- C1
- Quarts
- MU-Barcelone (0-1)
Manchester United, encore trop petit
Inférieur à Barcelone et globalement dominé lors du quart de Ligue des champions aller disputé sur sa pelouse, Manchester United n'a jamais paru en mesure de tenir tête aux Catalans. Sans doute parce que ce niveau de compétition est encore trop haut pour lui.
Il fut un temps, franchement pas lointain, où oser dire que Manchester United ne méritait pas les quarts de finale de la Ligue des champions aurait été perçu comme une véritable insulte mensongère pour l’entité. À l’époque, les Red Devils étaient coachés par un certain Alex Ferguson, et tomber sur la formation de l’Écossais au tirage au sort n’était jamais synonyme de bonne nouvelle. Mais depuis quelques années, tout a changé.
Aujourd’hui, celui qui voudrait convaincre un auditoire que l’équipe d’Ole Gunnar Solskjær est à sa place à ce niveau de la compétition aurait l’obligation de potasser son dossier pendant des semaines pour atteindre son objectif. Une preuve ? Le Paris Saint-Germain était à l’origine plutôt ravi de devoir combattre les potes de Paul Pogba en huitièmes cette saison, et Barcelone n’a pas affiché un quelconque mécontentement au moment où la petite boule lui a donné les Anglais comme adversaires au tour suivant. Une autre preuve ? La confrontation aller entre les Espagnols et les Britanniques disputée ce mardi soir.
Zéro tir cadré à Old Trafford
En 90 minutes et alors qu’il restait déjà sur trois défaites lors de ses quatre derniers matchs toutes compétitions confondues, Manchester a en effet prouvé qu’il demeurait encore un peu juste pour se frotter au très haut niveau. Dans les chiffres, cela donne zéro tir cadré (sur dix tentatives !), 33% de possession de balle, moitié moins de passes réalisées que Barcelone, un but contre son camp de Luke Shaw à la douzième minute et un revers logique concédé sur le plus petit des scores.
Si le niveau de jeu catalan n’a pas impressionné – à l’inverse de sa sérénité affichée –, l’impression d’impuissance des Anglais a frappé. En réalité, Ter Stegen n’a jamais flippé, et le Barça n’a pas eu besoin de forcer pour conserver son avantage. Or, ne pas réussir à inquiéter le moins du monde un ennemi en l’espace d’une heure et demie à Old Trafford représente un aveu d’infériorité assez flagrant. Tout comme la prestation en demi-teinte d’un leader comme Pogba.
Trois défaites à domicile en une campagne de C1
Bien entendu, Manchester garde une chance de qualification pour le dernier carré de la C1 au vu du résultat final et peut espérer sortir une grosse performance au retour ou refaire le coup du Parc des Princes au Camp Nou. Sauf que le réel visage des Red Devils ressemble davantage à celui affiché lors du 2-0 encaissé à domicile contre les Français que lors du 3-1 arraché dans l’Hexagone, et que ce miracle en terres françaises n’est rien d’autre qu’une anomalie obtenue par des valeurs psychologiques (à ne pas négliger, certes).
Barcelone, d’ailleurs, est bien placé pour en témoigner. Lorsqu’ils avaient créé la remontada au détriment du PSG, les Catalans étaient parfaitement conscients que le 4-0 reçu à l’aller n’était pas anecdotique et révélait une faiblesse certaine. Si l’euphorie a pu un temps leur faire oublier ce fait, la Juventus leur avait facilement rappelé la vérité du moment au tour suivant (3-0, 0-0). Au fait, c’est la deuxième fois seulement dans l’histoire mancunienne que le club perd trois fois à domicile sur une même campagne de C1 (après 1996-1997). Comme quoi, il reste encore un peu de boulot avant d’aller titiller les meilleurs et toucher la coupe aux grandes oreilles.
Par Florian Cadu