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Manchester United, champion à l’orgueil

Par Mathieu Faure
Manchester United, champion à l’orgueil

United vient d'être sacré champion d'Angleterre pour la 20e fois de son histoire, la 13e de l'ère Sir Alex Ferguson. Pour le moment, les Red Devils affichent 84 points après 34 journées. Mais la vérité chiffrée est bien loin de celle dégagée sur le pré durant cette année où le mental aura fait plus la différence que le talent ou la force collective.

Il y a deux manières de regarder le titre de Manchester United. La première, c’est de rendre hommage au club du Nord de l’Angleterre et à son parcours exceptionnel : 84 points en 34 matches, 27 victoires, 3 nuls et 4 défaites. 16 points d’avance sur son dauphin (avec un match en plus) et une différence de buts de +43. Difficile de lutter contre une telle machine (pour rappel, City s’était adjugé le titre de champion 2012 avec 89 points). L’autre manière, c’est de mettre en perspective le parcours du champion mais aussi de ses poursuivants. Si United réalise un parcours de dingue, les poursuivants sont à la traîne, et notamment City, qui ne possède « que » 68 points à 5 journées de la fin. Les Citizens emmènent un gruppetto de poursuivants dans lequel Arsenal, Chelsea et Tottenham se tiennent en deux points. La bataille pour le podium est chaude bouillante, celle pour le titre ne l’a jamais été. United a pris un rythme de croisière effrayant tandis que les autres cadors s’écharpaient entre eux. Finalement, ça a été la force des Mancuniens. Des mecs qui se sont imposés à Chelsea, à Liverpool et à City, souvent dans la souffrance, mais toujours avec une efficacité redoutable. Pourtant, dans l’ensemble, MU n’a jamais dominé une rencontre, à l’exception de la réception d’Everton. C’est peu. Trop peu. Pendant longtemps, et notamment en début de saison, United encaissait des buts. Une chiée de buts. Les joueurs de Sir Alex se faisaient un plaisir de concéder l’ouverture du score avant de se mettre en danger, gagnant toujours à l’orgueil. Au mental. Elle est là, la marque de fabrique du champion 2013. Une équipe de mecs vexés et revanchards, humiliés par la perte du titre lors de la dernière journée l’an passé. Alors United n’a rien révolutionné. Ce sont les cadres qui ont (re)pris en main la chose. Les meilleurs joueurs de la saison ? Rio Ferdinand, Michael Carrick, Patrice Evra et Robin van Persie. Des types avec de la bouteille. Ce n’est pas faire offense à United que d’affirmer que cette équipe n’est pas la meilleure de l’histoire. Bien au contraire. On est loin de l’escouade de 1999 ou même de celle de 2008. Deux effectifs qui ont terminé leur saison avec une C1 sur l’armoire. Cette saison, l’objectif minimum était de reprendre la couronne d’Angleterre. En secret, Sir Alex Ferguson avait le désir de tout casser. Il voulait sa troisième Ligue des Champions. L’arrivée de Robin van Persie (28 millions d’Euros) allait dans ce sens. Mais le couac face au Real Madrid en huitième de finale de C1 a brisé quelque chose au club. Elle a brisé Nani déjà, qui réalise sa plus mauvaise saison en Angleterre. Elle a aussi brisé le football anglais dans son ensemble, n’envoyant aucun représentant en quart de finale. Oui, le championnat anglais a baissé en qualité cette saison. Il est plus homogène, mais par le bas. Une nouveauté. United en est le logique vainqueur mais pas son plus beau vainqueur au sens esthétique du terme. Globalement, on s’est fait chier à reluquer le XI des Diables Rouges.

La délicate intersaison qui arrive

Paradoxalement, Sir Alex Ferguson ne sort pas de cette saison avec énormément de certitudes. Si, il a enfin installé David De Gea dans les bois après un roulement à la con avec Lindegaard. Rafael a également pris de l’épaisseur sur le côte droit. Il était temps, surtout avec l’absence de concurrence à son poste. Au milieu, Cleverley s’est montré très intéressant même s’il n’a pas encore l’impact et la justesse d’un Carrick. Quoi d’autre ? Ah si, Jonny Evans a été le meilleur défenseur central de l’année avec Rio Ferdinand. Celui qui n’était qu’une insulte au football il y a encore deux ans a énormément progressé. Mais à côté de ça, c’est compliqué. Jones a été trop souvent blessé. Kagawa n’a pas encore trouvé sa place. Vidic est en fin de course, comme Valencia. Anderson et Nani n’ont jamais confirmé leur potentiel, ça fait cinq ans que ça dure. Welbeck a un formidable potentiel mais est effrayant offensivement (1 but en championnat). Giggs et Scholes ont près de 40 ans, leur présence dans l’effectif confirme la difficulté de Ferguson à leur trouver des remplaçants. Un mal qui dure depuis trop longtemps.

Reste deux cas épineux à gérer : Javier Hernandez d’abord. Superbe buteur en mal de temps de jeu. Et, surtout, Wayne Rooney. Avec dix buts et douze passes, son bilan comptable est réussi. Contre Aston Villa, le petit gros était placé en milieu relayeur. Il a régalé. Pourtant, difficile d’oublier son absence lors du match retour contre le Real Madrid. Arrivé en 2004 à United, Rooney a déjà tout gagné chez les Red Devils. Et plusieurs fois. Il est évident que van Persie sera le fer de lance de United l’année prochaine. Kagawa n’étant pas un joueur de couloir, il doit évoluer dans l’axe. Au même poste que Rooney. Ferguson étant un homme qui anticipe tout, le Japonais a passé sa première saison à prendre la température de l’Angleterre, un thermomètre dans le derrière. A terme, il va devoir prendre une place beaucoup plus importante dans le onze. La gestion du cas Rooney posera donc les pierres du MU de demain. Car force est de constater que les concurrents ne traîneront pas la patte trop longtemps. City notamment, qui a prévu se sortir le chéquier durant l’été pour ramener un crack dans ses valises et ne pas recommencer une saison avec autant de retard dans le recrutement (Cavani, par exemple). Au final, la saison 2013 de Premier League aura été à l’image de son champion : trompeuse. Un bilan chiffré bien au-dessus de la normale saisonnière mais une étrange sensation de frugalité. Et ça, Sir Alex Ferguson le sait. Il a seulement remis les pendules à l’heure. Le plus dur commence. On ne fait pas trop de souci, cela fait plus de 25 ans que le boss renouvelle son effectif et empile les trophées.

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Par Mathieu Faure

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