- Angleterre
- Premier League
- 16e journée
- Manchester United/Liverpool (3-0)
Manchester United coule Liverpool
C'est officiel, Manchester ne doit même plus bien jouer pour gagner (3-0). Même contre Liverpool, même avec une défense en bois et des milieux qui ralentissent le jeu. Van Gaal a trouvé son style. Quelque part entre René Girard et José Mourinho.
W. Rooney (12′), J. Mata (39′), R. Van Persie (71′) pour Manchester United
On ne joue que depuis douze minutes, mais on se dit déjà que la série d’invincibilité des Red Devils doit sans doute son mérite à la faiblesse de l’adversité rencontrée ces dernières semaines. L’analyse n’est pas forcément inexacte, mais omet de mentionner David de Gea. Car s’il y a bien une différence entre le Liverpool de Rodgers et le Manchester de Van Gaal, elle se situe entre les perches. À l’inverse de son rival de toujours, United peut compter sur un vrai gardien. Du genre de ceux qui ramènent des points. Le premier duel gagné par De Gea face à Sterling ressemble à une passe décisive pour Wayne Rooney. Entre le sixième but de la saison de Wayne Rooney et la démonstration d’assurance de l’Espagnol, il y a aussi Antonio Valencia. Un homme discret capable de claquer un petit pont quand il le faut. Le quart d’heure n’est pas encore passé, mais Manchester est déjà à l’abri.
Souffrir pour mieux jouir
Manchester United-Liverpool, un choc, qui ressemble surtout à une bataille d’ego mal placé cette saison. Ce dimanche après-midi, c’était aussi la rencontre de deux visions. L’obstination de Louis van Gaal reçoit les convictions de Brendan Rodgers. Le Batave choisit de poursuivre avec Radamel Falcao sur le banc. L’Irish préfère lui se passer de Mario Balotelli et Simon Mignolet. Sans grande surprise, le début de match donne raison à Rodgers. Pas besoin de Balotelli pour mettre à mal la défense mancunienne. Les relances catastrophiques sont pour Michael Carrick et Jonny Evans, les vilaines fautes pour Marouane Fellaini et Phil Jones. United est dépassé, Coutinho et Gerrard mettent le feu, et Old Trafford se tait, inquiet. Heureusement, le quart d’heure n’est pas encore là. Rooney va bientôt transformer le seul bon ballon donné par Valencia en offrande. Contre le cours du jeu, mais avec panache et sans froid, Manchester vient de faire le plus dur. Juste avant la pause, Juan Mata, peut-être bien hors-jeu, donne définitivement tort à Rodgers. United a fait le break (2-0). C’est un énorme braquage, mais ça a au moins le mérite de laisser quinze minutes à Super Mario pour enlever sa chasuble.
De Gea en démonstration
Mario a relevé le défi et est bien présent à la reprise. Lallana retrouve le banc, Liverpool nous refait le coup de la reprise agressive et la défense mancunienne reproduit les mêmes erreurs qu’une heure plus tôt. Carrick et Jones se challengent en contrôle approximatif, mais Raheem Sterling confirme qu’un bon coureur de 100 mètres ne fait pas forcément toujours un attaquant. Son troisième et dernier duel avec De Gea est perdu. On pourrait jouer des heures que cela ne changerait rien. Avec un gardien avec un tel mojo, Manchester ne peut plus perdre. Heureusement, il reste encore une demi-heure pour s’amuser. Parce qu’un gardien en chaleur est un spectacle trop rare en Premier League pour ne pas en profiter. Après Sterling, David de Gea dégoûte Balotelli. Et là encore, l’occasion ratée va se transformer en but encaissé. United se perfectionne dans le contre, et Robin van Persie fixe le score à 3-0. Un score final en forme de revanche sur la claque de l’an dernier. La dernière éclaircie de cette seconde période viendra encore du dernier rempart espagnol. Encore merveilleux à deux reprises devant Mario Balotelli, De Gea assure sa clean sheet. Un moindre mal quand on est gardien de but et numéro 10. ⇒ Résultats et classement de Premier League
Par Martin Grimberghs