- Premier League
- J9
- Manchester United-Liverpool (1-1)
Manchester United et Liverpool se quittent bons ennemis
Au terme d'un derby de petite cuvée marqué par un usage de la VAR à géométrie variable, Liverpool et Manchester United repartent d'Old Trafford avec un point chacun (1-1), avec des buts de Rashford et du revenant Lallana. Les Red Devils se satisferont de ne pas perdre la face devant le rival honni, toujours solide leader avec six points d'avance sur Manchester City.
Manchester United 1-1 Liverpool
Buts : Rashford (36e) pour les Red Devils // Lallana (85e) pour les Reds
Le début de ce derby a priori déséquilibré ressemble plus au 14e de Premier League qu’au leader, et c’est bien évidemment le spectacle qui en pâtit. Firmino offre un sourire ironique au public du vieux Trafford en dévissant totalement une première frappe, puis McTominay répond au pétard mouillé de Wijnaldum par un envoi tout aussi écrasé. Rashford puis Wan-Bissaka foutent ensuite un peu le bordel dans l’arrière-garde des voisins dockers, mais c’est Firmino qui hérite des deux premiers véritables ballons de buts. Mis sur orbite par Mané sur le premier, le Brésilien le gâche en adressant une passe en retrait à De Gea, tandis que son coup de tête sur le second est annihilé par une superbe claquette de De Gea doublée d’une position de hors-jeu.
La suite ? Cette insupportable VAR qui ne peut pas s’empêcher de s’inviter sur le devant de la scène et de faire oublier aux millions de suiveurs de ce choc qu’ils ont le droit de s’enthousiasmer pour les superbes gestes que les 22 vrais acteurs leur proposent. McTominay, James et Rashford nous offrent une petite merveille de contre conclue par le dernier nommé (1-0, 36e), mais tout le monde s’en fout bien vite : tous les yeux se tournent vers Martin Atkinson et son oreillette, dans l’attente de savoir si les arbitres vont sanctionner la faute de Lindelöf sur Origi au début de l’action. Non contente de faire oublier à tout le monde qu’on assiste à un match de football, la VAR réussit à se planter et à accorder le but. Fort.
Ô VAR, Ô désespoir
Alors que les discussions des bancs de touche, des spectateurs, des commentateurs et des gens devant leur télé ou leur vieux streaming tournent encore autour de cette brillante intervention de la VAR, TAA balance une ouverture millimétrée dans la course de Mané qui contrôle et trompe De Gea d’une frappe croisée. Et puis ? On vous le donne en mille, la VAR vient encore ramener sa fraise, et montre clairement que le contrôle du Sénégalais est entaché d’une main. Involontaire, certes, mais comme elle mène à un but, la nouvelle règle concoctée par ce cher board de la FIFA exige un « NO GOAL » que l’armada arbitrale – car on ne sait plus bien combien ils sont au juste pour être honnête – ne se gêne pas d’entériner. Pas besoin de vous dire que Jürgen Klopp fulmine, ni d’ajouter que les discussions pendant la pause parlent beaucoup plus de gens dans un camion que d’athlètes qui se passent un ballon de football.
La suite ? Un Jürgen Klopp des mauvais jours – à savoir celui qui passe son temps à glisser des mots doux au quatrième arbitre – et une domination stérile des champions d’Europe, ponctués de nombreux centres au troisième poteau. Le football étant ce qu’il est, qui dit possession stérile dit gros danger de se faire prendre en contre. C’est Rashford – en pleine crise d’hyperactivité ce dimanche – qui se charge de faire respecter cette vérité en se créant la première vraie occase de la seconde période.
Et les mouches changèrent d’âne
Une accélération de Fred puis une frappe puissante de James plus tard, on commence à se dire que c’est mort pour les joueurs de la Mersey. C’est le moment que choisit Adam Lallana – à peine entré pour Henderson – pour rappeler aux suiveurs les plus dilettantes qu’il est toujours en vie : Un centre a priori anodin de Robertson termine étrangement sa course au second poteau après avoir traversé une forêt de jambes. L’Anglais se contrefiche de la VAR et du fait que cela intervienne contre le cours du jeu : il bat de Gea du plat du pied et remet les compteurs à zéro (1-1, 85e).
Le football étant toujours ce qu’il est, les mouches changent d’âne, et Liverpool se découvre une capacité à percer la défense mancunienne. Mais ni la volée d’Alexander-Arnold ni la frappe à ras de terre d’Oxlade-Chamberlain ne trouvent le cadre, et les deux ennemis intimes se quittent une fois n’est pas coutume bons amis.
Manchester United (5-3-2) : De Gea – Wan-Bissaka, Lindelöf, Maguire, Rojo, Young – Pereira (Williams, 90e), McTominay, Fred, James – Rashford (Martial, 85e). Entraîneur : Ole Gunnar Solskjær.
Liverpool : (4-3-3) : Alisson, Alexander-Arnold, Matip, Van Dijk, Robertson – Henderson (Lallana, 71e), Fabinho, Wijnaldum (Keita, 85e) – Mané, Firmino, Origi (Oxlade-Chamberlain, 60e). Entraîneur : Jürgen Klopp
Résultats et classement de Premier LeaguePar Quentin Jeannerat