- C1
- 8es
- FC Séville-Manchester United (0-0)
Manchester United achève le spectacle
Venus à Séville pour ne pas perdre, les hommes de José Mourinho rentrent à Manchester avec un nul solide (0-0). Une surprise ? Non, pas totalement.
FC Séville 0-0 Manchester United
Chaque nappe mérite sa tache. Malgré tout le sel et toutes les vieilles recettes de grand-mère, celle-ci était plus que prévisible : mercredi soir, José Mourinho était venu à Séville pour ne pas perdre, jouer simple, ne pas se mettre en danger, et voir. Bingo : le Portugais a gagné, le foot, non. Mais ça, c’est une autre histoire. Une nouvelle fois, ce Manchester United a déçu, laissé un sale goût en bouche, là où le FC Séville a tenté de se mettre en danger, de faire tomber David de Gea. En vain. Tout restera à jouer au retour. Et c’est tout ce qu’on retiendra.
« Vous n’avez pas d’autres questions, sérieusement ? »
« Encore une question sur Paul ? Vous n’avez pas d’autres questions, sérieusement ? » Mercredi soir, José Mourinho n’a pas attendu que Clément Turpin sorte de sa cabine pour lâcher le premier crochet. Paul Pogba, un sujet mis dans la poêle, cuit, grillé et surgrillé, mais qui a encore fait fumer dès le début d’une soirée qui voyait Manchester United croquer dans un huitième de finale de Ligue des champions pour la première fois depuis quatre ans. Le décor : Séville, le Ramón Sánchez Pizjuán, un endroit où les locaux n’ont perdu qu’une fois depuis novembre 2016 et où l’on attendait surtout de voir du jeu. Perdu : la faute à Mourinho, d’abord, qui a bien sûr laissé sa Pioche sur le banc au coup d’envoi, tout comme Anthony Martial, Marcus Rashford et Éric Bailly. Fallait-il s’attendre à autre chose ? Non, pas forcément, mais voilà ce que ça a donné : Manchester United s’est contenté d’attendre, de balancer des javelots irrattrapables à Romelu Lukaku, hyper courageux dans la baston mais qui a perdu beaucoup de ballons, de bétonner sans totalement y arriver, Lindelöf se brouillant encore à de multiples reprises, et n’a cadré qu’une frappe – une tentative sans grand danger de Scott McTominay à l’entrée de la surface facilement boxée par Rico – sur les 45 premières minutes.
Ah, Ander Herrera s’est blessé, aussi, et Pogba est venu le remplacer au bout d’un quart d’heure, amenant dans son sac un peu plus de justesse dans le jeu de son équipe et un soupçon d’intention de style. C’est tout ? Ce n’était que ça ? Côté Manchester United, quasiment. Le FC Séville, lui, a eu ses moments, ses espaces, a tenu un rythme faiblard grâce à sa belle paire N’Zonzi-Banega et aussi ses fléchettes pour toucher la cible David de Gea : ainsi, le milieu français a fait décoller le portier espagnol avant la pause là où Luis Muriel, préféré par Montella à Ben Yedder, l’a imité dans la foulée. Jusqu’ici, les Sévillans, très écartés dans l’approche et parfois trop lents dans l’exécution, notamment Correa, n’avaient pas cadré la moindre frappe.
Heureusement, De Gea…
Un retour des vestiaires et une certitude : rien ne va changer. Le FC Séville a alors continué à réciter sa poésie face à un Manchester United aussi solide qu’un Doliprane dans un verre d’eau, Lukaku à se battre en solitaire, et De Gea à voir les balles voler au-dessus de sa tête. La précision, hic habituel d’un Séville onzième attaque de son championnat et qui a vu Muriel empiler les frappes sans choper le cadre, Sarabia et Vázquez croquer dans leur coin, et Lenglet placer une toute petite tête dans les bras d’un De Gea de nouveau sapé en héros de la patrie. Puis, parce que Ferguson a assez répété en son temps que « si le score est négatif après 75 minutes, ça ne sert à rien de continuer à jouer de la même façon » , Mourinho a décidé de frétiller sur son banc, de lancer Martial et Rashford. La suite ? Deux vaines tentatives de Rashford en fin de match, un but logiquement refusé à Lukaku, Séville qui continue de marcher sur les tentatives et qui aurait pu bénéficier d’un penalty pour une faute de Pogba sur Jesús Navas. Puis, plus rien : 0-0. José Mourinho n’attendait pas autre chose et c’est encore le football qui prend une claque.
FC Séville (4-2-3-1) : Rico – Jesús Navas, Mercado, Lenglet, Escudero – N’Zonzi, Banega (Pizarro, 90e) – Sarabia, F. Vázquez, Correa – Muriel (Sandro Ramírez, 85e). Entraîneur : Vincenzo Montella.
Manchester United (4-3-3) : De Gea – Valencia, Smalling, Lindelöf, Young – McTominay, Herrera (Pogba, 17e), Matić – Mata (Martial, 80e), Lukaku, A. Sánchez (Rashford, 75e). Entraîneur : José Mourinho.
Résultats et classement de la Ligue des champions Retrouvez toute l’actualité de la Ligue des championsPar Maxime Brigand