout en continuant à grignoter une partie de leur retard en terme de différence de buts. Une belle carotte, du genre à vous motiver à jouer un lundi soir, même si ça vous fait rater Top Chef. Merci qui ? Merci Peter Crouch qui a planté l’un des buts de l’année samedi et contraint Aguero and co au partage des points.
Le fauteuil est chauffé
L’adversaire du soir s’appelle Fulham. Etrillé 5-0 sur son propre terrain par les ouailles de Ferguson au match aller avant les fêtes, le club de Momo Al-Fayed fait figure de sparring partner idéal. N’ayant plus rien à craindre ni plus grand chose à espérer, les hommes de Martin Jol se dirigent vers une fin de saison sans émotion particulière. Pas sûr qu’ils viennent à Old Trafford avec le couteau entre les dents. En témoigne la récente promenade du promu Swansea (3-0) à Craven Cottage. Bon, les Londoniens ont quand même quelques arguments à faire valoir, notamment leur nouvelle vedette, l’attaquant russe Pogrebnyak, vraie bonne pioche du mercato, qui a déjà claqué cinq fois en un peu plus d’un mois. De là à inquiéter des Mancuniens en pleine bourre, qui n’ont même plus besoin d’attendre le Fergie Time pour plier les matchs ? On n’y croit pas trop, mais on n’est jamais sûr de rien en Premier League.
Pour faire dans le cliché, on dira que le plus gros adversaire de United, c’est encore United lui même, et qu’un excès de confiance lui a déjà coûté très cher cette saison. C’était face à Blackburn, au beau milieu d’une période où MU enchaînait les manitas et prestations convaincantes. En dilettante ce jour-là (et handicapés par une rimbambelle de blessures), les coéquipiers de Ferdinand avaient pris le match par-dessus la jambe pour finalement s’incliner 3-2 à domicile face à la lanterne rouge. Ils en payent encore le prix aujourd’hui. Heureusement, United (comme De Gea, bien nul pendant cette rencontre) a bien rectifié le tir par la suite pour venir à nouveau s’asseoir sur le fauteuil de leader, que le voisin a gentiment chauffé pendant cinq mois avant de laisser sa place à l’habitué des lieux. Au meilleur moment. Oui, une saison, c’est long. Et Manchester United le sait mieux que quiconque.
Le match en live ce soir à 21h
Par Marc Hervez